John Travolto... da un insolito destino
Autres titres: John's fever ce soir on s'éclate / John's fever / Run around / Face with two left feet
Real: Neri Parenti
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 96mn
Acteurs: Giuseppe Spezia, Ilona Staller, Angelo Infanti, Enzo Cannavale, Gloria Piedimonte, Sonia Viviani, Massimo Vanni, Franco Agostani, Dino Emmanuelli, Aldo Canti, Francesco De Rosa, Adriana Russo, Claudio Bigagli, Massimo Giuliani, Giulio Farnese, Alex Partexano, Franco Ukmar, Claudio Ruffini...
Résumé: Gianni est un modeste petit cuistot amoureux de la ravissante Ilona, une DJette qui mise le week-end dans une discothèque locale. malheureusement pour lui Ilona ne s'intéresse qu'aux hommes qui savent danser ce qui n'est pas le cas du pauvre Gianni. Pourtant Gianni a un atout qu'il ne soupçonne pas. sans ses lunettes et sa moustache il est le sosie de John Travolta. ses amis vont utiliser cette ressemblance pour le jeter dans les bras de Ilona et réaliser son rêve...
Toujours prête à s'attaquer aux grands succès du box office international il aurait été étonnant que l'Italie ne soit pas à son tour contaminée par la fièvre du film de John Badham qui propulsa John Travolta au rang de star mondiale. Même si le film musical n'a jamais été un genre très prolifique au pays de Dante le triomphe de La fièvre du samedi soir ne pouvait laisser insensible les italiens qui en 1979 allaient en donner leur réplique, lancer à leur tour la John's fever.
Ce qui aurait pu être un simple plagiat à l'image de American fever de Claudio Giorgi avec
Zora Kerowa et le fade Mircha Carven s'avère bien plus intéressant car plus original puisqu'il met en scène non pas John mais Gianni, un petit cuistot qui va se transformer en John Travolto, le Travolta transalpin dans tous les sens du terme et même plus car il s'agit en effet d'un clone de l'acteur dot on va suivre comme le suggère son titre l'incroyable et insolite destin de son véritable sosie.
Gianni est cuisinier dans un restaurant. Ses amis, de joyeux drilles qui travaillent tous à l'hôtel Hilton, un groom, un garçon d'étage, un serveur, une standardiste, une vendeuse, sont des inconditionnels des dance floors. Ils se rendent régulièrement dans une discothèque
nommée le John's fever où mixe Ilona, une ravissante jeune DJ dont Gianni est tombé éperdument amoureux. malheureusement pour lui Ilona ne s'intéresse qu'aux garçons qui savent danser, ce qui est loin d'être le cas de Gianni, plutôt gauche et empoté. Ses amis vont tenter en vain d'apprendre quelques pas lorsqu'un jour Gloria, une des jeunes filles de la bande, s'aperçoit que sans ses lunettes et sa moustache Gianni est le sosie de John Travolta qui devrait justement venir sous peu à l'Hilton. Il n'y a plus qu'à le métamorphoser et faire croire à Ilona qu'il est le vrai Travolta. La transformation terminée ils emmènent Gianni en boite malgré son incapacité à danser. Pensant qu'il s'agit de l'idole américaine la foule est
en transe et réclame une danse. Ilona elle même le lui demande personnellement. La magie de l'amour opère. Gianni danse comme un dieu et séduit Ilona. Malheureusement le gérant de la discothèque et fiancé de Ilona, Raoul, découvre la supercherie. Il propose à Gianni de travailler pour lui, ce sosie tombé du ciel pouvant lui rapporter beaucoup d'argent. Le marché tient quelque temps mais las de jouer un jeu Gianni finit par révéler la vérité à Ilona. Déçue elle lui avoue qu'elle ne pourra jamais être amoureuse d'une simple image tout comme Gianni ne pourra jamais être amoureux de la fille qu'elle est lorsqu'elle n'est pas la star des platines. Gianni lui apprend alors que Raoul le payait pour ce rôle tout comme il se sert d'elle
pour le renom de sa boite. Les masques sont tombés. Après avoir décliné son identité au public Gianni fait une ultime danse avant de s'enfuir avec Ilona et le reste de la bande. Les deux tourtereaux vont pouvoir s'aimer au naturel.
Pour sa première réalisation Neri Parenti signe une pellicule qui diffère des traditionnelles comédies à l'italienne de par sa fraicheur, sa pointe d'émotion, son coté bon enfant qui jamais ne sombre dans la lourdeur et la grossièreté. Malgré des gags vus et revus, souvent prévisibles mais qui cependant fonctionnent Parenti a su éviter les écueils d'un genre où le ridicule peut vite tuer. En fait John Travolto.. da un insolito destino se rapproche des
comédies de De Sica qu'il annonçait dans un certain sens. Ce sentiment de renouveau dans la comédie populaire est un des atouts du film tourné en majeure partie à l'Hilton de Rome comme l'est également la fraicheur de l'interprétation à qui il doit beaucoup.
Parenti a fait appel à un casting trois étoiles, une brochette d'acteurs qui visiblement s'amusent, prennent plaisir à jouer et se divertissent autant que le spectateur se divertit. Ils ont su créer une véritable osmose semble t-il apportant à l'ensemble une touche de sincérité particulièrement plaisante. Autour de Gloria Piedimonte, la fameuse Guapa qui enchanta les soirées musicales télévisées à cette même époque et garde du film un de ses plus beaux souvenirs de tournage, on pourra voir virevolter Sonia Viviani au summum de sa beauté,
Adrianna Russo et surtout Ilona Staller, à l'aube de ses années Cicciolina, plus belle que jamais, lumineuse, solaire, irradiante, en DJette certes peu crédible mais tellement tellement ravissante et ici naturelle.
La gente masculine est quant à elle représentée par notamment la frimousse de l'acteur metteur en scène Claudio Bigagli le Pierre Palmade italien, Massimo Vanni à des années lumière de ses rôles de durs, Angelo Infati, le comique Enzo Cannavale que ses admirateurs auront plaisir à revoir et surtout Giuseppe Spezia, le sosie italien officiel de John Travolta qui officiait alors sur les chaines de télévision pour offrir ses spectacles aux
téléspectateurs. Sans jamais en faire trop Giuseppe est un Travolto saisissant dont le jeu est d'une agréable sobriété.
Véritable révélation du film Giuseppe Spezia est cependant loin d'égaler les performances du Travolta original. C'est peut être là le petit point faible du film du moins pour les esprits chagrins. Les numéros de danse sont assez moyens, basiques, guère enflammés, un peu trop mous pour justement donner la fièvre à l'image de la bande originale qui copie platement les Bee Gees, un disco bas de gamme écoutable mais loin d'être étourdissant signé en partie par Paolo Vasile mais aussi par Claudio Simonetti et Balestra, responsable
des musiques de nombreux dessins animés.
Correctement mis en scène même s'il lui manque ce brin de folie musicale qui étourdit les sens du spectateur, John Travolto... da un insolito destino est un succédané de La fièvre du samedi soir fort divertissant, un spectacle frais et relaxant sans aucun temps mort illuminé par la beauté stupéfiante de Ilona Staller. A conseiller vivement à tout ceux qui apprécient ce type de films et veulent passer un moment tout à fait sympathique plein de bons sentiments.
Malgré un joli succès en Italie lors de sa sortie John Travolto... da un insolito destino est longtemps resté invisible, totalement disparu des programmations, avant de récemment réapparaitre, relançant la popularité de Gloria Piedimonte que l'Italie n'a visiblement pas oublié.