Conquest
Autres titres: La conquista / Mace the outcast / La conquista de la tierra perdida
Réal: Lucio Fulci
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Heroic fantasy
Durée: 89mn
Acteurs: Andrea Occhipinti, Jorge Rivero, Sabrina Siani, Violeta Sela, Gioia Scola, Conrado San Martin, José Gras...
Résumé: Ilias, un jeune guerrier armé d'un arc magique commence un voyage mystique afin de débarrasser le monde des forces du Mal. Il rencontre un aventurier hors la loi prénommé Mace qui va lui apprendre les rudiments du combat et l'aider dans sa mission. Ensemble, ils vont tenter de vaincre Ocron, la maléfique déesse d'or, qui souhaite s'emparer de l'arc magique pour servir ses noirs desseins..
En 1983, la collaboration entre Lucio Fulci et Fabrizio De Angelis touchait à sa fin. C'est alors que le producteur Gianni Di Clemente approcha le Maître afin de lui proposer de s'associer à lui. De cette nouvelle union allait naitre Conquest, une co-production hispano-italienne.
Après sa période zombis, Fulci se mit au goût du jour en s'intéressant cette fois à un genre nouvellement remis à la mode, l'Heroïc fantasy, depuis le succès de Conan le barbare. Mais Conquest ne lorgne pas uniquement vers le film de John Milius puisqu'on y retrouve de nombreuses allusions à notamment Dar l'invicible pour l'utilisation des animaux, L'archer et le sorcier pour le jeune héros à l'arc et La guerre du feu pour l'aspect préhistorique
Conquest nous entraine à l'aube des temps et de l'humanité même si l'espace-temps ici semble être assez difficilement cernable. Si l'ouverture renvoie aux temps mythologiques des Dieux le reste du film mélange semble t'il plusieurs époques dont la préhistoire et l'âge de pierre.
Si le film jouit d'une belle réputation en Italie, il n'en est pas de même sous nos cieux où il fut toujours fortement décrié et injustement oublié. Certes, le scénario ne brille guère par son originalité mais on lui accordera celle de parfois vouloir prendre des chemins de traverse afin de donner un peu de consistance à cette histoire convenue constellée d'incohérences.
Si la première partie de Conquest nous plonge au coeur de ce qu'on pourrait voir comme une légende mythique, le reste du film relève quant à lui de la pure Heroïc fantasy totalement décadente. L'univers du réalisateur est ici assez hétéroclite composé de créatures plus ou moins bien réussies dont les hommes-loups aux masques poilus mal fixés qui s'expriment par borborygmes, les zombis des cavernes et cette splendide créature qu'est la déesse d'or Ocron, le visage définitivement caché derrière un masque et dont la passion est de caresser lascivement des serpents.
Fulci assaisonne le tout d'un zeste de gore dont il a le secret. On ainsi droit à l'écartèlement particulièrement effroyable d'une femme, quelques plans de cannibalisme (un thème alors à la mode en Italie), des crânes décalottés et explosés ou l'apparition de ces pustules verdâtres démesurées et purulentes qui explosent sur le corps du jeune héros. On reconnaitra également avec grand bonheur la patte du Maestro lors de la séquence où des zombis au regard vide surgis des marais attaquent les héros lors de la traversée d'une étrange forêt embrumée.
On a beaucoup reproché à Conquest sa photographie surexposée, sa surluminosité, ses couleurs flashy et ses images floues qui donnent l'incessante impression qu'un filtre s'est interposé entre la caméra et les magnifiques décors naturels de Sardaigne où le film fut tourné. Si pour certains ces nappes de brumes constantes et cette surluminosité gâchent les effets recherchés par le réputé photographe Alejandro Alonso Garcia ces défauts peuvent aussi être vus par les partisans du film comme un atout esthétique et visuel non négligeable qui donne à l'ensemble un coté irréel et magique. Cet aspect irréel est appuyé par la partition musicale de Claudio Simonetti, lancinante et froide au possible. Cette partition fut elle aussi bien souvent attaquée par les détracteurs de Conquest qui la considèrent en total décalage avec le film lui même. Elle épouse pourtant à merveille cet aspect étrange et quasi magique de cette histoire à qui elle apporte une dimension poétique presque onirique. Mais le débat risque d'être à jamais ouvert. Quoiqu'il en soit, l'image voilée qu'elle ait été voulue ou non par Fulci, n'arrangea guère la réputation du film qui au fil du temps se vit attribuer la réputation d'être entièrement flou ce qui est absolument faux.
On retrouvera le séduisant Andrea Occhipinti dans le rôle d'Ilas le héros aux cotés du vétéran acteur mexicain Jorge Rivero, les muscles bandés, une perruque acrylique vissée sur le crâne tandis que l'indispensable Sabrina Siani la reine de l'Heroïc fantasy à l'italienne, offre son corps peint en or à Ocron la déesse mais pas son visage ici recouvert d'un masque sans trait.
Loin d'être le film raté qu'on dit trop souvent, Conquest sans être un grand film possède cependant quelques qualités indéniables qui en font une petite série mineure mais toutefois à reconsidérer dans la filmographie de Lucio Fulci.
Après sa période zombis, Fulci se mit au goût du jour en s'intéressant cette fois à un genre nouvellement remis à la mode, l'Heroïc fantasy, depuis le succès de Conan le barbare. Mais Conquest ne lorgne pas uniquement vers le film de John Milius puisqu'on y retrouve de nombreuses allusions à notamment Dar l'invicible pour l'utilisation des animaux, L'archer et le sorcier pour le jeune héros à l'arc et La guerre du feu pour l'aspect préhistorique
Conquest nous entraine à l'aube des temps et de l'humanité même si l'espace-temps ici semble être assez difficilement cernable. Si l'ouverture renvoie aux temps mythologiques des Dieux le reste du film mélange semble t'il plusieurs époques dont la préhistoire et l'âge de pierre.
Si le film jouit d'une belle réputation en Italie, il n'en est pas de même sous nos cieux où il fut toujours fortement décrié et injustement oublié. Certes, le scénario ne brille guère par son originalité mais on lui accordera celle de parfois vouloir prendre des chemins de traverse afin de donner un peu de consistance à cette histoire convenue constellée d'incohérences.
Si la première partie de Conquest nous plonge au coeur de ce qu'on pourrait voir comme une légende mythique, le reste du film relève quant à lui de la pure Heroïc fantasy totalement décadente. L'univers du réalisateur est ici assez hétéroclite composé de créatures plus ou moins bien réussies dont les hommes-loups aux masques poilus mal fixés qui s'expriment par borborygmes, les zombis des cavernes et cette splendide créature qu'est la déesse d'or Ocron, le visage définitivement caché derrière un masque et dont la passion est de caresser lascivement des serpents.
Fulci assaisonne le tout d'un zeste de gore dont il a le secret. On ainsi droit à l'écartèlement particulièrement effroyable d'une femme, quelques plans de cannibalisme (un thème alors à la mode en Italie), des crânes décalottés et explosés ou l'apparition de ces pustules verdâtres démesurées et purulentes qui explosent sur le corps du jeune héros. On reconnaitra également avec grand bonheur la patte du Maestro lors de la séquence où des zombis au regard vide surgis des marais attaquent les héros lors de la traversée d'une étrange forêt embrumée.
On a beaucoup reproché à Conquest sa photographie surexposée, sa surluminosité, ses couleurs flashy et ses images floues qui donnent l'incessante impression qu'un filtre s'est interposé entre la caméra et les magnifiques décors naturels de Sardaigne où le film fut tourné. Si pour certains ces nappes de brumes constantes et cette surluminosité gâchent les effets recherchés par le réputé photographe Alejandro Alonso Garcia ces défauts peuvent aussi être vus par les partisans du film comme un atout esthétique et visuel non négligeable qui donne à l'ensemble un coté irréel et magique. Cet aspect irréel est appuyé par la partition musicale de Claudio Simonetti, lancinante et froide au possible. Cette partition fut elle aussi bien souvent attaquée par les détracteurs de Conquest qui la considèrent en total décalage avec le film lui même. Elle épouse pourtant à merveille cet aspect étrange et quasi magique de cette histoire à qui elle apporte une dimension poétique presque onirique. Mais le débat risque d'être à jamais ouvert. Quoiqu'il en soit, l'image voilée qu'elle ait été voulue ou non par Fulci, n'arrangea guère la réputation du film qui au fil du temps se vit attribuer la réputation d'être entièrement flou ce qui est absolument faux.
On retrouvera le séduisant Andrea Occhipinti dans le rôle d'Ilas le héros aux cotés du vétéran acteur mexicain Jorge Rivero, les muscles bandés, une perruque acrylique vissée sur le crâne tandis que l'indispensable Sabrina Siani la reine de l'Heroïc fantasy à l'italienne, offre son corps peint en or à Ocron la déesse mais pas son visage ici recouvert d'un masque sans trait.
Loin d'être le film raté qu'on dit trop souvent, Conquest sans être un grand film possède cependant quelques qualités indéniables qui en font une petite série mineure mais toutefois à reconsidérer dans la filmographie de Lucio Fulci.