L'ultimo squalo
Autres titres: La mort au large / The great white / The last shark
Real: Enzo G. Castellari
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 84mn
Acteurs: James Franciscus, Micaela Pignatelli, Vic Morrow, Stefania Girolami, Joshua Sinclair, Giancarlo Prete, Gianmarco Lari, Gail Moore, Ennio Girolami, Joyce Lee, Chuck Kaufman, Don Devendorf, Bill Eudaly, Bill Starks, Lance Hilliard, Rita Martin...
Résumé: Deux jours avant une course de planches à voile, un énorme requin blanc vient batifoler à proximité de la côte de South Bay, une petite station balnéaire. L'un des favoris de la compétition et un propriétaire de canot disparaissent. Le maire, bien décidé à gagner les élections toute proches, refuse de s'alarmer et tient à ce que l'affaire soit tenue sous silence. Il maintient la course mais le squale continue de tuer. le jour de la compétition il décime les participants...
Premier véritable ersatz transalpin de Jaws de Steven Spielberg, L'ultimo squalo est également le film de requins qui après l'original américain connut le plus gros succès à travers le monde malgré les gros problèmes qu'il connut à sa sortie aux USA. Accusé de plagiat La mort au large faillit ne pas être distribué en Amérique puisque Universal alors en plein tournage de Jaws 3 menaça de le faire retirer de l'affiche et intenta un procès à Enzo Castellari que la firme gagna haut la main sans pour autant nuire au triomphe du film outre atlantique.
Il est vrai que le scénario n'est jamais qu'un copier-coller de Jaws. Dans une petite station balnéaire américaine au large des côtes de Floride, un énorme requin blanc va semer la terreur parmi les surfers. Un chasseur de squales aidé d'un brave et courageux autochtone va tenter d'éliminer le monstre alors que le maire de la communauté tente d'étouffer l'affaire afin de gagner les élections toutes proches. Rien de bien neuf sous le ciel de Floride si ce n'est que La mort au large ne fut pas tourné en Amérique mais le long des côtes sardes où Castellari est parvenu à recréer avec brio une atmosphère typiquement américaine. L'ultimo squalo est aussi son film le plus américanisé, un style qu'il va dés lors adopter pour mieux aborder les années 80. Le pays aux 51 états surnommera le cinéaste à partir de ce moment L'americano di Roma. Quant au film lui même, si le requin dont on ne verra que la tête, Castellari n'ayant réussi à rendre crédible que cette partie de l'animal, et ses redoutables attaques restent efficaces et toujours aussi redoutables même si cette fois elles sont bien peu nombreuses, malgré huit victimes répertoriées, au grand désespoir des amateurs de frissons aquatiques qui ne verront pas leurs attentes réellement récompensées cette fois. Ils jubileront tout de même face à une séquence devenue aujourd'hui culte, celle où le monstre sort son énorme tête de l'eau et dévore à pleines dents un hélicoptère! Il fallait oser! Castellari l'a fait!
Pour le reste, La mort au large nous promène durant quasiment 90 minutes le long des plages ensoleillées où on assiste à de jolies courses de windsurf que donnent de fringants bellâtres, on flâne, on bavarde beaucoup et on attend en vain l'arrivée su squale pour donner un peu de nerfs à l'ensemble. Le film pourrait donc paraitre fort ennuyeux, il le sera pour ceux qui attendent d'une telle oeuvre un déluge d'effets horrifiques, mais au final on se laisse prendre au jeu, on admire les superbes paysages maritimes qui donnent à l'ensemble un air de vacances et on oublie en fait qu'on était venu voir au départ un film de requins. La mort au large possède en fait un charme presque magique, inexplicable qui agit à chaque vision. C'est peut être là tout le secret du cinéma Bis italien.
C'est bel et bien sur le suspens que joue Castellari afin de masquer avant tout le manque de moyens que sur la peur et le sensationnel. Et c'est avec le talent qu'on lui connait qu'il parvient à rendre plaisante cette parfaite imitation de Jaws rythmée par une agréable partition musicale signée des frères De Angelis et interprétée par une intéressante brochette d'acteurs. Vic Morrow reprend plus ou moins le personnage qu'incarnait Robert Shaw dans le film de Spielberg, et James franciscus celui de Roy Scheider. A leurs cotés, mènent également la barque quelques habitués du réalisateur dontJoshua Sinclair, Giancarlo Prete et Stefania Girolami.
Après un divertissant premier film de requins tourné l'année précédente aux Caraïbes, Tueurs de monstres, avec Franco Nero, Castellari signe un petit film animalier tout à fait sympathique, plaisant à regarder si on est peu exigeant en la matière.