En busca del polvo perdido
Autres titres:
Real: Enrique Guevara
Année: 1982
Origine: Espagne
Genre: Comédie érotique
Durée: 79mn
Acteurs: Carles Velat, Eva Lyberten, Eva Wagner, Lynn Endersson, Mirna Bel, Jean-Paul Verrier, Concha Valero, Toni Marono, Pep Corominas, Sianna Gori, Ana Roca, Carmen Serret, Julia Caballero, Miguel Aviles, Ricard Reguent, Pedro Fontana, Olga Rodrigues, Carlo Perez...
Résumé: Pendant que sa femme s'envoie en l'air avec une file de réparateurs venus réparer son godemiché un sexologue reçoit ses patients dans son cabinet. Chacun lui raconte ses problèmes que le metteur en scène met alors en images avant de trouver la solution pour les régler...
Si en France on connait parfaitement bien la sexy comédie à l'italienne, exemple même d'un cinéma populaire égrillard qui connut ses heures de gloire de la seconde moitié des années 70 au début des années 80, on connait par contre beaucoup moins bien la sexy comédie à l'espagnole. Bien plus osée sur le plan coquin que son égale italienne elle allait là où en Italie on préférait s'arrêter pour simplement flirter avec le softcore. Bien plus de nudité tant féminine que masculine, bien plus de thèmes audacieux abordés, bien plus piquant sur le plan érotique on débordait du cadre familial bon enfant pour un spectacle très décontracté et
surtout très léger chatouillant par instant les frontières de la pornographie douce. En busca del polvo perdido, film à sketches réalisé en 1982 par un spécialiste du genre à qui on doit le percutant El ultimo pecado de la burguesia, Enrique Guevara, en est un brillant exemple.
Pendant que sa femme à qui il a offert un godemiché qui ne fonctionne pas s'envoie en l'air avec une file de réparateurs venus lui réparer son objet à plaisir un sexologue accueille dans son cabinet des patients qui tour à tour lui racontent leurs problèmes sexuels auxquels il tente de trouver une solution.
La première histoire est celle de la senora Pardillo, une putain qui un jour trouve l'amour avec un de ses clients doté d'un potentiel sexuel énorme. Ils se marient mais elle n'éprouve aucun plaisir sexuel réel avec son mari quelques soient les efforts du pauvre homme. Inquiète de savoir si elle est normale le sexologue va lui démontrer le contraire en lui faisant l'amour sur sa table d'examen. Elle a très vite un orgasme. La putain est bel et bien normale il lui fallait simplement un autre homme que son mari.
Un patron ne peut s'empêcher d'organiser des séances sadomasochistes dans son bureau avec sa secrétaire qui pour l'occasion se transforme en dominatrice habillée en tenue nazi
sexy prête à l'humilier et satisfaire ses fantasmes déviants. Le moment crucial de leurs petites séances privées est lorsqu'elle urine sur son visage avant de lâcher une fabuleuse flatulence.
Une vendeuse en vêtements masculins aime accompagner ses clients dans les cabines d'essayage. Lorsqu'un d'entre eux essaie un petit slip rouge qu'il ne trouve pas tout à fait à sa taille au niveau de ses parties intimes elle va vite remédier au souci. Après une fellation tout rentre dans l'ordre. Elle va ensuite retrouver une amie vendeuse à qui elle procure du plaisir avec un godemiché.
La jolie Berta n'arrive pas à vraiment trouver de plaisir avec Nacho son mari. Nacho, bisexuel, tente alors diverses expériences: l'exciter alors qu'il fait l'amour à son meilleur ami Toni, la jeter dans les bras d'une femme, faire l'amour à trois puis à quatre. Rien n'y fait jusqu'au jour où Nacho trouve une superbe femme, Helena, avec qui Berta fait l'amour. Berta est comblée, elle a enfin eu un orgasme. Berta, Nacho, son meilleur ami et la jeune femme prennent un bain ensemble pour fêter l'évènement. Les deux hommes s'aperçoivent que Helena est en fait un transsexuel non opéré!
Parce qu'il est un peu trop timide et nigaud avec les femmes un père emmène son fils aux
putes. Il lui en trouve une dont il va lui aussi profiter malgré les protestations de la catin transformée en poupée de chair, prise dans tous les sens par le père et le fils. La pauvre finira sur les rotules. Le fils enfin à l'aise avec les femmes peut désormais se débrouiller seul. Il se marie même et satisfait tout autant son épouse. Il n'a plus besoin de son père.
Don Rafael pourtant marié passe ses journées à faire l'amour. Il est sex-addict. De la concierge à sa secrétaire en passant par la voisine et une masseuse thaï elles le désirent toutes. Infatigable, insatiable Rafael les satisfait sans aucun souci et en redemande encore. Puis il rentre chez lui le soir où il doit encore assurer son devoir conjugal. Ce qu'il fait
vaillamment avant de s'endormir comme une souche.
Quelle belle surprise que cette comédie érotique à sketches ibérique qui montre à quel point le cinéma populaire pouvait lui aussi se montrer particulièrement osé sans pour autant être ni vulgaire ni obscène. Là où la comédie sexy à italienne se serait arrêtée la comédie espagnole comme elle l'avait déjà régulièrement fait auparavant (Carino mio, que me has hecho?...) va bien plus loin en montrant ce que de l'autre coté des Alpes on aurait caché surtout dans les années 80, lorsque le cinéma se faisait bien plus sage. Autant dire que les amateurs d'érotisme (et de déviances) seront ici comblés, d'autant plus comblés que le fil
rouge du film est les récits des patients d'un sexologue qui doit trouver une solution à leur soucis. De quoi alimenter les six segments qui composent cette joyeuse pellicule totalement débridée.
La première histoire donne de suite le ton, celle de la putain qui ne parvient pas à trouver de plaisir avec son mari, un épisode très chaud qui multiplie les scènes de sexe explicite (mais simulées), entre fellation, 69, analingus..., et un plan gynécologique époustouflant de l'intimité de notre catin interprétée par Mirna Bel. La suite est du même acabit et tout aussi osé. On a ainsi un patron qui aime se faire soumettre par sa secrétaire habillée en tenue
nazi (un grand classique des fantasmes déviants). Transformé en parfait petit toutou, cravaché, il finit par se faire uriner sur le visage, une scène parfaite pour tous les amateurs de douche dorée, qui se termine sur une inattendue virgule, le pet faramineux que lâche la jeune femme après avoir terminé son gros pipi. De l'urophilie à la transsexualité il n'y a qu'un pas que Guevara franchit avec allégresse. Le quatrième sketch est avec le premier et le dernier segment très certainement le plus torride puisqu'il nous offre une longue et brulante scène de triolisme lesbien, plus qu'explicite, quasi pornographique, sous l'oeil de nos deux jeunes mâles jusqu'à la révélation finale, la découverte de la transsexualité de la quatrième
invitée, un magnifique plan sur son pénis lorsqu'elle sort fièrement de la baignoire. Et il ne s'agit pas d'un trucage mais d'un transsexuel non encore opéré (non crédité au générique) comme le cinéma X italien en utilisait durant l'âge d'or de la pornographie transalpine. De quoi satisfaire nos instincts voyeurs avides de détails anatomiques intimes. Et c'est de manière tout aussi volcanique que se conclura le film avec les exploits du séduisant Don Rafael, un homme insatiable, infatigable qui passe sa journée à faire l'amour, la masturbation ne calmant pas sa libido hyper active. De quoi là encore nous offrir une succession de scènes de sexe aux limites du hardcore avec enfin quelques plans furtifs du
pénis en semi érection de notre Casanova.
Si En busca nel polvo perdido se distingue par son érotisme foudroyant, sa sexualité totalement débridée aux portes du hardcore le film ne sombre cependant jamais dans la vulgarité. On reste léger en toutes circonstances et surtout l'humour est omniprésent. On rit tant par les dialogues souvent irrésistibles (pour les hispanophiles) que par les situations elles mêmes puisque aussi scabreuses peuvent elles être elles restent drôles, joyeuses, enlevées. Joliment filmées et fort bien mises en scène, tournées dans de beaux décors, accompagnées d'une partition musicale plaisante, elles sont un véritable plaisir pour notre
oeil rempli d'étoiles, et nos sens échauffés. Les acteurs quant à eux s'amusent comme des fous et leur joie est communicative, un plus loin d'être négligeable. Aussi sexuel soit-il le film de Guevara demeure une belle pochade de la première à l'ultime minute du métrage avec en point d'orgue une petite morale humoristique qui clôt à chaque fois les récits.
Autour de Mirna Bel est réunie une affiche féminine alléchante composée de stars et de starlettes de l'érotisme ibérique estampillées 80s telles que l'incontournable pilier Lynn Endersson (Guadalupe, l'épouse du sexologue), Eva Lyberteen (Blanche Neige et les sept sadiques, La veuve infidèle, Porno: situacion limite...), les regrettées Andrea Albani (qui fut
Eve dans une version ultra salace de Adam et Eve) et Concha Valero (Depravacion), Ana Roca, l'exotique Sianna Gori ou encore Carmen Serret. Toutes ces coquines sont entourées de quelques splendides spécimens de jeunes mâles dont le français Jean-Claude Perrier (Don Rafael) qu'on reverra dans Depravacion et Las calientes orgias de una virgen, Carlos Perez (le jeune homme au slip trop petit qui l'abandonnera dans Messaline et Agrippine de Jaime J. Puig) et surtout le pimpant et si mignon Pep Corominas (Toni) découvert dans Navajeros (un des trois amis du protagoniste) de Eloy de La Iglesia. Egérie gay et source de fantasmes pour bon nombre des jeunes filles d'alors, on reverra le beau Pep dans une
multitude de films aussi coquins (il fut Adam dans Perversion en el paraiso et le jeune amant de la domestique qui lui fait une fellation non simulée dans La veuve infidèle) que bien plus sérieux. C'est le grand acteur Carles Verrat, figure incontournable de la télévision espagnole, une sorte de grand dadais frisé à lunettes, un peu fou, un peu niais, qui incarne avec fougue le sexologue (un rôle qu'il reprend en 1983 dans Non me toques el pito que me irrito de Ricard Reguent). Irrésistible!
S'inscrivant dans toute une lignée de films érotiques et de comédies salaces qui virent le jour en Espagne dans les années 80 En busca nel polvo perdido est un petit bijou de drôlerie et d'érotisme hardcore inédit chez nous qui devrait faire le bonheur des amateurs. Voilà tout
simplement un must du genre, plus proche d'une Marina Frajese tendance soft que d'une Edwige Fenech, à ne surtout pas louper. Bonne humeur et vices à gogo garantis!
On s'amusera du clin d'oeil que fait le réalisateur à Jess Franco (mon dieu!!! comment a t-il pu?) en filmant un cinéma où est projeté Aberracion sexuales de una rubia calientes ainsi que celui qu'il se fait à lui même en filmant l'affiche de son Un permiso para ligar joué dans une autre salle.