Sesso perverso mondo violento
Autres titres: Libidomania 2 / Perversione del sesso: mondo violento
Real: Bruno Mattei
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Mondo
Durée: 73mn
Acteurs:
Résumé: Après Sesso Violento / Le sexe interdit, le réalisateur nous entraine cette fois dans l'univers de la pornographie en nous faisant pénétrer l'industrie du cinéma porno mais également l'art de la pornographie et du strip-tease à travers le monde...
Après le succès de Le notti porno nel mondo et Emanuelle e le notti porno nel mondo, Bruno Mattei se vit dans l'obligation de tourner deux autres mondos qui au départ devait être dirigés par Joe D'Amato. Mattei quant à lui ne devait en être que le monteur. Furieux de cette décision du producteur, il tapa du poing et fit comprendre que s'il n'en était pas le réalisateur, il n'y aurait aucun film. C'est ainsi que virent le jour Sesso perverso / Sexual aberration sorti en Allemagne sous le titre Libidomania et Sesso perverso mondo violento connu quant à lui sous le titre Libidomania 2.
Sous un scénario de Claudio Fragasso, Sesso perverso mondo violento fut lancé lors de sa sortie en 1980 comme un exemple de cinéma vérité foudroyant, un véritable holocauste de sexe, qui à l'instar de Sesso perverso, se basait sur les écrits de Krafft-Ebing mais cette fois de façon plus romantique et légère.
Si le premier volet nous faisait découvrir les pires déviances sexuelles au monde, de la zoophilie au sadisme en passant par la nécrophilie, en collant bout à bout toute une série de séquences fake entre-coupées de stock-shots ridicules, ce second volet prend pour centre d'intérêt la pornographie. Mais si le premier chapitre particulièrement drôle se laissait regarder avec un plaisir hilare, ce N°2 totalement bêtifiant risque malgré son titre prometteur de générer ennui et torpeur.
En effet, ni violence ni perversion ne sont ici au rendez-vous de ce plus que mensonger holocauste sexuel puisque durant 73 minutes Mattei nous propose toute une série de saynètes sans intérêt où s'enchainent strip-teases et shows érotiques aussi excitants qu'un spectacle au Lido, tournages de films présumés hardcore mais dont on ne verra jamais rien et fausses interviews de faux couples sur leurs pratiques sexuelles particulièrement niaises. A ce stade, notre libido au départ fort échauffée commence par tiédir dangereusement avant de retomber, refroidie, avec toute une série de séquences absurdes comme celles où on demande à des jeunes femmes de manger une glace de façon érotique ou de savoir se déshabiller devant une caméra dans un bureau.
L'homosexualité, toujours indispensable et considérée comme une déviance, est bien entendu au programme, imagée mais est ce étonnant par des spectacles de travestis grotesques.
Le comble du ridicule est atteint avec l'intégration de gags tirés d'une émission télévisée nommée Candy cam, sorte de "Surprise sur prise" érotique, où des comédiens censés représentés Monsieur ou Madame tout le monde se laissent prendre au piège de gags aberrants dont celui de la poupée gonflable vivante abandonnée dans une salle d'attente!!
L'ensemble est agrémenté d'images d'archive mal insérées qui nous propulsent bien sûr, mondo oblige, dans des tribus primitives africaines ou asiatiques afin qu'on y découvre leurs rites et coutumes sexuels. Rien de très excitant cette fois au programme et là encore on demeure très soft ce qui vient d'achever le pauvre spectateur, totalement dépité.
Restent quelques moments qui méritent leur pesant d'or dont celui où Mattei filme sous couvert de cinéma-vérité un supposé viol en direct et une agression sexuelle dans une cage d'escalier promptement interrompue par la vieille concierge brandissant son balai, le tout commenté par la voix solennelle du narrateur qui nous parlent de façon très détachée des plaisirs qui allient sexe et violence. On rit, on pleure, d'hilarité ou de tristesse, peut-être les deux, à ce stade on ne sait plus.
Le point culminant du film et également le plus scabreux renvoie à Cannibal holocaust. Réalisé une fois encore selon le procédé de la caméra-vérité, une bande de reporters en pleine jungle s'approchent d'une baraque dans laquelle une aventurière blanche est retenue prisonnière par un indigène qui a dévoré son mari. Les reporters entrent dans la cabane, délivre la femme à demi-nue tandis que la caméra filme en gros plans le cadavre putréfié du mari recouvert de vers. Hystérique, la femme fonce sur l'indigène hébété et le castre! La reporter, une blonde aguicheuse, arrive alors, heureuse du scoop, échauffe le pauvre indigène, un bien piètre comédien peinturluré qui ne cesse de rouler des yeux, avant de lui faire un strip-tease et de s'enfermer avec lui dans la cabane après avoir tiré la langue à la caméra!!!!
Très mal filmée, très mal jouée, la plus fameuse séquence du film rappellera Virus cannibale pour son ridicule et l'hilarité qu'elle fait naître.
Certains reconnaitront parmi les acteurs supposés être des anonymes la porno-star Guia Lauri Filzi et Maurizio Tanfani qui assista Mattei également sur le film.
Comme pour Sesso perverso, il existe une version hardcore du film fait à partir d'inserts pris ça et là dans laquelle apparait la porn-star française Brigitte Verbecq disponible sous le titre Perversione del sesso: mondo violento.