L'ultimo harem
Autres titres: Last harem / El último harén / Der letzte Harem
Real: Sergio Garrone
Année: 1981
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 74mn
Acteurs: Corinne Cléry, George Lazenby, Daniela Poggi, María Kosty, Ursula Fellner, Karin Fiedler, Peter Lamar, Mirta Miller, Adriana Vega, Peter Barman, Sergio Smacchi, Elisabetta Maggi, Enrica Donnicceli, Antonio Azzolini, Angelo Pennoni, Serafino Profumo...
Résumé: Laura, un modèle de réputation internationale, fait la connaissance d'Almalarik, le bras droit d'un émir du moyen-orient, lors d'une séance de photos à Cannes. Tous deux tombent vite amoureux l'un de l'autre et se marient. Après une romantique lune de miel, Almalarik emmène Laura dans son émirat, un magnifique palace perdu au milieu du désert. La jeune femme va vite désenchanter. Elle découvre que son mari a déjà quatre autres épouses, plusieurs concubines et de nombreuses favorites. Elle va devoir le partager avec toutes ces femmes qui se jalousent. Ecoeurée, elle refuse ce type de vie. Mais les différentes épouses d'Almalarik li déconseille de s'enfuir. Elle ne survivrait pas au milieu du désert. Laura va être contrainte d'accepter une vie de harem. Combien de temps résistera t-elle?
Scénariste-metteur en scène, Sergio Garrone s'est surtout fait connaitre pour ses westerns de seconde classe et deux nazisploitations aussi nauséabonds que jouissifs magnifiquement intitulés Horreurs nazies et SS camp 5: enfer de femmes. Ultime réalisation du cinéaste on pouvait donc espérer de ce Dernier harem un petit film érotique sulfureux d'autant plus que le scénario s'y prêtait facilement. Le résultat est malheureusement à des années lumière des espérances d'un spectateur avide de sensations fortes.
Laura est un superbe mannequin de réputation internationale. Lors d'une séance photos à Cannes, elle fait la connaissance du prince Almalarik, le très charmant bras droit d'un puissant émir. Entre eux c'est le coup de foudre immédiat. Ils ne tardent pas à se marier puis partent en lune de miel. A leur retour le prince propose à son épouse de l'emmener au Moyen-Orient afin de lui faire visiter son palais. Laura découvre avec stupeur que son mari a non seulement quatre autres femmes mais également de nombreuses concubines et bon nombre de favorites. Il est à la tête d'un véritable harem auquel Laura appartient désormais et dont elle va devoir suivre les règles de vie. Elle va être contrainte à partager son époux avec
toutes ces femmes dont certaines ont un amant caché, une idée qu'elle ne supporte pas. L'idée de s'enfuir lui traverse l'esprit mais une des concubines du Prince le lui déconseille vivement. Elle ne survivrait pas seule au milieu du désert. Laura s'aperçoit très vite des rivalités qui existent entre toutes ces femmes qui doivent se partager cet homme lorsqu'elles n'entretiennent pas des relations saphiques entre elles. Almalaryk ne cache pas sa préférence pour une de ses épouses, Sara, dont il est éperdument amoureux. Cet amour crée bien des jalousies au sein du harem. Une nuit, Sara est assassinée par une mystérieuse silhouette. Fou de chagrin, le prince promet de terribles représailles si
l'assassin ne se dénonce pas puis part enterrer Sara dans le désert. A son retour, tout son harem se dresse contre lui. Une de ses femmes le poignarde. Laura arrive trop tard. Almalaryk est mort.
Inspiré d'un roman de Alberto Vazquez Figueroa, L'ultimo harem est un petit thriller érotique qui ressemble à s'y méprendre à un joli roman-photo pour adultes, un banal téléfilm rose pour chaines spécialisées si édulcoré qu'il n'offenserait pas tout un régiment de moines. Du thriller il ne reste qu'un seul et unique meurtre perpétré qui plus est lors de la dernière partie du film, un crime qui aboutira sur un final aussi absurde que précipité. Pour le reste, Garrone
joue la carte du romantisme. Diner aux chandelles, lune de miel idyllique, regards langoureux et longues scènes d'amour au creux de draps en soie se succèdent ainsi au son d'une insupportable musique sirupeuse signée Stelvio Cipriani droite sortie d'une quelconque novelas. Inutile de dire qu'il ne se passe quasiment rien durant pratiquement une heure, un comble pour un film dont la durée n'excède pas 74 petites minutes. Dire qu'on s'ennuie ferme est donc un doux euphémisme d'autant plus que la mise en scène est d'une lenteur larvaire et l'érotisme d'une timidité frustrante. Quelques nus dorsaux, un sein discrètement découvert, des ébats sous couverture filmés avec soin mais d'une gentillesse
exemplaire, l'amateur de croustillant restera sur la béquille. L'ultimo harem ne dépasse jamais le simple stade de la bluette orientale.
Que reste t-il donc au crédit du film dont le scénario est aussi fin qu'une feuille de papier à rouler? Tout d'abord la beauté de ses décors tant intérieurs qu'extérieurs magnifiquement mis en valeur par une photographie ultra léchée. Situé non loin de Florence c'est au somptueux château de Sammezzano et ses splendides jardins que furent tournés les séquences intérieures. L'illusion est parfaite, la beauté et la magie des lieux parviennent à recréer un décor oriental digne des mille et une nuits d'où dominent les tons rouge et or
tandis que les quelques scènes de désert, réalisées quant à elles au Moyen-Orient, donnent un coté authentique à l'ensemble. Les immenses étendues de sable doré qui se perdent à l'infini sous un ciel trop bleu foulées par quelques touaregs ensorcellent toujours autant. Ce sont surtout ces cartes postales qui retiendront l'attention, ce sentiment de dépaysement toujours aussi agréable comme on retiendra une étonnante distribution féminine, second atout de cette mièvrerie illusoire. Drapées de magnifiques tenues toutes plus chatoyantes les unes que les autres, on y retrouve en effet la française Corinne Cléry dont le charme agit toujours autant, l'allemande Ursula Buchfellner, une des protégées de l'ignominieux Jess Franco, l'espagnole Maria Kosty et l'argentine Mirta Miller. Quant à Laura, c'est la désormais
très sage Daniela Poggi qui se glisse dans ses parures. Découverte quelques années plus tôt dans l'implacable Bourreaux SS qu'elle renie aujourd'hui, Daniela désormais star de la télévision italienne traverse le film de façon discrète, la mine boudeuse, un peu comme si elle s'ennuyait... ce qu'on ne peut lui reprocher. Plus sidérant est le choix de George Lazenby dans la peau du prince. Censé incarner un des hommes les plus irrésistibles de la planète, un play-boy au charme foudroyant, George dont les talents d'acteur sont toujours aussi limités est l'antithèse même de ce qu'il est supposé interpréter. Totalement hors contexte, physiquement repoussant, il est donc bien difficile de se laisser aller à fantasmer durant ses nombreuses scènes d'amour résolument soft.
Film érotique de fin de parcours, L'ultimo harem ressemble à s'y méprendre à ses innombrables téléfilms coquins qui inondent les chaines du câble, un produit visuellement somptueux mais irrémédiablement aseptisé ni bon ni mauvais, tout simplement insipide et définitivement oubliable.
Si L'ultimo harem fut le dernier film du réalisateur, pour la petite histoire Garrone aurait du tourner en 1984 Sévices à la prison de femmes dont il avait écrit le scénario. En découvrant que les producteurs avaient choisi Ajita Wilson comme principale protagoniste, il claqua la porte, refusant de tourner avec un transsexuel. C'est donc entre les médiocres mains de Gianni Siragusa que le film échoua.