No me toques il pito che me irrito
Autres titres: Ne me touche pas la bite, elle me gratte
Réal: Ricard Reguant
Année: 1983
Origine: Espagne
Genre: Erotique
Durée: 96mn
Acteurs: Carles Velat, Carmen Serret, Andrea Albani, Emma Quer, Diana Conca, Barbara Ben, Sianna Gori, Jordi Vila, Joan Estrada, Conrado Tortosa "Pipper", Patrizia Causard, Josep Lluis Fonoll, Manolo Castan, Oscar Mas, Joan Guasch, Enric Casamitjana...
Résumé: Un sexologue frustré par le fait que sa jeune épouse ne lui fasse pas l'amour mais passe son temps à l'exciter en s'effeuillant, reçoit cinq patients à son cabinet. Il écoute leurs problèmes et tente d'y trouver une solution, parmi eux un jeune livreur qui a besoin d'une fessée donnée par une femme mûre pour réveiller sa sexualité et un homme qui souffre d'avoir un pénis qu'il compare à une trompe d'éléphant...
Ami proche du metteur en scène Enrique Guevara avec qui il collabora régulièrement Ricard Guerant, remarqué en tant qu'acteur dans une poignée de films "S", ces pellicules érotiques espagnoles à la limite souvent du porno soft, est avant tout scénariste et réalisateur. Il signe son premier long métrage en 1982, un "S" justement joliment intitulé Sueca bisexual necesita semental avec une Marina Frajese solaire proche par instant de la zoophilie d'où ce titre à double sens. No me toques il pito que me irrito qu'on pourrait littéralement traduire par "Ne me touche pas la bite, elle me gratte" est sa seconde réalisation tournée l'année
suivante, un nouveau film salace au titre tellement prometteur mais qui ne tient malheureusement pas ses promesses.
Casimiro est un sexologue réputé. Toute la nuit sa femme Cati n'a pas arrêté de l'aguicher, le chauffer en exécutant des strip-teases et autres danses lascives mais hormis cela ils n'ont rien fait d'autre puisque la jeune femme n'aime pas faire l'amour. C'est donc frustré et en colère que Casimiro part au travail le lendemain matin. Il écoute ses patients lui raconter leurs problèmes sexuels et tente de leur apporter des conseils. Le premier qu'il reçoit est un réalisateur de films porno qui bande comme un taureau lorsqu'il tourne un film mais une
fois chez lui, dans l'intimité, il est impuissant. Le second patient est une femme qui se voit obligée de jouer les mères et dominatrices avec un jeune livreur tandis que le troisième est un joueur de poker qui imagine que plein de filles nues le regardent jouer. Arrivent ensuite un patient qui souffre d'avoir un pénis bien trop long puis une femme qui est contrainte d'assouvir les fantasmes bien spéciaux d'un homme dans un magasin de fourrures.
Il est clair qu'avec un tel titre notre imagination se met très vite à vagabonder et voilà que nous nous surprenons à rêver à bien des friponneries interdites. A vrai dire No me toques il pito que me irrito n'est qu'un simple copier-coller de ce petit bijou de drôlerie et d'érotisme
hardcore, cette pochade très sexuelle qu'est En busca del polvo perdido que Enrique Guevara réalisa l'année précédente. Reguant se contente simplement de réutiliser le même schéma, à savoir un film composé de plusieurs segments qui chacun raconte les problèmes de patients venus voir le sexologue, un homme un peu niais lui même perturbé par sa vie de couple interprété de surcroit par le même acteur, à savoir l'ingrat Carles Verat. Absolument rien d'original donc d'autant plus que Reguant ne s'est guère fatigué à trouver des histoires aussi drôles et singulières qu'audacieuses ce qui faisait le charme et donnait tout son intérêt au film de Guevara. Si on a donc un sentiment de réchauffé celui ci aurait pu
aisément disparaitre si les différents sketches avaient été plus originaux.
Après une longue d'ouverture où la compagne du sexologue en lingerie sexy (l'indispensable érotico-starlette ibérique Andrea Albani trop tôt disparue) s'effeuille et exécute des danses lascives qui se veulent érotiques mais sont surtout assez gauches et pataudes, presque vulgaires par instant, une mise en bouche ratée à moins d'être sexuellement en manque, arrive donc la première histoire, celle d'un réalisateur de pornos que ses films excitent mais qui devient impuissant une fois avec sa femme. Sympathique sujet mais qui n'est qu'un prétexte à montrer le tournage d'un film X pseudo sadomaso
stupide et tellement cliché. En outre Roberto, l'acteur principal (Miguel Aviles), plus de toute fraicheur, s'avère être gay. Impossible pour lui de bander. Afin de redonner un peu de tonus à ce membre récalcitrant c'est le maquilleur de l'équipe, une folasse de première (Juan Estrada), qui va le ravigoter! Quant au metteur en scène la seule façon pour lui de pouvoir faire l'amour c'est de baiser ses actrices sur le plateau! Doit-on rire ou être consterné? Quoiqu'il en soit le sketch semble interminable et n'a d'excitant que la nudité des trois actrices déguisées en tigresses du sexe totalement désinhibées.
Le second segment n'est guère plus drôle et son sujet là encore au départ plutôt intéressant
tombe vite à l'eau. Alfredo un jeune livreur en manque d'autorité se laisse prendre en main par Adela, une plantureuse cliente qui doit jouer les mères et le punir en lui donnant la fessée après qu'elle l'ait surpris entrain de lui voler de l'argent dans son porte-monnaie. Sa virilité ainsi réveillée, il peut se ruer sur sa dominatrice et lui faire l'amour sur la table puis sur la moquette et surtout punir à son tour cette vilaine maman. Le jeune livreur (Oscar Mas) est séduisant mais joue (surjoue) assez mal son rôle de petit soumis. Le récit tourne vite au ridicule, voire au n'importe quoi lors du final bêtifiant et on ne retiendra au final que la beauté de la très charnelle et peroxydée teutonne Barbara Ben (opulente starlette qui tourna huit
films "S" puis disparut), seul vrai atout de cette mauvaise histoire.
Le troisième récit est très certainement un des plus ennuyeux. Cette histoire de joueur de poker qui rêve qu'une nuée de filles nues font l'amour dans la pièce où il joue est franchement idiote. Son seul intérêt est sa brochette de friponnes en tenue d'Eve dont une de couleur qui papillonnent entre elles, un véritable défilé de plantes désinhibées qui prendront vie en fin de récit pour sucer sous la table les quatre joueurs. Un rêve devenu réalité certes mais trop mal amené pour fonctionner.
La quatrième histoire est surement la meilleure et la plus drôle. Un malheureux patient
souffre d'avoir un sexe de 25cm (eh oui!) qu'il compare à une trompe d'éléphant. Sa première épouse lors de leur nuit de noces a du être emmenée d'urgence à l'hôpital après qu'il l'ait pénétré, son vagin n'étant pas assez profond pour accueillir l'engin. Sa seconde épouse a failli étouffer en le suçant et finit elle aussi à l'hôpital. Quant à la troisième le sexe démesuré est resté bloqué en elle. Désespéré de ne pouvoir connaitre les joies du sexe il demande conseil au sexologue qui lui fait offrir une poupée gonflable. L'homme joué par le générique Josep Lluis Fonoll, un éternel figurant au physique bien spécifique, est aux anges (au paradis?), il peut enfin jouir des plaisirs interdits avec sa jolie poupée.
L'ultime segment ne semble être là uniquement pour que le film atteigne les 90 minutes réglementaires. On cherche l'intérêt de cette histoire d'homme qui fantasme sur les femmes qui portent des manteaux de fourrure pour pouvoir ensuite leur faire l'amour. Entre temps pour relier plus ou moins les récits entre eux la femme du sexologue s'invite au cabinet ou lui téléphone pour l'exciter en exécutant ses fameux strip-teases et la secrétaire, Cloti (Emma Quer), qui n'a pas froid aux yeux n'a de cesse d'aguicher son patron, des intermèdes qui rappellent là encore En busca del polvo perdido où l'épouse du sexologue passait d'amants en amants pendant que le pauvre homme était à son cabinet.
Si on se fie à son titre tellement alléchant cette pellicule "S" est une déception à l'humour parfois lourdingue. Si on s'attendait à quelque chose un tant soit peu original voire joliment pervers à l'instar de la très bonne comédie de Guevara, si on s'attendait à une bobine qui frise le porno soft et met en scène des situations aussi scabreuses que farfelues nul doute qu'on sera fortement déçu. Si on ne désirait rien d'autre qu'une belle brochette de starlettes nues ou en lingerie fine prenant la pause ou s'excitant devant l'objectif, en gros se rincer l'oeil sur des corps féminins impudiques (aucun nu masculin cette fois, paradoxal pour un film dont le titre contient le mot "bite"), No me toques il pito che me irrito fera largement l'affaire... et le spectateur, lui, fera sa petite affaire.
, févr. 2023))