Cruel jaws
Autres titres: Jaws 5 / Fauci crudeli
Real: Bruno Mattei
Année: 1995
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 92 mn
Acteurs: David Luther, Georges Barnes, Scott Silveria, Kristen Urso, Richard Dew, Sky Palma, Norma J. Nesheim, Greg Hood, Carter Collins, Natasha Hetzler, Larry Zience, Richard Dew, Jay Colligan...
Résumé: Les habitants de Hampton bay, une petite station balnéaire située en Floride, sont dans tout leur état. Un riche promoteur, Samuel Lewis, veut en effet transformer le Luna park que gère Dag Soerensen en un gigantesque complexe hôtelier. Une série de morts tragiques vient également perturber la sérénité de la petite ville balnéaire. Trois corps de baigneurs ont en effet été retrouvés horriblement mutilés sur la plage. Un redoutable requin tigre serait responsable de ces morts. Malgré les avertissements de Dag, Lewis refuse de stopper les travaux. L'attaque du requin est de plus en plus imminente...
Il est toujours difficile de parler d'un film que le réalisateur traite lui même de véritable "merde". C'est le cas de Bruno Mattei lorsqu'il évoquait Cruel Jaws, une des oeuvres les moins représentatives du célèbre cinéaste. En fait Cruel jaws est un des ultimes ersatz du film de Spielberg qui ait été tourné. Réalisé en 1995 ce nouveau plagiat était au départ destiné aux chaines télévisées avant d'être présenté au marché du film de Cannes. Nous sommes donc une fois de plus face à un copier-coller des Dents de la mer mais surtout de La mort au large de Enzo Castellari qu'il pille allégrement. Cruel jaws est en fait un remontage de très nombreuses scènes de récupération prises dans La mort au large auxquelles a été rajoutée une poignée de nouvelles séquences tournées à Miami pour la Europe communications. Avec l'accord du scénariste Franco Gaudenzi, également à l'origine du projet, qui lui fournit les scènes et celui de Castellari, Mattei dissimulé sous le pseudonyme de William Snyder a donc concocté ce véritable puzzle maritime connu également sous le titre Jaws 5 qui au fil du temps allait devenir un produit quasi culte de la série Z aquatique auprès de bon nombre de bissophiles affirmés.
S'il se laisse regarder sans réel déplaisir malgré son scénario sans surprise bâti autour des scènes et des dialogues empruntés à La mort au large, véritable calque de son illustre modèle, il n'en demeure pas moins ardu d'en faire la critique tant il n'y a rien à critiquer puisque le film tout entier n'est qu'un collage dans lequel Mattei n'a fait qu'insérer des prises de vue sous marines issues de documentaires animaliers et faire déblatérer à un groupe d'acteurs américains insipides mais physiquement fort attractifs des dialogues souvent ineptes afin de maintenir un semblant d'intrigue. Cruel jaws est comme un plat tout préparé auquel on aurait rajouté une pincée de sel et un nuage de crème pour lui apporter une touche personnelle. Quant à l'histoire il n'y a rien d'original encore moins d'exceptionnel. On retrouve la traditionnelle petite communauté nord américaine touristique et maraichère qui
voit son Luna park menacé par un riche promoteur qui désire la transformer en complexe résidentiel. Ses manigances sont ponctuées par les attaques du requin tigre qu'un pécheur local et un groupe de jeunes va traquer afin de l'exterminer. L'agressivité du squale est cette fois due à des expériences génétiques pratiquées par la Marine américaine, le petit plus qui fait toute la différence pensera le spectateur narquois.
Beaucoup plus étonnant et surtout inattendu est la réutilisation de thème principal de Star wars à chaque assaut du requin. Si le cinéma Bis italien nous avait habitué à bien des manipulations celle ci est des plus insolites et saugrenues. On ne se laissera pas non plus prendre au jeu des sosies mais Hulk Logan n'est pas de la partie. Il s'agit en fait de sa copie conforme parfaite, Richard Dew.
Cruel jaws n'est pas un mauvais film, il n'existe tout simplement pas en tant que film à proprement parlé mais il reste divertissant, ludique et provoquera surtout l'hilarité. Les plages de Floride sont toujours aussi belles, l'océan toujours bleu et la jeunesse américaine aussi bronzée que débile. Tout comme Deep blood, ces ultimes soubresauts du film de requin aussi vides soient ils demeurent de très gentilles séries Z qui faute de sang et de terreur et surtout d'inventivité ont au moins l'avantage de nous faire prendre un bon bain de soleil entre trois éclats de rire et un doux frisson.