Emanuelle e le notti porno nel mondo
Autres titres: Emanuelle and the erotic nights
Real: Joe D'Amato
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Mondo
Durée: 82mn
Acteurs: Laura Gemser, Ajita Wilson...
Résumé: Une fois de plus, Emanuelle nous sert de guide dans ce tour du monde des plus grandes capitales afin de nous y faire découvrir les plus étonnantes pratiques sexuelles, un érotisme souvent surprenant qui fait le délice des amateurs de nuits chaudes aux quatre coins de la planète...
Auteur de quatre mondos successifs, Bruno Mattei après Sesso peverso et Sesso perverso mondo violento en réalisa deux avec pour charmante hôtesse Laura Gemser: Le notti porno nel mondo et le bien nommé Emanuelle e le notti porno nel mondo.
Si le premier était pour l'amateur un savant compromis entre l'érotisme et le hardcore à une époque où la pornographie était encore interdite, ce nouveau chapitre suit exactement le même chemin en appuyant peut être encore plus le coté sexuel de ces nuits interdites. Inutile de dire que Mattei n'a cette fois encore jamais quitté les studios de Rome et ce tour du monde n'est qu'une série d'images-clichés devant laquelle pose divinement Laura créant ainsi l'illusion d'un superbe voyage aux confins de l'érotisme.
Plus encore que le premier volet, Emanuelle e le notti porno nel mondo risque non pas de générer l'étonnement mais une belle crise de fou rire face à un tel amoncellement de pseudo-scènes la plupart censées nous présenter tout un éventail de surprenantes pratiques et déviances sexuelles. Reconnaissons que Mattei n'y va pas avec le dos de la cuiller et son audace est aussi agréable que les saynètes softcore qu'il met en scène de façon très ludique afin de faire grimper l'amateur de perversions sexuelles au Septième ciel. Un tour non pas du monde mais d'horizon de ces nuits brûlantes s'impose donc.
Les amateurs de bestialité seront ravis puisque le réalisateur nous présente une jeune femme et sa mule très en forme qui lui lèchera gentiment les fesses avant que celle ci ne lui rende la pareille face à un public réjoui. Une strip-teaseuse préférera quant à elle s'enfiler dans le vagin un mini serpent offert par sa fidèle assistante.
Les nains sont tout spécialement mis en lumière cette fois. Une strip-teaseuse qui incarne Blanche-Neige se laisse déshabiller par quatre nains très en forme dont Mattei ne cesse de filmer l'entre-jambe particulièrement gonflé. Lors d'un spectacle de magie on découvre en fin de show que c'est un nain qui est le mieux membré du public au moment même où son pénis s'envole et traverse telle une fusée la salle sous le regard médusé du public tandis que dans une attraction de fête foraine dont le but est de mesurer le pénis des participants c'est là encore un nain qui non seulement remporte le concours mais fait fièrement tilter la machine.
Pèle-mêle on a également droit à une hallucinante messe noire qui se termine dans une impressionnante orgie où une dizaine de corps se mêlent et s'emmêlent de façon hystérique, un collectif de bourgeoises du troisième âge assises sur des chaises munies d'un pénis en pleine transe devant un culturiste en string, un show de magie durant lequel un magicien parvient à faire entièrement disparaitre les vêtements des spectateurs qui se retrouvent ainsi nus mais heureux. Que dire de la séquence où un couple va voir un chirurgien japonais afin que le mari se fasse greffer un pénis beaucoup plus gros. Une fois le sexe soigneusement choisi par Madame, les caméras de Mattei pénètrent dans la salle et nous font assister en direct à l'opération. Les scalpels tranchent le pénis ridicule de l'époux, jeté avec dédain à la poubelle, puis greffe le nouveau et impressionnant membre un peu comme on enfile un tuyau d'arrosage. Si les détails chirurgicaux si factices soient ils pourront en faire grimacer certains, cet amas de latex et de membres en caoutchouc fera énormément sourire.
Pour le reste, on assiste à quelques numéros de strip-tease dont celui de femmes laides et obèses huées par le public, une séance de photos érotiques orchestrée par Ajita Wilson, quelques numéros de danse, l'interview d'une épouse dévouée actrice de films porno, une séance de sado-masochisme et on terminera par le passage obligé par Afrique noire pour une cérémonie durant laquelle une jeune épouse doit être déflorée par tous les membres de la tribu, chacun trempant ensuite une plume dans le sang de sa virginité perdue. Cela pourrait être drôle si en même temps on ne tuait pas des porcs sauvages en les assommant à coups de massue avant de les vider de leurs tripes sous l'oeil complaisant de la caméra qui ne cesse de filmer la terrible agonie des animaux. Cette séquence comme celle du strip-tease des femmes obèses devraient rappeler quelques souvenirs à certains d'entre vous puisqu'elles avaient déjà été incluses dans un des précédents mondos de Mattei: Sesso perverso.
Afin de finir d'enlever toute crédibilité à ce nouveau chapitre, outre Ajita Wilson, l'amateur pourra reconnaitre au détour de quelques séquences certaines starlettes d'alors telles que Paola Montenero notamment parmi les participantes à la fameuse orgie satanique, Marina Daunia ou Gloria Piedimonte. Les plus pointus d'entre vous auront également reconnu Petit Loup, le nain de Violée par un nain, parmi les quatre qui entourent Blanche-Neige.
Hormis les fous rires qu'engendre la vision de ce mondo, une de ses grandes qualités excepté la qualité de la photographie cette fois, est la présence irradiante de Laura Gemser qui n'a jamais semble-t-il été aussi belle. Comme pour Le notti porno nel mondo, Mattei laissa le soin à Joe D'Amato de filmer les séquences où apparait Laura. Lui seul savait en effet comment mettre en valeur celle qui à jamais incarnera notre Black Emanuelle. Et il fut diablement inspiré ici. Des toilettes qu'elle porte aux décors dans lesquels elle évolue, tant habillée que nue, seule ou entourée de créatures tout aussi envoûtantes, Laura semble cette fois tout simplement irréelle. Gageons que la plupart oublieront assez vite le reste du film pour ne voir que Laura qui alimentera encore longtemps leurs fantasmes.