polizia selvaggia
Autres titres: Faccia di ladro / Cani / Face of a thief / Gizli Kuvvet
Real: Guido Zurli
Année: 1977
Origine: Italie / Turquie
Genre: Polar
Durée: 82mn (version turque)
Acteurs: George Ardisson, Piero Fabiani, Colette Descombes, Karin Well, Edilio Kim, Tarik Akam, Ihsan Gedik, Nevzat Okcugil, Yoncä Yucel...
Résumé: Un gangster, dangereux psychopathe au passé particulièrement chargé après avoir dérobé une valise remplie de billets échappe à la police et tue deux personnes dont un policier. Ces deux assassinats lui donnent goût au sang et il se proclame alors plus grand gangster de la Terre. Il prend en otages un aveugle, sa fille et sa nièce qu'il va humilier et maltraiter avec un plaisir sadique avant de les tuer froidement. Ayant réussi à avoir la voiture qu'il réclamait à la police, il se sauve pour mieux découvrir que les billets sont faux...
Polizia selvaggia fait partie de ces films que l'Italie coproduisit avec la Turquie dans les années 70. Réalisé entièrement à Istambul par Guido Zurli, voilà un euro-crime aujourd'hui devenu rarissime puisque durant très longtemps il n'existait quasiment aucune copie du film hormis une édition vidéo turque et quelques passages télévisés italiens jusqu'à ce que le film renaisse enfin de ses cendres via une édition DVD. Cette rareté a bien évidemment fait la joie des amateurs qui traquent inlassablement cette petite bande plutôt réputée pour sa brutalité.
Polizia selvaggia s'inscrit directement dans la lignée des polizeschi traditionnels à la différence près que l'action se déroule à Istambul. On suit les exactions d'un dangereux maniaque qui après avoir dérobé une valise remplie de billets prend goût au meurtre et se proclame plus grand gangster du monde. Il prend en otages un aveugle, sa fille et sa nièce, point de départ de toute une série d'actes d'une violence étonnante et souvent gratuite.
Rien de très orignal donc, Polizia selvaggia dont on préférera le titre alternatif plus représentatif du film Faccia di ladro repose donc essentiellement sur cette prise d'otages dans une villa luxueuse durant laquelle notre gangster de plus en plus déchainé va humilier et tuer ses victimes jusqu'à l'indispensable poursuite finale et son rebondissement.
Zurli durant toute la première partie du film profite pleinement de la capitale turque, sait en jouer et l'utiliser même si cette partie est peut être la moins intéressante et la plus calme surtout. On se contente de quelques poursuites, d'un vol et de quelques brutalités qui conduiront à la deuxième partie beaucoup plus mouvementée cette fois, la fameuse prise d'otages générant violence et humiliation comme le cinéma de genre italien a toujours su en imaginer. Après avoir pris goût au meurtre suite à l'assassinat de deux personnes, notre voleur décrit comme un dangereux psychopathe se transforme en tueur assoiffé de sang dans un climat souvent assez hystérique.
Malheureusement il existe deux versions du film, la version turque expurgée des scènes d'humiliations sexuelles et de quelques plans sanglants mais pourvue d'un début et d'une conclusion qui donnent une vision légèrement différente du flic et la version italienne quant à elle intégrale mais dont le final diffère quelque peu. La version italienne longtemps demeurée invisible, ne restait à l'amateur que la version turque où il ne pouvait donc pas profiter des longues séquences saphiques entre la fille et la nièce de l'aveugle sous l'oeil excité du gangster ni même profiter des brutalités que connaitra Karin Well, déshabillée au couteau par le psychopathe. Restent tout de même quelques bons moments dont l'exécution froide de l'aveugle et surtout la mort cruelle de la pauvre nièce, noyée dans un aquarium, longue et pénible séquence où Zurli prend un malin plaisir à filmer le visage de la victime en gros plan entrain d'étouffer. Les connaisseurs songeront immédiatement à I ragazzi della Roma violenta où Paola Corazzi connaissait le même sort.
Rondement mené, très correctement interprété, Polizia selvaggia qui ne cherche aucunement à véhiculer quelque message que ce soit est un pur euro-crime qui devrait satisfaire les amateurs du genre qui en outre auront le plaisir de retrouver George Ardisson dans la peau du commissaire, la française Colette Descombes alors habituée aux productions italiennes et l'ex-lolitrash et sexy starlette Karin Well bien malmenée ici. Dans le rôle du jeune commissaire se glisse un des acteurs phare du cinéma turc d'alors le séduisant Tarik Akam tandis que Piero Fabiani aperçu dans l'érotique Peccati di una giovane moglie di campagna aux cotés de la queen porn Guia Lauri Filzi, le joli drame villageois L'albero della maldicenza et la délirante farce animalière I figli di Zanna bianca de Maurizio Pradeaux interprète avec conviction un psychopathe fortement typé.