Savana violenza carnale
Autres titres: Infierno en la selva
Real: Roberto Montero Bianchi
Année: 1979
Origine: Italie / Espagne
Genre: Aventures
Durée: 90mn
Acteurs: Frank Brana, Edward Clark, Gilbert Gallimberti, Aldo Sambrell, Rosa Gloria Vasquez, Armando Silvestre, Franceco De Leone, Luz Marina Gisales, Camilo Medina ...
Résumé: Deux chasseurs trouvent en pleine jungle un homme à l'agonie. Mordu à la main par un serpent il doit être au plus vite amputé. Un des deux chasseurs est également médecin. Il lui tranche la main. Non loin de là, les chasseurs découvrent une jeune fille enchainée sans une hutte. Elle a été la victime de l'homme qu'ils viennent de sauver. Ce dernier s'échappe. Carlos, un des deux chasseurs, tombe amoureux de la jeune femme. Il l'emmène dans son immense ranch où il élève des chevaux. Mais le malfrat désormais mutilé s'est juré de les retrouver afin de reprendre la femme mais également de s'emparer des chevaux...
Savana violenza carnale. Voilà un titre qui devrait en faire saliver plus d'un d'autant plus que l'affiche italienne est elle aussi particulièrement alléchante. Le visionnage du film à bien malheureusement de quoi faire très vite déchanter. Alors que le film d'aventures de jungle mâtiné de cannibalisme est en cette fin d'années 70 en vogue dans le cinéma italien depuis la sortie entre autres du Dernier monde cannibale et du Dieu de la montagne cannibale quelques réalisateurs vont se lancer sur cette voie toujours prometteuse et nous offrir de petites bandes parfois savoureuses. Savana violenza carnale est peut être la plus mauvaise d'entre elles si ce n'est la plus mauvaises.
Ultime film du vétéran Roberto Montero Bianchi avant qu'il ne se lance dans le hardcore avec notamment l'inoubliable et zoophile L'amore e la bestia, Savana violenza carnale malgré une ouverture plutôt agréable, sombre très rapidement dans les tréfonds de la série Z soporifère. Le film peut facilement être scindé en deux parties. La première typique du film de jungle et la plus intéressante nous présente deux chasseurs dont un est également médecin. Partis à la chasse de tout et n'importe quoi (!), ils tombent sur un homme entrain d'agoniser en plein milieu de la jungle. Il aurait été mordu par un serpent. Atteint par la gangrène, si on peut un tant soit peu en être atteint par une morsure de serpent, il doit être au plus vite amputé. Chose rapidement faite puisque le chasseur-médecin lui tranchera le membre putride à l'aide de son coupe-coupe. C'est bel et bien là le seul et unique effet gore de tout le film, un instant privilégié qu'on appréciera d'autant plus! Dans une hutte près de laquelle gisait l'homme, les deux chasseurs découvrent une femme ligotée et violentée. C'est ce mystérieux blessé qui aurait été son bourreau, un assaut qu'on revit lors d'un flash-back bien mollasson. L'homme parvient à s'enfuir. Peut alors commencer la deuxième partie du film.
Savana violenza carnale se transforme soudain en une sorte de western tropical mélodramatique d'une totale ineptie. Semblant à cours d'idée, Montero Bianchi invente une belle histoire d'amour sirupeuse entre la jeune femme et le médecin qui l'emmène dans son immense ranch. Eleveur de chevaux, il veut en faire son épouse mais le malfrat désormais privé de sa main, un homme cruel à la tête d'une bande de voyous sans ffoi ni loi, a décidé de se venger. Il veut récupérer la jeune femme et s'emparer du ranch du docteur et de ses chevaux. On retrouve bien le schéma classique du western transposé dans un contexte moderne avec bien sûr l'attaque finale du ranch, Cela aurait pu être plaisant si Montero Bianchi avait été plus inventif et surtout vigoureux. Ecrit par l'infatigable Piero Regnoli, le scénario sous la houlette de Bianchi tourne dans le vide et jamais ne décolle. Comme atteint par la maladie du sommeil, il filme sans énergie aucune, sans imagination ni conviction une histoire au départ sans grand intérêt. Tourné à Bogota, jamais on ne profite vraiment des très beaux décors naturels où évoluent avec une sidérante paresse des acteurs amorphes qui récitent des dialogues creux. L'ennui gagne très vite le spectateur qui encore plus vite décrochera pour sombrer dans une léthargie bien compréhensive jusqu'au mielleux happy end sur fond de coucher de soleil rougeoyant.
Il n'y a cette fois ni cannibales, ni indigènes belliqueux pas même d'attaques d'animaux sauvages (juste quelques inserts bien visibles de faune sauvage) seulement un groupe d'individus peu fréquentables portant chapeau, lunettes de soleil à la texane qui grimacent beaucoup mais agissent peu. On compte en tout et pour tout deux petits viols avortés et par conséquent les indispensables séquences de nu, trop sages. Pour le reste on se contentera de roucoulades sur fond de brousse, de quelques poursuites à cheval et quelques coups de feu pathétiques qui s'égarent au milieu de courses épiques. Si Savana violenza carnale estau départ un film d'exploitation, il est avant tout une farce ennuyeuse sans aucun intérêt si ce n'est la présence dans le rôle du méchant de l'espagnol Aldo Sambrell.
Savana violenza carnale est sans nul doute un des moins bons films d'aventures de jungle de cette fin de décennie mais également le plus mauvais film de son auteur à comparer duquel Chasseurs de l'enfer ou même le piètre mais très drôle Mondo cannibal de l'imbuvable Jess Franco prennent soudainement une toute autre valeur aux yeux de l'amateur de délices aussi sexuellement sauvages qu'exotiques.
Jamais charnel encore mois violent, cette savane a un bien triste goût d'amertume... et surtout d'oubli!