Maniaco Deprebis

Il est des starlettes dont on oublie parfois assez vite le nom tant elles eurent un certain mal à marquer l'esprit du spectateur. Il en va ainsi de cette pulpeuse brunette que l'amateur associera à jamais à La possédée de Mario Gariazzo. La carrière certes peu fructueuse de cette mini divette ne s'arrêta pourtant pas à ce film puisque sa filmographie s'étendit sur quelques dix petites années. Si elle abandonnera finalement le cinéma pour le théâtre puis s'orienter finalement vers de tout nouveaux horizons, elle reste cependant une de ces nombreuses sexy starlettes qui firent les beaux jours du cinéma de genre transalpin. Arrêtons nous aujourd'hui sur le parcours artistique de la charnelle Stella Carnacina.

Fille du célèbre cuisinier Luigi Carnacina, Stella est née à Rome le 24 février 1955. C'est très tôt que Stella fait son entrée dans le monde du show bizz puisqu'à 14 ans elle tourne pour des spots publicitaires sous forme de mini films dirigés par de grands noms du cinéma d'alors. Ce fut donc facile pour Stella d'être assez vite remarquée par les réalisateurs. Elle a tout juste 16 ans lorsqu'elle fait ses débuts au cinéma en apparaissant rapidement dans Il sole nella pelle / L'amour dans la peau, le film de Giorgio Stegani qui lança la carrière de Ornella Muti. Au départ Stella aurait du avoir le premier rôle qui finalement revint à Ornella. Pulpeuse, dotée d'un physique de pin-up, Stella ne laisse guère indifférent les agents. Elle va dés lors enchainer les petits rôles dans bon nombre de films de genre. On l'aperçoit ainsi dans La police au service du citoyen de Romolo Guerrieri, Ancora una volta prima di lasciarci de Giuliano Biagetti et Big guns de Duccio Tessari dans lequel, non créditée, elle est derrière les platines d'une discothèque. Une véritable DJ de charme!

Dés 1973, la jeune comédienne obtient des rôles enfin plus conséquents. Elle est au générique de Bello come un arcangelo et Troppo rischio per un uomo solo. Il faut attendre 1974 pour qu'elle interprète un personnage de premier plan puisqu'elle est l'héroïne principale de L'ossessa / La possédée de Mario Gariazzo. Possédée par un démon incarné par un terrifiant Ivan Rassimov, en proie aux tourments de l'enfer, Stella y apparait nue, désinhibée, étalant impudique, ses formes généreuses. Si cette année là Stella obtient enfin ce qui sera son seul et unique premier rôle au cinéma, la presse coquine s'empare à son tour de ses charmes en 1975. Elle pose en effet nue dans le numéro de mai de l'édition italienne de Playboy.
L'année suivante elle est aux cotés de Dagmar Lassander l'héroïne d'une sexy comédie, Atti impuri all'italiana de Oscar Brazzi. L'incendiaire Dagmar lui vole malheureusement la vedette, Stella est quant à elle reléguée au second plan, desservie par un personnage de jeune vierge souhaitant perdre sa virginité qui ne lui sied guère. Piètre actrice comique, elle tourne pourtant une autre sexy comédie, San Pasquale Baylonne prottetore delle donne aux cotés cette fois de Orchidea De Santis puis enchaine avec A forza di sberle de Bruno Corbucci.

Si Stella poursuit sa carrière de comédienne, elle ajoute en 1976 une autre corde à son arc, celle de chanteuse même si elle l'avoue aujourd'hui, chanter n'était pour elle qu'un jeu, une simple distraction. Malgré sa voix fluette, elle se lance donc dans la variété facile à l'instar de son frère, le chanteur Lanfranco Carnicina . Stella va sortir une dizaine de 45t entre 1976 et 1985. Un seul connaitra un petit succès hors des frontières italiennes, la chanson Rosso sera, sortie en 1977, que l'Allemagne va s'arracher.
Si Stella fait les beaux jours des radios italiennes, elle poursuit ses apparitions tant au petit qu'au grand écran. Elle tourne en effet dans deux séries télévisées, La vie en miettes et Arrivano i nostri avant d'être en 1980 au générique du très spécial White pop Jesus signé Luigi Petrini, une étrange et indescriptible comédie musicale dont elle est une des principales protagonistes, la soeur d'un énigmatique messie. Stella y met d'ailleurs en avant ses talents de chanteuse. Elle enchaine avec Ring toujours de Luigi Petrini dont elle partage l'affiche avec Mario Cutini et Linda Sini. Stella est enceinte de quatre mois lorsqu'elle tourne ce film inspiré de Rocky. Elle enchaine avec la comédie Vigili e vigilesse de Franco Prosperi dans laquelle elle interprète une gendarmette de charme puis avec Apocalisse di un terremoto de Sergio Pastore. Ce sera son apparition à l'écran. Stella met un terme définitif à sa carrière de comédienne.
Si elle continue à pousser à la chansonnette et faire du cabaret jusqu'en 1985, elle interprète entre autres la chanson du générique de l'émission Amare te, c'est vers le théâtre qu'elle va s'orienter. Stella connaitra un grand succès sur les planches en Italie et jouera auprès de grands noms. Son rythme de vie est infernal, Stella commence à être lasse de cette vie d'artiste d'autant plus qu'elle a désormais un enfant dont elle doit s'occuper. Après un dernier disque, Non bastera, un bref passage à la télévision en tant que présentatrice et une ultime pièce de théatre Stella décide de tout arrêter. Même si elle réapparaitra brièvement en 1996 dans E forte un casino Stella abandonne définitivement le monde du show bizz pour s'occuper de sa famille. Elle coupe tout contact et retombe dans le plus total anonymat. Elle s'est depuis reconvertie dans une toute autre branche: le secteur immobilier. Stella gère désormais depuis quelques années les intérêts des plus grands industriels anglo-italiens. Stella est également à la tête de sa propre agence immobilière à Rome dont elle est l'administratrice et la principale responsable. Malgré cette décision radicale qu'elle n'a jamais regretté Stella ne renie en rien son passé d'actrice dont elle parle fort volontiers, cette vie qui lui a apporté tant de plaisirs et donné tant de merveilleux souvenirs qu'elle aime partager.