I corpi presentano tracce di violenza carnale
Autres titres: Torso / Carnal violence
Real: Sergio Martino
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 92mn
Acteurs: Luc Merenda, Tina Aumont, Suzy Kendall, Roberto Bisacco, John Richardson, Angela Covello, Carla Brait, Ernesto Colli, Conchita Airoldi, Patrizia Adiutori, Luciano Bartoli, Gianni Greco, Luciano De Ambrosi, Renato Cestié...
Résumé: Deux jeunes filles sont sauvagement assassinées. Par précaution trois de leurs amies sont envoyées loin de la ville. Elles s'installent dans une grande villa qui se dresse sur une falaise. Malheureusement l'assassin psychopathe particulièrement violent et sans pitié, mû par une folie homicide causée par un profond traumatisme d'enfance, les a suivi et va lentement les pièger. Il va les tuer une à une jusqu'à ce que l'ultime victime se retrouve seule dans la demeure...
Si I corpi presentano tracce di violenza carnale plus connu sous le titre de Torso fut présenté à l'époque comme un giallo mineur, son énorme succès en Italie en fit non seulement un des classiques du genre mais également un des plus réputés. Réalisé en 1973 par Sergio Martino sur un scénario de Ernesto Gastaldi, I corpi presentano... ravira autant les fans de giallo que de thriller horrifique puisque Martino n'hésite pas à parsemer son film de nombreuses scènes gore particulièrement sanglantes.
La trame de base est assez simple. Deux jeunes filles sont assassinées sauvagement obligeant trois de leurs amies à s'éloigner de la ville. Elles se réfugient dans une villa perdue au sommet d'une falaise. L'assassin les a malheureusement suivi et le carnage peut donc continuer.
Cela pourrait donc fort bien être le scénario d'un film d'horreur classique d'autant plus que Martino instaure un climat de folie homicide où le sexe, omniprésent, joue un rôle prédominant. Il est en effet la clé de la paranoïa du tueur, terrifié, tétanisé par tout ce qui s'y rapporte. Le film baigne d'un bout à l'autre dans un climat de débauche sexuelle assez étonnant. Martino enchaîne ainsi les séquences d'orgies, de jeux sexuels, de saphisme, sa caméra s'infiltre sous les jupes et caresse les mini-shorts de ses jeunes protagonistes délurées.
A cette débauche sexuelle s'ajoutent par instant des scènes empreintes d'une poésie funeste donnant au film un aspect presque surréaliste comme en témoigne cette magnifique séquence où un couple est tué sous un ciel baignant dans une étrange lumière lunaire. Filmé comme un effroyable rêve tout droit sorti de l'esprit malade de l'assassin, elle image parfaitement toute la folie du tueur obsédé par ce qui lui est interdit. A chaque nouveau meurtre il ne cesse de revivre un terrible traumatisme d'enfance qu'il exprime en crevant les yeux d'une poupée comme pour ne plus revoir ces horribles images qui l'ont marqué à vie.
Torso est un voyage effrayant dans les méandres de l'esprit torturé d'un homme obsédé par cette fascination morbide pour la mort qui l'amène à caresser et admirer les corps nus et mutilés de ses victimes.
Particulièrement efficace, desservi par une belle photographie et une excellente partition musicale, Torso se rapproche des gialli réalisés par Argento. On y retrouve les principaux éléments comme l'usage du téléphone pour persécuter les victimes, un lieu clos d'où l'horreur peut surgir à tout moment, l'assassin cagoulé tout de noir vêtu.
Particulièrement impressionnante, la deuxième partie du film est certainement celle qui se rapproche le plus du film d'horreur grand-guignolesque ouvrant avant l'heure un peu comme le fit également La baie sanglante de Mario Bava l'ère du splatter movie à la Vendredi 13 et autre Halloween.
Après avoir été témoin du massacre de ses amies découpées à la scie et empaquetées dans des sacs poubelle, l'unique survivante va devoir lutter seule pour sa survie dans cette immense villa où erre le psychopathe. Martino entretient un suspens qui va crescendo devenant presque étouffant jusqu'au final malheureusement trop abrupt et surtout facile. Cette rapidité, cette facilité donne la fâcheuse impression que le réalisateur s'est débarrassé de son intrigue, à court d'idées, bâclant sa conclusion en nous faisant découvrir l'identité du tueur au foulard rouge et les images de son enfance, source de sa folie. Cela vient gâcher la quasi perfection de ce giallo sanglant dominé par l'interprétation de Luc Merenda, Tina Aumont et la blonde Suzy Kendall dont les mots clé sont sexe, impuissance et fétichisme.