Blastfighter
Autres titres: Blastfighter l'exécuteur / L'exécuteur exterminateur / La furia de la venganza / Arma esplosiva
Real: Lamberto Bava
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: Action
Durée: 87mn
Acteurs: Michael Sopkiw, Valentina Forte, George Eastman, Michele Soavi, Ottaviano Dell'Acqua, Stefano Mingardo, Billy Redden, Elisabeth Forbes, Carl Savage, George Williams...
Résumé: A sa sortie de prison, Tiger Sharp, un ex-flic qui jadis a tué de sang froid l'assassin de sa femme, est attendu par un ancien collègue qui lui remet un fusil aussi performant que perfectionné. Tiger retourne dans son village natal, s'installe dans une petite maison au milieu des bois où un groupe de chasseurs tuent et massacrent les animaux afin d'alimenter tout un commerce local plus ou moins illégal. Ils se heurtent à Tiger qui réprouve ces tueries gratuites. C'est alors que Connie, la fille de Tiger, le retrouve. Les braconniers s'en prennent à elle, tuent un de ses amis avant de la violer. Blessée, elle meurt. Fou de rage, Tiger va sortir le fusil que lui avait remis son collègue. Il n'a plus qu'une idée en tête: se venger...
Si Lamberto Bava a signé Blastfighter sous un pseudonyme dit-il c'est qu'il ne s'agissait pas cette fois d'un film fantastique. Il est vrai qu'à la vision de Blastfighter l'exécuteur on sera surpris que Bava Jr se soit laissé aller à un revenge movie à la croisée des chemins entre Delivrance et Rambo. Jusqu'alors plus habitué au cinéma d'horreur pour avoir précédemment réalisé Macabro et La maison de la terreur, le fils du célèbre cinéaste signe pourtant un film efficace, un film d'action parfaitement distrayant qui prend comme point de départ le braconnage et le massacre d'animaux, un sujet qui tenait à coeur à Lamberto. Sur cette base se greffe alors une histoire de vengeance sauvage, celle d'un ex-flic que les braconniers ont pris pour cible avant de violenter et tuer sa fille qu'il venait à peine de retrouver après dix ans de séparation.
Réalisé juste après le très estival Apocalypse dans l'océan rouge, Blastfighter sous son couvert écologique lorgne bien entendu vers Rambo, un des grands succès du box office que l'Italie aima copier et plagier avec toute une série de films plus ou moins ludiques et surtout réussis dont Strike commando, Rolf et la série des Thunder notamment. Blastfighter débute comme un simple film d'action dont l'objectif se veut donc écologique. Un ex-flic fraichement sorti de prison pour avoir tué le meurtrier de son épouse se retire au milieu de la forêt pour aspirer à une vie tranquille et sans histoire. Il va très vite s'opposer à un groupe de braconniers qui prend un plaisir sadique à tuer les animaux pour revendre leur peau à un petit commerçant local. Cette première partie, la plus intéressante, accumule les références à Delivrance (l'attardé mental au banjo, les rednecks hostiles, la forêt comme principal lieu d'action...) et Voyage au bout de l'enfer (la chasse aux daims...).
Si on regrettera quelques incohérences et un certain manque de logique de l'ensemble, on passe assez facilement outre ces quelques défauts pour se surprendre à suivre avec un certain plaisir ce petit film d'action bien rythmé sans temps mort et correctement mis en scène qui va dés la deuxième partie virer au revenge movie pur et simple puisque la fille de Tiger qui vient juste de retrouver son père va être agressée par les braconniers, personnages présentés comme d'ignobles bêtes sans foi ni loi, et mourir dans ses bras. Fou de rage notre anti héros va se transformer en une machine de guerre et utiliser l'arme que lui avait donné son collègue en ouverture. Le final soit le dernier quart d'heure du film lorgne donc furieusement vers Rambo cette fois et perd malheureusement encore un peu plus de sa crédibilité puisque les incohérences et les absurdités s'amoncellent comme s'amoncellent les cadavres.
Seuls l'action et le spectaculaire semblent désormais compter pour Bava qui enchaine explosions, cascades et folles poursuites dans un climat quasi apocalyptique. C'est une chasse à l'homme à laquelle on assiste, le gibier étant désormais cet ex-flic devenu trop dangereux dont on doit absolument se débarrasser. Si on a un peu de mal à croire à ce déluge de feu et de sang, si on nage en plein cinéma d'exploitation comme en témoignent l'énormité de certaines séquences et surtout les nombreux plans d'animaux morts dont Bava semble être ici friand, on s'amuse réellement et c'est avec plaisir qu'on suit les aventures de Tiger qui se clôtureront sans surprise par le face à face entre lui et le chef des braconniers, son ex-meilleur ami. Bava a le sens du rythme et de la réalisation, les beaux décors naturels forestiers de Georgie souvent plongés dans la brume hivernale bénéficient d'une jolie photographie tandis que l'efficace partition musicale de Fabio Frizzi apporte à l'ensemble un surplus d'énergie.
C'est Michael Sopkiw qui incarne Tiger, point faible du film. Si Sopkiw est assez crédible en émule de Rambo, il l'est beaucoup moins en ex-flic sentimental et amoureux des animaux. A ses cotés on appréciera la présence du solide George Eastman toujours égal à lui même, Ottaviano Dell'Acqua et Mike Miller en braconniers vindicatifs. Valentina Forte, crispante et souvent énervante à force de geindre, se glisse dans la peau de la fille de Tiger. On reconnaitra Michele Soavi dans un petit rôle, celui de l'ami de Valentina, qui avec Dardano Sacchetti participa à l'écriture du scénario.
Peu habitué à ce type de film, Bava Jr s'en tire pourtant haut la main et signe un petit film d'action et d'aventures à l'américaine fort plaisant, jamais ennuyant qui constitue sans aucun doute un des meilleurs exemples italiens des sous Rambo alors produits. Voilà un film typiquement Bis sans autre prétention que de distraire tout en apportant au spectateur sa dose de scènes spectaculaire et d'effets gore. Tout simplement réjouissant!