Dawn of the mummy
Autres titres: L'aube des zombis
Real: Frank Agrama
Année: 1981
Origine: Egypte / Italie / USA
Genre: Horreur
Durée: 88mn
Acteurs: Brenda King, Barry Sattels, Joan Levy, George Peck, John Salvo, Ibrahim Kahn, Ellen Faison, Dianne Beatty, Ali Gohar, Laila Nasr, Ahmed Rateb, Ali Azab...
Résumé: Un photographe et ses jeunes modèles font une séance photo non loin de la pyramide de Kheops lorsqu'ils tombent sur des pilleurs de tombes qui viennent de découvrir le tombeau maudit d'un roi égyptien. Son cadavre momifié y repose. Un fabuleux trésor serait caché quelque part dans le tombeau. Le photographe décide d'y faire poser ses modèles pendant que les pilleurs attendent leur départ afin de garder le trésor pour eux seuls.la chaleur des spots réveillent la momie qui elle même provoque le réveil de dizaines de zombies au beau milieu du désert. La momie et sa horde de zombis vont décimer la troupe et envahir le petit village...
La vague de films de zombis battant alors son plein, beaucoup d réalisateurs tentèrent avec plus ou moins de bonheur de s'engouffrer dans ce prolifique filon ouvert par George Romero depuis le succès de Dawn of the dead suivi de Lucio Fulci et L'enfer des zombis. C'est en partie d'Egypte que nous vient Dawn of the mummy réalisé par Farouk Agrama sous son habituel pseudonyme Frank Agrama. Triste tâcheron à qui on devait le mémorable Queen kong, Agrama nous propose ici sa version de Dawn of the dead en y incluant les éléments propres aux oeuvres de Fulci propulsés dans un contexte cette fois égyptien d'où la présence d'une momie, parfait symbole de cette terre de légendes. Ce qui aurait pu être un joli mélange de mythes s'avère vite une insupportable série Z d'une pauvreté sidérante dont la seule originalité est d'avoir fait de la momie un être cannibale à la tête d'une mini horde de zombis agressifs. Bien malheureusement l'absence de réel scénario, l'indigence de la mise en scène et le ridicule de l'ensemble détruisent en quelques minutes seulement ce brin d'originalité.
Tourné dans d'affreux décors en carton pâte censés représentés le tombeau maudit, enlaidis par une photographie hideuse, Dawn of the mummy connu chez nous sous le titre L'aube des zombis se transforme rapidement en un véritable calvaire pour le malheureux spectateur embarqué dans cette aventure "sop-horrifique" dans laquelle se meuvent des personnages inexistants en totale roue libre semble t-il qui de surcroit, selon l'envie du réalisateur, passent de premier rôle à simples figurants. Agissant contre logique (témoins de tant d'atrocités, décimés tour à tour, leurs seules préoccupations est de bronzer sous le soleil du désert, se coiffer, se remaquiller et prendre des bains de minuit dans une micro oasis), ils n'existent en fait que pour se faire trucider par la momie et son armada de zombis, revenue à la vie sous la chaleur des projecteurs du photographe!!
Si le clou du spectacle devait être la résurrection des morts dans le désert nous voilà de nouveau bien dépités. A budget de misère, résurrection de misère, on aura droit qu'à une poignée de morts vivants semblant droit sortir de Zombis holocaust se hissant hors du sable. Si L'aube des zombis se rapproche plus proche de L'abime des morts vivants de l'infatigable Jess Franco que de L'enfer des zombis, on notera pourtant une belle différence. Franco avait réussi à capter la beauté même du désert et ses trois malheureux zombis parvenait à avoir un léger impact ce que Agrama n'a pas été capable de faire. A aucun moment il n'a su mettre en valeur ni les rares décors extérieurs tournés au Caire ni même le désert égyptien. On est loin, très loin de l'ouverture quasi surréaliste de Manhattan baby de Lucio Fulci, de ce
climat d'angoisse diffuse qu'il avait su instaurer en quelques images seulement. L'aube des zombis souffre grandement de son absence totale d'atmosphère. Agrama se contente de filmer platement les labyrinthes de son tombeau factice en multipliant les zooms sur les masques de pharaons en plastique lors des scènes supposées d'angoisse, un procédé vite lassant tant il est vain ici. Incapable de créer le moindre climat, L'aube des zombis ne parviendrait pas à effrayer un enfant ni même à le faire rire car contrairement à Mattei notamment, Agrama n'est jamais amusant ni drôle. Involontaire ou non, l'humour est d'une tristesse affligeante. Quant aux zombis, quelques figurants poussiéreux, ils risquent là encore de bien décevoir. On remarquera juste que les morts vivants de Agrama se scindent en deux clans: ceux qui se meuvent d'une lenteur syndicale et ceux qui virevoltent, se battent et courent comme s'ils avaient un marathon à gagner.
Reste au crédit du film ses séquences sanglantes, les effets gore que le réalisateur enchaine au son d'une abominable musique. Plutôt réussies, elles devraient enfin faire le bonheur de l'amateur de plans sanguinolents. Décapitations, éventrations, coeur extirpé à pleines mains, gorges arrachées, mains tranchées, tête tranchée, cannibalisme... se succèdent donc mais c'est là une bien maigre consolation face à ce désert d'ennui.
Si la momie a été troublée dans son sommeil séculaire, le spectateur quant à lui aura dés les premières minutes sombrer dans une léthargie dont on aura du mal à l'extirper. Si la série Z existait déjà, Agrama aura de son coté inventé la série Z puissance carré!