Follie di notte
Autres titres:
Real: Joe D'Amato
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Mondo
Durée: 95mn
Acteurs: Amanda Lear, Marina Frajese, Ronnie Jones...
Résumé: De Paris à Berlin, de New York à Tokyo en passant par Stockholm, l'Afrique noire ou encore Las Vegas, Amanda Lear nous fait parcourir le monde afin de faire découvrir les facettes les plus surprenantes de l'érotisme, les nuits les plus folles dans les différentes capitales du monde...
Suite au deux mondo que Bruno Mattei tourna successivement en 1977, Le notti porno nel mondo et Emanuelle e le porno notti nel mondo, Joe D'Amato suivit le mouvement et en réalisa également deux coup sur coup, [Le notti porno nel mondo N°2|/index.php?post/2012/01/29/Le-notti-porno-nel-mondo-2] et Follie di notte.
Exit cette fois Laura Gemser et Ajita Wilson, notre hôtesse sera ici Amanda Lear certainement choisie pour exploiter sa toute nouvelle et sulfureuse notoriété, un choix étonnant mais assez drôle à l'image du film tout entier. Follie di notte fait certainement partie des mondos ou plutôt pseudo-mondos devrions nous dire les plus hilarants jamais tournés. Surprenant de la part du réalisateur mais fort heureusement on reconnait ça et là son penchant immodéré pour l'abjecte et les déviances sexuelles de toutes sortes si bien que Follie di notte se transforme en quelques minutes seulement en une incroyable et indescriptible série comico-trash aux limites du surréalisme.
Si le film s'ouvre sur la prestation d'Amanda habillée en diablesse sur le podium d'une boite de nuit enivrant la foule d'un de ses plus grands tubes disco, Follow me, la suite est composée d'un enchainements de scènes toutes plus hallucinantes ou délirantes les unes que les autres. De son salon, sa chambre à coucher ou sa terrasse, Amanda nous invite à faire le tour du monde des plus grandes capitales afin de nous présenter les plus étonnants divertissements érotiques nocturnes, ces spectacles uniques qui font vibrer le monde de la nuit. Et unique Follie di notte l'est dans le choix de ses séquences. On assiste donc pèle-mêle au show d'une gogo-dancer à Las Vegas qui après avoir invité un jeune homme sur scène lui offre son derrière à travers un glory hole fleuri. L'heureux élu profite donc de l'aubaine devant un public en admiration mais va malheureusement découvrir après avoir joui que la jeune fille a été remplacée par une chèvre!
Une secte secrète pratique de bien étranges rites. Un jeune couple nu complaisamment filmé par la caméra doit faire l'amour devant les adeptes cagoulés et habillés de robes noires avant que chacun d'eux ne se sodomisent à la queue leu-leu, une fois dans un sens une fois dans l'autre, nous offrant ainsi une sidérante chenille sodomite!
A Paris, un spectacle de magie va illustrer à sa façon l'expression confusion des genres. Appelé sur scène par le magicien, un jeune bellâtre doit se mettre nu devant le public ce qui permet une fois de plus à la caméra de complaisamment filmer son pénis. L'assistante du magicien, Mme Denise, nue également, est enfermée dans la grande boite magique tandis
que le pauvre garçon, pas gêné du tout, est caché sous un rideau. A l'ouverture de la boite, Mme Denise se retrouve avec le pénis du garçon puis au deuxième tour le garçon se retrouve avec le vagin de la globuleuse Denise. Au troisième tour, cote à cote chacun a le sexe de l'autre avant qu'ils ne retrouvent leurs attributs respectifs.
A Tokyo, un couple revêtu de papier journal doit s'effeuiller avec les dents tout en sautillant sur place avant de parvenir à faire l'amour toujours en sautillant face à un public hilare.
Sado-masochisme et nécrophilie sont également de la partie puisqu'une prétendue amie d'Amanda, une journaliste à scandale, nous fait pénétrer à l'intérieur d'un donjon où un homme attaché à un fauteuil se fait fouetter jusqu'au sang. La dominatrice lui entaille ensuite la peau à l'aide d'un couteau avant de verser sur ses blessures du jus de citron tout en le masturbant. Un septuagénaire particulièrement squelettique après avoir été fouetté n'attend plus qu'une chose pour atteindre la jouissance extrême: que Maîtresse lui cloue le pénis à coups de burin sur sa table à torture... de façon suggérée cette fois malheureusement à la grande déception de tous ceux qui s'attendaient à un spectacle drastique. Deux couples de mariés font quant à eux l'amour sur un cercueil.
Une magicienne spécialisée dans la lévitation après avoir fait léviter le postiche d'un malheureux spectateur invite sur scène un benêt qui ne tarde pas à voir son pantalon et son slip glisser aux chevilles par quelques tours de passe-passe. Quelques tours de magie plus tard, il voit son sexe se lever de plus en plus haut, véritable érection digne d'un super héros... filmée de loin afin d'éviter que le spectateur ne se rende compte qu'il s'agit en fait d'un faux sexe habilement manipulée par quelque maligne ficelle.
Pour le reste, Follie di notte se compose de numéros de danse endiablés sur des airs disco tout aussi enflammés et de saynètes qui sentent bon le remplissage. Ses nuit de folies se termineront comme elles ont débuté, sur la prestation d'Amanda en boite de nuit délectant son public d'un autre de ses tubes d'alors Give a little Mmm to me.
D'Amato n'a évidemment pas mis une seule fois les pieds dans un avion. Des images cartes postales datées et griffées servent à donner l'illusion que nous voyageons tout comme il tente de donner l'impression au spectateur qu'il assiste à de fabuleux shows. Tournés à Rome en studio, toutes les représentations sont factices données face à une dizaine de figurants faussement éberlués censés représentés le public des plus grands cabarets de Paris ou Las Vegas. Rarement les plus grands cabarets des plus grandes capitales mondiales ont autant ressembler à des boites de quartiers populaires un jour de fête.
Le manque d'enthousiasme ou cette manière de surjouer qu'ont les différents protagonistes font perdre encore plus le peu de crédibilité des scènes les plus osées.
La seule véritable séquence non truquée du film est celle où apparait la porn diva Marina Hedman. Les mains plongées dans un récipient de brocolis, elle se glisse dans la peau d'une épouse allemande très libérée que son mari filme durant leurs ébats. Une autre amie journaliste d'Amanda (Amanda a beaucoup d'amies journalistes) vient alors l'interviewer et confortablement installée sur un canapé, un whisky en main, va visionner le fameux film intime, l'ancêtre des
sex tape en quelque sorte. Point de camescope ou de téléphone portable à cette époque, on sort simplement le bon vieux projecteur familial et voilà que durant 5 minutes Marina nous offre une gourmande fellation avec éjaculation buccale.
Factice, Follie di notte l'est jusqu'à la musique composée pour l'essentiel de différents morceaux de Piero Umiliani pris ça et là dans sa musicographie en totale décalage avec les images qu'ils illustrent. Pour le reste, la bande son est un bel amalgame d'airs disco et de titres d'Amanda.
Signalons également que la propriété d'Amanda n'est évidemment pas celle de l'artiste. Les plus futés auront reconnus la célèbre villa dell'olgiata qui a servi de décor à de nombreux films dont Torso de Sergio Martino.
Follie di notte, film sans queue ni tête, n'est plus ni moins qu'une suite de gags souvent surréalistes, un pseudo mondo trash érotique allègre et hilarant d'un bout à l'autre à regarder entre amis et qui devrait avoir raison des plus grosses déprimes. Tout simplement fabuleux avec en prime la délicieuse Amanda qui fait le show!