La settimana al mare
Autres titres: La semaine à la mer
Real: Mariano Laurenti
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 87mn
Acteurs: Enzo Cannavale, Andrea Occhipinti, Anna Maria Rizzoli, Bombolo, Vincenzo Crocitti, Francesca Romana Coluzzi, Lucio Montanaro, Annamaria Clementi, Tamy Anderson, Brigitte Petronio, Jimmy il Fenomeno, Paola Senatore...
Résumé: Afin de l'éloigner de sa mère ultra protectrice le père de Carlo, un garçon timide et maladroit, emmène son fils en secret en vacances à la mer afin qu'une fille le déniaise enfin. Il se met en quête d'une jolie fille ignorant que Carlo a déjà jeté son dévolu sur la directrice de leur résidence balnéaire. Tout se complique lorsque la mère découvre le subterfuge et vient les rejoindre...
Grand spécialiste de la comédie à l'italienne dans les années 70 Mariano Laurenti entame cette nouvelle décennie avec l'insipide La settimana bianca qui comme l'indique son titre envoyait ses protagonistes farfelus en vacances à la neige, une idée jusqu'alors inédite en Italie qui malheureusement commençait à démontrer les premiers signes d'essoufflement d'un genre qui avait quasiment tout donné tout au long de son âge d'or. Après le froid et la montagne on avait donc besoin de soleil et de sable chaud. Voilà chose faite avec La settimana al mare tourné l'année suivante. Si la mer est bel et bien là, si les maillots de bain
sont au rendez-vous, l'originalité, la bonne humeur, le souffle du délire ne le sont pas, laissant place une fois de plus à la fadeur.
Carlo est étudiant en psychologie timide et maladroit. Sa mère, Elvira, le couve comme un enfant, le surprotège et lui interdit toute sortie. Antonio Son père, bon vivant, aimerait que son fiston se fasse dépuceler mais avec une telle mère poule cela semble impossible. Antonio a donc une idée géniale. Il décide de partir en secret avec son fils à la mer dans une jolie petite résidence balnéaire dans laquelle il a réservé une chambre. Pour sa femme il est censé être parti en voyage d'affaires en Arabie Saoudite. Dés leur arrivée Antonio se met en quête d'une
fille pour son fils ignorant que celui ci a déjà repéré la jeune et superbe directrice de la résidence, Angela, qu'il décide de draguer. Pendant ce temps son père a jeté son dévolu sur une professeur de tennis anglaise Margaret qu'il tente de jeter dans les bras de son rejeton. Malheureusement Margaret n'est pas intéressée par le fils qu'elle trouve trop benêt mais par son père. Angela finit par coucher avec Carlo dont elle est tombée amoureuse. Peu de temps après elle apprend de la bouche de trois de ses conquêtes de fac que Carlo est non seulement loin d'être timide mais qu'il n'est également plus puceau depuis longtemps. Elle enrage d'avoir été bernée par le jeune freluquet mais retombe rapidement dans ses bras.
C'est alors que Elvira apprend que son mari n'est pas dans les émirats arabes mais à la mer avec leur fils. Furieuse elle les rejoint et menace de divorcer. En plein drame familial Carlo leur annonce que Angela est enceinte au désespoir de sa mère qui ainsi perd son fils adoré. Les tourtereaux quittent la station, heureux.
Gloria Guida ayant enfin jeté l'éponge sur ses rôles de lycéenne c'est Anna Maria Rizzoli qui lui succède reprenant un temps le rôle de notre éternelle étudiante. C'est aussi elle qui l'espace de quelques comédies en ce début d'années 80 sera au centre des pochades de Laurenti. Point étonnant donc qu'elle se nomme Angela, nom que portait autrefois Gloria.
Anna Maria lui rend d'ailleurs hommage en dansant avec entrain sur une de ses chansons, La musica c'è, qu'elle interprétait dans Infirmière de nuit. Les similitudes s'arrêtent ici. Anna Maria est belle, Anna Maria est séduisante mais elle n'a pas le coté solaire et la candeur de Gloria. Anna Maria se déshabille facilement, s'exhibe aisément mais les années 70 sont déjà loin. La comédie populaire s'épuise et ne parvient plus à se renouveler. Les intrigues s'en ressentent. Le genre survit en tirant au maximum sur une corde bien usée. Ces vacances à la mer en sont un exemple.
Ni bon ni mauvais La settimana al mare repose essentiellement sur les pitreries de deux
duos, celui composé par l'inénarrable Enzo Cannavale et son complice qu'il retrouve à la station balnéaire, Bombolo, et celui formé par Vincenzo Crocciti et Lucio Montanaro, deux tandems qui passent leur temps à accumuler farces, gags et mésaventures, remplissant ainsi un film bien peu inspiré. Si Bombolo comme Cannavale s'en sortent assez bien avec le professionnalisme qu'on leur connait on ne peut en dire autant de Crocciti et Montanaro le plus souvent idiots et insupportables. S'il y a une certaine osmose entre les deux premiers, si leur talent permet quelques rires et sourires il n'en va pas de même pour les seconds le plus souvent lourds, puérils et stupides, d'autant plus lassants que certains gags sont
répétitifs. De son coté les aventures amoureuses de notre fils à papa, faux timide mais dragueur futé qui utilise ses cours de psychologie pour séduire la gente féminine, passe un peu trop au second plan. Mais est ce réellement important?
En fait Mariano Laurenti donne tout simplement l'impression d'avoir posé sa caméra dans une station balnéaire et d'y filmer de manière statique la vie d'un groupe de touristes sans grande envergure. A aucun véritable moment on ne reconnait la patte du réalisateur qui quelques années auparavant s'en aurait donné à coeur joie. La settimana al mare souffre d'une réalisation anonyme à qui l'érotisme ne parvient pas même à donner un certain relief,
faute d'être bien trop sage. Il faudra en effet se contenter de quelques rapides scènes de douches et de simples topless. On a connu bien mieux. Anna Maria prend la pause, il y a quelques bikinis sur la plage. C'est à Paola Senatore que revient les quelques scènes les plus chaudes, lisez bien les quelques scènes car on les compte sur les doigts d'une main. Anna Maria Clementi joue les épouses cruches entre deux topless. Brigitte Petronio ne fait que passer réduite à une simple figuration. On a fait là le tour de cette semaine à la mer plutôt fade à laquelle Cannavale a amené son fiston joué par Andrea Occhipinti, une faute de casting car aussi séduisant soit-il Andrea dont c'était le premier véritable rôle à l'écran est
aussi statique que la caméra de Laurenti, peu crédible en puceau timide. Fort heureusement Fulci le dévergondera l'année suivante avec L'éventreur de New-York puis Conquest avant qu'il ne quitte l'univers du Bis pour une carrière télévisuelle assez riche et quelques grands rôles au cinéma dans un registre plus auteurial après un coming-out qui en surpris plus d'un en Italie. On se réjouira tout de même de la présence de l'imposante Francesca Romana Coluzzi dans le rôle de sa mère, truculente, explosive, débordante. Elle est le point fort de cette comédie et le couple qu'elle forme avec Cannavale est tout simplement un petit bonheur.
Même si le genre connaitra bien pire La settimana al mare reste une sexy comédie inconsistante, anodine, reflet de ce que la sexy comédie genre est devenue en cette décennie qui voit lentement le cinéma de genre mourir. Vite vue vite oubliée cette semaine à la mer ne fera rire ou sourire que les plus fervents, les plus endurcis amateurs de ce type de films à qui elle est tout simplement réservée. Les autres pourront passer tranquillement leur chemin à moins d'être un admirateur invétéré de Anna Maria Rizzoli qui l'année suivante retrouvera la mer et le sable chaud dans Una vacanza del cactus toujours signé Laurenti.