Tecnica di un omicidio
Autres titres: Technique pour un meurtre / Technique d'un meurtre / Invitation à un massacre / Hired killer
Real: Franco Prosperi
Année: 1966
Origine: Italie
Genre: Polar / Noir
Durée: 93mn
Acteurs: Robert Webber, Franco Nero, José Luis de Vilallonga, Cec Linder, Theodora Bergery, Earl Hammond, Michel Bardinet, Giovanni Di Benedetto, Jeanne Valérie, Giovanni Cianfriglia, Valentino Macchi...
Résumé: Clint Harris, un tueur à gages doit effectuer un ultime travail pour l'organisation qui l'emploie avant de prendre sa retraite. dans un premier temps il refuse mais il est contraint d'accepter quand son frère est assassiné. Sa mission sera de tuer un ex-membre du syndicat devenu un indic. S'il a l'habitude de travailler seul Harris devra accepter d'être cette fois assisté par un novice qu'il devra former. Les deux hommes partent pour Paris à la poursuite de leur cible. L'arrivée d'une femme qui a deviné leur objectif va compliquer les choses...
Avant de parler du film lui même, il est judicieux de faire une petite mise au point quant au réalisateur Franco Prosperi très fréquemment confondu avec son homonyme Franco E. Prosperi, le compère de Gualtiero Jacopetti avec qui il réalisa ces classiques du mondo que sont Mondo cane, Africa addio, Les négriers et Mondo candido avant de mettre seul en scène son unique film Les bêtes féroces attaquent avant de clore sa carrière.
Franco Prosperi fut quant à lui auteur de quelques bons petits films de pure exploitation dont l'excellent rape and revenge La settima donna, le violent polar Pronto ad uccidere et deux heroïc fantasy d'agréable facture Gunan il guerriero et Il trono di fuoco. Tecnica di un omicidio fut en 1966 sa toute première réalisation.
Clint Harris est un tueur à gages, tireur d'élite, sur le point de prendre sa retraite. Malheureusement pour lui l'organisation pour qui il travaille lui demande d'effectuer une ultime mission. Il doit éliminer Frank Secchy un ex-membre du syndicat devenu indic qui depuis l'Europe commandite les meurtres de ceux qu'on lance à sa poursuite. Dans un premier temps Harris refuse mais il se voit contraint d'accepter lorsque son frère est assassiné, persuadé que Secchy est l'organisateur du crime. Alors qu'il a toujours fait cavalier seul l'organisation lui demande de faire équipe avec une jeune recrue pleine d'admiration pour Harris, Tony Lo Bello, qu'il devra également former. Les deux hommes partent pour Paris sur les traces de leur cible. Tout se passe au mieux lorsqu'ils rencontrent Mary une séduisante jeune femme qui est elle aussi en quête de l'indic. Alors que Harris est persuadé d'avoir tué l'homme il réalise que ce n'est pas lui. Secchy aurait changé de visage grâce à une opération de chirurgie esthétique. Perdu, Harris ne sait plus à qui il peut réellement faire confiance ni le but exact de sa mission. Alors que les morts s'amoncèlent autour de lui il commence à comprendre de quoi il retourne et qui se cache exactement derrière le nouveau visage de Secchy. La confrontation sera sanglante.
Pour sa première mise en scène Franco Prosperi s'engouffre dans la voie du polar noir, le gangster movie, un style qui en ce milieu d'années 60 était encore d'actualité dans le cinéma italien. Prosperi s'inspire visiblement des exemples américains et français en réalisant un petit film à mi chemin entre les deux styles, américain de par son ambiance assez sombre et ses personnages aux noms anglo-saxons, français puisqu'une partie du film se déroule à Paris. La trame n'est pas très originale, elle suit tout simplement le schéma traditionnelle du genre, celle d'un tueur à gages renommé réputé pour son adresse devant éliminer sa cible dans un milieu peuplé de faux semblants où on ne peut faire confiance à personne. Elle ne s'embarrasse pas vraiment de détails. Ainsi ne saura t-on jamais pour quelle organisation travaille Harris. Sont ce les services secrets? Est ce la mafia américaine? Peu importe semble t-il Prosperi préfère d'entrée s'attarder sur l'atmosphère et l'action. La scène d'ouverture donne le ton, le meurtre du toit d'un immeuble new-yorkais d'un prisonnier encadré de policiers. Sans temps mort sans pour autant être très explosif Prosperi va dés lors suivre son principal protagonistes flanqué de son acolyte dans leurs recherches de l'homme à éliminer dans la pure tradition du film de gangsters. Prosperi multiplie les fausses pistes donc les rebondissements tout en entretenant un certain suspens tandis que les cadavres tombent autour de Harris. Le fait d'avoir imaginé que la cible avait eu recours à la chirurgie esthétique aide à entretenir le mystère quant à sa réelle identité. Si sa révélation en toute fin de bande n'est pas la surprise du siècle, Prosperi a tout de même réussi à ménager le suspens avant un final quelque peu sombre, indéterminé quant à l'avenir de Harris, blessé.
Si l'action est supposée se dérouler à New-York et Paris c'est un peu déçu que seront ceux qui espéraient des images du Paris hivernal de ce milieu d'années 60. Il y a en effet peu de scènes extérieures, réduites à quelques plans, la majorité du film se déroulant en intérieur. On pourra néanmoins se rattraper sur l'ambiance très sixties qui donne à l'ensemble un coté joliment daté renforcé par une esthétique old school et une bande originale jazzy agrémentée d'un très bon morceau de rock psychédélique lors de l'indispensable séquence de boite de nuit.
L'interprétation est à la hauteur menée par un spécialiste, une gueule de la série B américaine, Robert Webber, et, grande curiosité de cette pellicule un Franco Nero tout jeune à ses débuts, son regard océan dissimulé derrière d'épaisses lunettes de vue. A leurs cotés une distribution tant italienne, française qu'américaine Michel Bardinet (L'adorable corps de Deborah), Jeanne Valérie, Earl Hammond, Cec Linder et Giovanni Di Benedetto entre autres.
Agréable divertissement aux senteurs anciennes, Technique pour un meurtre devrait ravir les amateurs de gangsters movies qui le placeront en bonne place dans leur vidéothèque "noir" d'autant plus qu'il s'agit d'un des films les moins connus du réalisateur. A découvrir assurément.