The taking of Christina
Autres titres: Adultress abduction / A date with death
Réal: Armand Weston
Année: 1976
Origine: USA
Genre: X / Rape and revenge
Durée: 73mn
Acteurs: Bree Anthony, C.J Laing, Eric Edwards, Roger Caine, Terri Hall, Jack Thompson, Chris Jordan, David Kirk...
Résumé: Christina, future jeune mariée, est kidnappée à la sortie de son travail par deux jeunes voyous. Violée par l'un deux, elle va lentement mettre une stratégie au point afin de leur échapper et se venger. Elle va leur faire croire qu'elle est prête à les suivre sur les routes et vivre de menus larcins...
Armand Weston même s'il n'a pas une filmographie très fournie restera surtout le réalisateur d'un des fantastic porn les plus connus, le bien nommé Defiance of Good/ Defiance / L'extase de la perversion. Véritable petite perle du cinéma X fantastique, Defiance valait surtout pour son atmosphère malsaine, son coté étrange et certaines séquences de sexe particulièrement audacieuses et morbides dont le viol de l'héroïne par une dizaine de malades mentaux rachitiques.
Si The taking of Christina est loin d'égaler Defiance, on y retrouve pourtant ce même climat malsain et cette brutalité qui firent la réputation de Weston.
Comme souvent dans les années 70, le cinéma X s'est marié à d'autres genres donnant ainsi des mélanges fort intéressants. C'est indubitablement au rape and revenge que The taking of Christina appartient.
On y retrouve le schéma type et les éléments inhérents au genre: une jeune fille pure et innocente, deux voyous en manque de sensations fortes dont un brutal, l'agression en elle même suivi du calvaire de l'héroïne et enfin sa vengeance.
Le problème cette fois est le manque de dynamisme du film qui s'étire interminablement en longueur avant de réellement démarrer. C'est ainsi que toute la première partie s'attarde sur les rêves de mariage de Christina qui rêve de son mariage tout en se donnant du plaisir. Weston tente de créer une ambiance romantique qui devient vite « romantoc » et surtout lassant avant de s'attarder sur ses deux malfrats qui vont de night-clubs glauques en bars à putes enfumés pour finir dans des chambres de motel miteuses. n assiste a des numéros de strips de laideron vulgaires, catins disgracieuses se trémoussant dans des bars enfumés avant de lever le client pour mieux finir dans des chambres de motel miteux.
Weston semble oublier Christina mais s'attarde à démontrer la brutalité d'un des deux voyous après qu'une catin se soit refusée à lui.
La deuxième partie s'intéresse enfin à notre héroïne enlevée à la sortie du fast food où elle travaille par les deux voyous dont la libido n'a pas encore été satisfaite. Tout va aller très vite alors, trop vite peut être. Christina est conduite dans une maison isolée, attachée à un lit et violée par l'un des deux voyous tandis que son partenaire le regarde. On semble le temps d'une séquence retrouver enfin le Weston de Defiance à travers ce viol plutôt brutal et graphique.
Christina profitera de la faiblesse d'un de ses bourreaux pour les amadouer et leur faire croire qu'elle a décidé de les accompagner dans leurs errances, attirée par le goût de l'aventure. Elle feindra même le plaisir lors de son double viol final.
Maligne, c'est à l'aide d'un fusil qu'elle se vengera de ses agresseurs.
Plutôt court, 70 minutes environ, The taking of Christina souffre quelque peu de ce déséquilibre de rythme contrairement à Defiance d'autant plus que Weston rate l'instauration d'un climat. Il manque en fait ce petit souffle de folie, cette atmosphère oppressante qui faisait la force de Defiance où le malaise était constant. Seules les séquences de viols retrouve quelque peu de cette force qu'on aurait souhaité tout au long du métrage.
On reconnaitra tout de même à Weston un sens de l'esthétique qu'on retrouvait déjà dans Defiance. Les paysages hivernaux, la neige, la campagne désolée renforcent le désespoir de Christina qui voit sa vie brisée. Ces tons hivernaux donnent au récit cette froideur qui lui manque et le sang des violeurs viendra maculer ces étendues neigeuses où gisent les cadavres abattus par la jeune fille.
On sent Weston lors des rares plans gore. Ainsi il filme au ralenti la mort brutale des agresseurs. Christina, impitoyable vengeresse, se tient immobile au milieu du décor enneigé. On songe alors à Crimes à froid / They call her one-eyed.
Le film n'est pas dénué d'un certain humour. En effet, lors du viol de Christina, on remarquera au dessus de son lit, accroché au mur, un énorme poster de Charles Bronson, clin d'oeil évident à Death wish.
L'interprétation est des plus correcte. Dans le rôle de Christina, Bree Anthony, une des valeurs sûres du X américain d'alors entourée de Terri Hall, C.J Laing ainsi que Eric Edwards et Roger Caine dans le rôle des malfrats.
Afin de donner plus de crédibilité à son film, Weston nous informe que cette dramatique histoire est tirée d'un fait divers réel qui se serait passé en octobre 74.
Après Defiance et avant l'excellent Take off, Weston confirmait là son statut de spécialiste du roughie malsain et efficace malgré la mollesse navrante de l'ensemble.