Il grande colpo di Surcouf
Autres titres: Le retour de Surcouf: tonnerre sur l'océan indien / Tonnerre sur l'océan indien
Real: Sergio Bergonzelli
Année: 1966
Origine: Italie / France / Espagne
Genre: Aventures
Durée: 94mn
Acteurs: Gérard Barray, Antonella Lualdi, Terence Morgan, Alberto Cevenini, Aldo Sambrell, Gérard Tichy, Eduardo Fajardo, Fernando Sancho, Geneviève Casile, Antonio Molino Rojo, George Rigaud, Monica Randall, Giani Esposito, Virgilio Texeiras...
Résumé: Alors qu'il vient tout juste de prendre sa retraite le corsaire Robert Surcouf accepte une dernière mission que Napoléon lui confie. Se rendre sur l'ile de Mahé dans l'océan indien afin de reprendre aux anglais des documents ultra secrets qu'il devra détruire. Il mène à bien sa mission mais il apprend que son frère vient d'être capturé par les anglais et condamné à être pendu...
Après des débuts timides dans le western puis une parenthèse eurospy (Objectif Hambourg mission 083) Sergio Bergonzelli, solide petit artisan du cinéma d'exploitation transalpin malheureusement méconnu, s'essaie à un autre genre alors fort en vogue en ce milieu d'années 60, le film d'aventures plus exactement ici le film de corsaire. Il s'attaque à l'un des plus célèbres d'entre eux, le breton Robert Surcouf, à qui il va faire vivre de trépidantes aventures tout au long de deux films réalisés la même année, Surcouf tigre des sept mers et Le retour de Surcouf: tonnerre sur l'océan indien.
Le jeune corsaire Robert Surcouf, capitaine du Revenant, vient tout juste de prendre sa retraite afin de pouvoir s'occuper tranquillement de sa famille. Il est dérangé dans sa nouvelle vie par un envoyé de Napoléon qui le charge d'une nouvelle mission qu'il ne peut refuser. La France et L'Angleterre sont de nouveau en guerre. Surcouf va devoir mettre le cap sur l'océan indien pour se rendre sur l'ile de Mahé, un port français envahi par les anglais, et s'emparer de parchemins ultra secrets que détient Lord Blackwood. Surcouf et ses hommes réussissent à prendre d'assaut la citadelle. Le corsaire trouve les documents et les détruit au moment où Margaret l'épouse de Blackwood surgit. Quelle n'est pas sa surprise de constater
que Margaret n'est autre que son premier grand amour qu'il n'a jamais oublié malgré son récent mariage avec la jolie Marie-Catherine dont il a eu un enfant. Margaret l'aide à s'enfuir. Furieux Blackwood lance un avis de recherche contre Surcouf et offrira une jolie récompense à celui qui le capturera. Un groupe d'indiens repère le navire du corsaire, s'en empare et capture Surcouf ignorant qu'en fait ils ont fait prisonnier son frère Nicolas. Lorsque Surcouf l'apprend il décide de voler à son secours aidé de Margaret. Si Surcouf parvient à libérer Nicolas Margaret perd malheureusement la vie au combat.
Le premier volet des aventures de Robert Surcouf était un gentil petit film familial où le coté
romantique prenait régulièrement le pas sur l'action. Heureux marin malheureux amant tel est l'adage qui pourrait fort bien résumer ce film de pirates daté tant il semble avoir été tourné dix ans plus tôt. L'ensemble se laissait cependant regarder sans trop de peine pour le peu qu'on ne soit pas trop exigeant. Donner une séquelle à ce film est une étonnante gageure dont on se demande encore l'utilité d'autant plus que Surcouf tigre des sept mers ne connut pas un succès extraordinaire à sa sortie. Il y a pourtant cette suite et d'emblée la question revient: était-elle bien utile? Certes l'aspect romantique est cette fois mis de coté pour faire une place plus belle à l'action mais il manque malheureusement l'ingrédient essentiel à ce
type de film: le dynamisme, la fougue. Si l'intrigue faisait miroiter un joli petit film d'action marin le résultat à l'écran est décevant. La mise en scène en dents de scie, un peu trop ronflante de Bergonzelli n'est pas à la hauteur du scénario. Le tonnerre promis par le titre français n'est en fait qu'un simple petit éclair sur un océan d'ennui à des années lumières des films de pirates tels qu'on les aime. L'ensemble tout aussi daté que le premier épisode se laisse néanmoins regarder telle une série B quelconque aux senteurs océanes pour le peu qu'on ne soit pas une fois de plus trop exigeant. On se laissera surtout prendre par la première partie du film, l'abordage du navire anglais, quelques duels à l'épée et autres
combats à terre ou sur mer même si certaines maquettes bien visibles ne sont pas très crédibles. Mais soyons indulgents. La seconde partie est bien plus morne, bien plus calme. Il ne se passe plus grand chose jusqu'à l'évasion de Nicolas où l'action refait enfin surface soit plus ou moins les vingt dernières minutes du film. Bergonzelli donne le minimum syndical qu'un tel film réclame. Voilà qui fait illusion et évite surtout que le film ne sombre dans l'ennui. Rien de très extraordinaire, rien d'exceptionnel. Le cinéaste fait un travail honnête qu'on aurait aimé plus nerveux, plus prenant, simplement plus épique comme on aurait aimé éviter certains passages bien trop mièvres et dépassés qui cassent un rythme déjà assez inégal.
Dans le rôle de Surcouf comme pour le premier volet on retrouve le français Gérard Barray, le Jean Marais du pauvre habitué aux productions à costumes des années 60 puisqu'il fut tour à tour D'Artagnan, Scaramouche, le chevalier Jean de Pardaillan, le capitaine Fracasse. Barray était certes séduisant avec ses faux airs à la Marais mais il est un Surcouf plutôt insipide sans grande envergure. Antonella Lualdi est tout simplement belle, ni plus ni moins. On est loin du couple romantique par excellence. Au générique quelques noms internationaux que l'amateur reconnaitra et aura toujours plaisir à voir ou revoir, Gérard Tichy,
George Rigaud, Eduardo Fajardo ou encore Aldo Sambrell.
Film de pirates sans grande saveur cette séquelle inutile est un tout petit divertissement familial qui ne laissera guère de trace dans la mémoire du spectateur encore moins dans l'histoire du cinéma. En fait Surcouf premier du nom et Le retour de Surcouf sont les deux films les plus anonymes de son auteur.