Alessia un vulcano sotto la pelle
Autres titres:
Real: Alfredo Rizzo
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Drame / Erotique
Durée: 89mn
Acteurs: Ria De Simone, Karina Verlier, Mario Novelli, Dario Girhardi, Loris Peota, Luca Sportelli...
Résumé: Alessia est orpheline. Ses parents sont morts alors qu'elle n'avait que quatre ans. Aujourd'hui âgée de 16 ans, elle sort du couvent pour venir vivre à la campagne chez son oncle Nicola et sa tante Agnese. Dés son arrivée, sa tante ne cache pas l'aversion qu'elle voue à l'adolescente. Par hasard, Alessia découvre qu'elle trompe son mari avec le contre-maître de l'exploitation mais également qu'elle est à l'origine de la mort de ses parents. Agnese avait en effet organisé un plan diabolique pour les tuer afin de s'approprier leurs terres. Alessia n'a plus qu'une idée en tête, se venger de cette femme et la tuer à son tour. Elle va à son tour agencé un plan machiavélique dont les principales armes seront le sexe, l'humiliation et le chantage...
Auteur d'un film de guerre allégrement pillé par de nombreux réalisateurs, Les jardins du diable, et de quelques sexy gialli plutôt dispensables Obsessions charnelles, Insatiable Samantha et le morbide Suggestionata, Alfredo Rizzo signe en 1978 ce qui sera son dernier film, Alessia un vulcano sotto la pelle.
Sous ce titre particulièrement volcanique se cache en fait un film à la croisée des genres puisqu'il mélange comédie dramatique et érotisme morbide comme l'Italie avait si bien su en faire au début des années 70. Malheureusement, Alessia un vulcano sotto la pelle rate son objectif malgré une histoire à la base passionnante et macabre dans laquelle perversité, machiavélisme et érotisme se mariaient dans une atmosphère aussi campagnarde que mortifère.
Alessia a de 16 ans. Orpheline, elle vient de quitter le couvent pour venir vivre à la campagne chez son oncle et sa tante. Elle ne tarde pas à découvrir non seulement que sa tante qui ne cache pas l'aversion qu'elle éprouve pour l'adolescente trompe son mari avec le contre-maître mais qu'elle a tué surtout ses parents afin de pouvoir hériter des terres. La jeune fille va alors mettre au point un plan aussi diabolique que pervers afin que son oncle tue cette femme méprisable qui a toujours fait croire que sa mère était une putain qui avait trouvé la mort avec son époux dans un tragique accident.
Et tout le plan d'Alessia repose sur le chantage, le sexe et l'humiliation. Elle va user de ses charmes nubiles pour séduire à son tour le contre-maître mais elle va surtout rabaisser sa tante en la forçant à les regarder faire l'amour tout en l'invitant à les rejoindre avant qu'elle n'exige d'elle qu'elle couche avec son propre neveu, un futur prêtre, qu'elle aura elle aussi séduit sans scrupule aucun. L'ultime étape sera d'avouer à son oncle que sa femme le trompe avec son neveu afin qu'il la tue alors qu'elle entrain de lui faire l'amour.
On retrouve donc ici le personnage de l'adolescente d'apparence innocente mais diaboliquement perverse prête à tout pour étancher sa soif de vengeance en utilisant le sexe pour parvenir à ses fins. Malheureusement, Rizzo rate une fois de plus son objectif en réalisant au final un simple et banal film érotique platement mis en scène tant et si bien qu'il perd en partie son aspect morbide ce que l'actrice principale, la française Karina Verlier qu'on reverra la même année dans La settima donna ne fait qu'aggraver malheureusement.
Grassouillette, dépourvue de tout charisme et surtout beaucoup trop mature, on a bien du mal à croire à son personnage d'innocente adolescente d'autant plus que Karina dégage autant d'érotisme qu'une armoire normande. Filmées sans imagination, les scènes érotiques assez peu nombreuses soit dit en passant sont visuellement plutôt laides et bien peu pimentées, le comble pour un film qui est censé reposer sur la perversité et le sexe. Rizzo semble brasser beaucoup d'air pour pas grand chose entre hérétisme, sexe blasphématoire, chantage et vice.
On n'ose imagine ce que le film aurait pu donner si une actrice telle que Gloria Guida, une des spécialistes de ce type de rôle à ses débuts, s'était glissée dans la peau d'Alessia, dirigée par des metteurs en scène de la trempe de Mario Imperoli, Silvio Amadio ou encore Salvatore Samperi.
Que reste t-il au crédit de Alessia un vulcano sotto la pelle? Outre son scénario qu'on suit tout de même avec un certain intérêt ne serait ce simplement pour voir comment se terminera cette dramatique vengeance, on retiendra un joli décor campagnard, la très bonne interprétation de l'opulente Ria De Simone, excellente dans le rôle de cette tante détestable, et de Mario Novelli en oncle cocufié et quelques scènes réellement morbides plutôt étonnantes qui soudain donnent une certaine ampleur au film, créant le temps de trop brèves minutes une atmosphère tragique, un réel malaise (les flashes-back où Alessia revit le meurtre de ses parents ou celles où l'adolescente oblige sa tante à se déshabiller et s'allonger sur le lit de la chambre où eut lieu le meurtre alors qu'elle fait l'amour au contre-maître). Cela ne suffit malheureusement pas à insuffler à l'ensemble ce souffle de perversité qui lui fait tant défaut.
Voilà donc un chant du cygne décevant qui tentait pourtant de poursuivre dans la voie de l'érotisme morbide et l'adolescence perverse ouverte la même année avec l'intéressant Suggestionata. Trop superficiel, peu convaincant cette ultime oeuvre du réalisateur-acteur nous laisse sur notre faim. Le volcan du titre semble s'être éteint depuis longtemps!