1990: I guerrieri del Bronx
Autres titres: Les guerriers du Bronx / 1990: The bronx warriors
Real: Enzo Castellari
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Action / S.F
Durée: 90mn
Acteurs: Mark Gregory, Fred Williamson, Vic Morrow, Christopher Connely, Stefania Girolami, Joshua Sinclair, Enio Girolami...
Résumé: 1990 - Le Bronx est devenu un terrain de guerre où s'affrontent des bandes de voyous. Alors qu'elle fuit, la fille d'un puissant dirigeant est prise à parti par une bande de hors-la-loi. Le chef d'une bande de motards, le jeune Trash, lui vient en aide et tombe amoureux d'elle. Si elle décide de rester à ses cotés, c'est sans compter la police qui veut absolument la récupérer. C'est alors qu'elle est kidnappée. Trash va alors s'unir avec le chef d'un clan rival surnommé L'Ogre. Ensemble ils vont essayer de la délivrer. Le Bronx va alors devenir le champ de bataille où vont s'affronter les clans de Trash, de l'Ogre, de ceux qui ont enlevé la jeune femme et la police...
Trop souvent considéré comme un post-nuke, _Les guerriers du Bronx se rapproche beaucoup en fait du film de Walter Hill, Les guerriers de la nuit dont Castellari aurait transposé la trame dans un futur proche alors que le Bronx est désormais régi par des bandes de motards et de punks barbares. Il y rajoute quelques éléments de New York 1997 et ainsi naquit Les guerriers du Bronx devenu au fil du temps un véritable film culte parmi les amateurs de cinéma de genre italien.
Tourné dans le Bronx avec une équipe de production entièrement italienne Les guerriers du Bronx, rythmé par une efficace partition musicale sobre mais moderne signée Walter Rizzati est sans aucun doute un des meilleurs succédanés des deux films cités que l'Italie ait mis en scène dans les années 80. Voilà un film étonnant à l'ambiance quasi américaine mais vue et corrigée par Castellari pour finalement le transformer en un véritable film italien empreint de la touche si personnelle du réalisateur à savoir ses désormais célèbres ralentis, la richesse des détails dans l'image et ses gros plans typiques.
Bénéficiant d'une mise en scène aussi solide qu'alerte d'où est exclu tout temps mort, Les guerriers du Bronx est un film d'action violent certes pas toujours crédible dans son scénario mais la beauté visuelle des décors, cette richesse qui les rend parfaitement plausibles sur le plan stylistique, celle des costumes dans lesquels certains y verront une esthétique très gay, la beauté de la photographie et un montage sec font vite oublier les défauts de cette pellicule. Les guerriers du Bronx s'élève ainsi sans mal au niveau de ses deux modèles.
Un des autres atouts du film est la tentative d'étude des personnages que Castellari essaie de développer entre deux scènes d'action pure et de cascades particulièrement réussies dirigées par Rocco Lero, le chef cascadeur attitré du réalisateur. Pour l'anecdote, ce fut la dernière collaboration entre Castellari et Lero tant ce dernier s'entendit mal avec Mark Gregory sur le tournage. Ses différents protagonistes font ainsi preuve d'une certaine épaisseur et surtout d'une certaine psychologie non négligeable.
Ultime atout du film, sa distribution composée d'une jolie brochette d'acteurs confirmés dont les américains Vic Morrow, l'empereur de la blacksploitation Fred Williamson et Christopher Connely qui allait alors devenir une des figures récurrentes du cinéma d'action italien. A leurs cotés on saluera les prestations de Stefania Girolami et Joshua Sinclair.
Reste la révélation du film, le jeune Mark Gregory, dans le rôle de Trash, qui aujourd'hui encore continue de diviser le public. Découvert dans un salle de sport par Castellari, Mark Gregory est à la fois le point faible du film et tout en étant également un de ses principaux points d'intérêt. Rigide, crispé, la démarche robotique, le muscle bandé, totalement inexpressif mais joyeusement agressif et d'une beauté presque angélique, sexuellement ambigu si ce n'est asexué, Mark deviendra une des icônes du cinéma de genre des années 80, un incontournable de la série B d'action à l'italienne dont la renommée reposera essentiellement sur cette rigidité, sa mono-expressivité qu'il corrigera lentement au fil de la douzaine de films qu'il tournera jusqu'en 88 et cette aura quasi virginale qu'il dégageait.
Les guerriers du Bronx est une belle réussite qui au cours du temps n'a rien perdu de sa vitalité, la preuve que le mélange de genre emprunté aux grands succès du box-office mondial peut parfois être. Le film connaitra un véritable triomphe aux USA atteignant le top 50 des films les plus rentables de l'année. Suite à cela, Castellari se verra contraint de tourner une suite deux ans plus tard, Fuga dal Bronx / Bronx warriors 2, beaucoup moins réussie et surtout percutante que le réalisateur lui même n'apprécie guère non plus.