I sette magnifici gladiatori
Autres titres: Les 7 gladiateurs / Les sept gladiateurs / The seven magnificent gladiators
Réal: Bruno Mattei / Claudio Fragasso
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Heroic Fantasy
Durée: 83mn
Acteurs: Lou Ferrigno, Sybil Danning, Brad Harris, Dan Vadis, Barbara Pesante, Carla Ferrigno, Yehuda Efroni, Robert Mura, Mandy Rice-Davies, Ivan Beshears, Françoise Perrot...
Résumé: Un despote doté de pouvoirs magiques qu'il tient de sa mère fait régner la terreur sur un village. Un jour les femmes du village découvrent une épée aux pouvoirs extraordinaires. Elles vont se mettre à la recherche d'un homme capable de la manier afin de détruire le despote...
Le début des années 80 vit le revival du peplum sous forme d'un sous genre que fut le peplum érotique dû en grande partie au succès du Caligula de Tinto Brass. Ce renouveau du genre fut accompagné d'une vague de films d'Heroic fantasy plagiant cette fois Conan le Barbare de John Milius.
C'est toute une flopée d'oeuvres et oeuvrettes en provenance d'Italie qui déferlèrent alors sur nos écrans pour le meilleur et pour le pire. Si certains tiraient leur épingle du jeu comme Joe D'Amato avec Ator, d'autres frisaient le ridicule comme Thor de Tonino Ricci. Bruno Mattei flanqué de son inséparable comparse Claudio Fragasso ne loupa pas le coche. Après un sympathique Nerone e Poppea, il nous concocta Les 7 gladiateurs, véritable catastrophe tant le produit final est d'une totale insipidité.
Le problème avec ce film qui semble s'être inspiré très vaguement de The seven magnificent est que rarement avions nous vu gladiateurs si mous. Si on taira l'indigence du scénario, une banale histoire d'épée magique destinée à tuer un despote, et un récit qui reste au stade d'ébauche c'est la paresse de la mise en scène qui ici frappe d'emblée. Tout semble tourner au ralenti et nos sept pauvres gladiateurs semblent avoir été piqués par une mouche tsé-tsé tant leur indolence est stupéfiante. La mise en scène est à l'avenant et les quelques combats entre quatre figurants en perruques censés représentés l'armée de l'empereur sont d'une stupéfiante apathie.
Bien maladroite fut l'idée de donner au monolithique culturiste Lou Ferrigno, inoubliable interprète de Hulk, son seul titre de gloire, le rôle principal. Lou vêtu d'une jupette blanche, rivé au sol, semble s'essouffler à chaque maniement d'épée, totalement perplexe, le regard bovin, le muscle saillant, le corps oint d'huile. Il se contente de faire ce qu'il sait le mieux faire, bouger bêtement ses pectoraux scintillants.
Il ne se passe rien dans cette histoire de gladiateurs qui se termine comme elle commence sans que le spectateur s'en soit vraiment aperçu. Il lui reste donc de beaux décors naturels qui font illusion, quelques belles ruines au milieu de la campagne romaine toute baignée de soleil.
Pour le reste, on se contentera de pauvres décors studio d'une nudité frappante trahissant la maigreur des moyens et une épée magique digne d'un jouet fluorescent de bazar.
Exit cette fois toute forme de violence, Mattei reste désespérément sage cette fois, aussi sage que le son de la lyre qui sert de partition musicale durant les trois quart du métrage.
Même si Les 7 gladiateurs est une catastrophe sans nom, le film se laisse gentiment regarder, avec ennui certes mais on se surprend cependant à aller jusqu'au bout si toutefois on est paré à affronter cette épreuve, plus précisément si on est un bissophile endurci. Comme bien souvent on sent le bon vouloir de Mattei, ce coté bon enfant et récréatif partagé entre sérieux et ludisme qui fait le charme de ses oeuvres. C'est peut être là le seul et unique véritable atout d'un film rété d'un bout à l'autre mené par un acteur inexpressif au possible dont le talent est inversement proportionnel à sa masse musculaire.
Hormis Lou Ferrigno on retrouvera le vétéran Brad Harris, Carla Ferrigno, épouse et manager de Lou, l'ex- pornocrate Françoise Perrot qui tentait de donner à sa carrière un nouveau départ et la toujours surpulmonée Sybil Danning en guerrière toute de cuir vêtue que Mattei semble malheureusement un peu trop oubliée. Ses scènes se bornent à quelques apparitions lors de combats mollassons au plus grand désespoir de ses admirateurs.
Au bout du compte, ces 7 magnifiques gladiateurs n'ont de magnifique que le titre. On les oubliera aussitôt les lumières rallumées. Voilà qui est fort dommage. De la part de Mattei, on était en droit de s'attendre à plus d'imagination et moins de laisser aller. Fortement déçus du résultat final, les producteurs de la Cannon demandèrent à Luigi Cozzi de ré-écrire le script et de tourner de nouvelles scènes avec Ferrigno qui dut revenir sur le plateau alors qu'il s'était déjà engagé sur le Sinbad de Castellari. Finalement rien ne fut retenu et Les sept gladiateurs sortit en l'état tandis que Cozzi se vit contraint de tourner une séquelle à son Hercules profitant de la présence de Ferrigno pris de cours. On connait le triste résultat!