Spogliamoci cosi, senza pudor
Autres titres: Love in four easy lessons / Sex with a smile 2 / Desnudemonos sin pudor / Lollipops und heiße Höschen
Réal: Sergio Martino
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 99mn
Acteurs: Ursula Andress, Barbara Bouchet, Johnny Dorelli, Alberto Lionello, Aldo Maccione, Enrico Montesano, Gianrico Tedeschi, Brenda Welch, Nadia Cassini, Ninetto Davoli, Adriano Amidei Migliano, Gianfranco Barra, Armando Brancia, Ria De Simone, Sergio Di Pinto, Marcello Mandò, Marzio Honorato, Angelo Pellegrino, Daniele Vargas, Alvaro Vitali, Salvatore Baccaro, Francesco Bagagli, Angelo Botti, Gianfranco Cardinali, Fernando Cerulli, Ennio Colaianni, Clara Colosimo, Annamaria D'Amico, Carlo Demi, Vera Drudi, Rolando Fucili, Renato Malavasi, Giuseppe Mingione, Riccardo Satta, María Baxa, Francesco Anniballi, Angelo Casadei, Sofia Lombardo, Renato Marzano, Anna Maria Perego, Sergio Silveri, Valentino Simeoni, Maria Grazia Smaldone...
Résumé: Un banquier fait appel à un détective foireux pour prouver que sa femme le trompe. Le capitaine d'une équipe de football féminin fait appel à un ex-champion de foot à qui il demande de se travestir en femme afin que l'équipe gagne. Un producteur de cinéma profite de l'absence de sa femme pour inviter sa maitresse chez lui mais c'était sans compter la présence inopinée d'un cambrioleur. Une épouse volage a prévu d'inviter son amant chez elle mais la mort du notaire de famille bouleverse ses plans...
Si on connait surtout Sergio Martino pour sa trilogie du vice, ses films d'action et d'aventures on oublie parfois qu'il a aussi officié régulièrement dans la comédie, un genre auquel il s'essaya dés 1973 avec Giovannona coscialunga disonorata con onore / Mademoiselle cuisses longues avec Edwige Fenech puis avec Le sexycon en 1976, un film composé de cinq sketches qui se moquait des moeurs italiennes. La même année il récidive avec Spogliamoci cosi, senza pudor, un nouveau film à sketches qui prend cette fois des airs de vaudeville à travers quatre historiettes.
La première histoire "Il detective" s'intéresse à un banquier qui persuadé que sa femme le trompe demande à Dick, un détective privé, de lui en fournir la preuve. Ce dernier parvient à filmer l'épouse infidèle avec son amant mais il s'avère que le détective a en fait filmé les ébats du banquier avec sa femme! Afin de se rattraper le privé met au point d'autres techniques mais elles échouent à chaque fois. En fait l'épouse n'a jamais eu d'amant mais c'est le banquier qui la trompe avec la femme du détective!
La deuxième segment "La squadra di calcio" nous entraine dans le milieu du football féminin. Afin que son équipe de footballeuses gagne enfin un match un entraineur peu
consciencieux demande à un professionnel, Dante Zatteroni, de se travestir en femme et d'intégrer l'équipe. Il devient Danteska, footballeuse polonaise hors norme. Cela fonctionne à merveille mais le jour du match un incident non prévu met à jour le stratagème. Lors d'un tir au but Dante reçoit malencontreusement le ballon dans les parties. K.O il doit être sorti du terrain.
Le troisième sketch, "L'armadio di Troia" s'intéresse à trois petits voleurs qui s'apprêtent à dévaliser la villa de Giangi Busacca, un producteur de cinéma, que sa femme Violante soupçonne d'infidélité. Violante doit s'absenter le temps d'un petit séjour sur le yacht d'un
ami. Giangi en profite pour inviter Françoise, sa maitresse française. Pensant que la villa serait vide les voleurs ont caché leur chef à l'intérieur d'une armoire qu'ils doivent livrer au couple. Il aura ainsi le temps de les dévaliser. Ils n'avaient pas prévu l'existence de cette maitresse. Coincé dans l'armoire le chef assiste aux ébats des deux amants lorsque débarque Violante revenue plus tôt de son petit séjour. Giangi demande à Françoise de se cacher dans l'armoire dans laquelle elle découvre le cambrioleur à qui elle fait l'amour. Alertée par les bruits suspects Violante les découvre. Elle a la preuve que son mari la trompe bel et bien. Giangi tente de se justifier mais le fait si mal que Violante, horrifiée, en
conclut que son mari est gay et la trompe avec le voleur puis en vient à penser qu'il est en fait adepte de partouzes. Elle le met à la porte.
L'ultime volet, "La visita", narre les manigances d'une séduisante bourgeoise, Marina, pour passer un moment idyllique avec son amant Marco chez elle en l'absence de son mari Augusto. Tout aurait été parfait si le vieux Partibon, le notaire de famille, n'avait pas choisi ce jour pour mourir d'une crise cardiaque. La veillée funèbre doit en effet se faire chez Marina ce qui contrarie fortement les plans de l'épouse volage. Après bien des péripéties ils pourront enfin faire l'amour lorsque mari et invités emmènent en gondole le cercueil au cimetière.
Si on sortait du visionnage du Sexycon quelque peu mitigé de par l'inégalité des sexes et le ridicule de certaines séquences et autres gags Spogliamoci cosi, senza pudor écrit par Raimondo Vianello est en revanche une jolie surprise inédite chez nous. Les quatre récits s'ils n'ont rien de très originaux en soi sont cependant tous d'un niveau acceptable et sont surtout fort distrayants. Le premier peut-être le plus faible du moins le plus discret met en scène un détective spécialisé dans les affaires d'adultère interprété par un Aldo Maccione qu'on a connu plus exubérant ce qui cette fois n'est pas un reproche. Il reste sobre peut-être même un peu trop tout comme Alvaro Vitali qui joue son assistant. Ce n'est pas le plus
drôle certes mais le sketch fonctionne plutôt bien et son final retourne agréablement la situation. Aux cotés de Maccione et Vitali la présence de l'opulente Ria De Simone est jubilatoire, la charnelle napolitaine nous gratifiant de jolis nus et d'une scène de sexe volcanique.
Le deuxième segment complètement délirant renoue avec la grande tradition du comique populaire italien qui aime jouer sur le travestissement. C'est ici un ex-champion de foot campé par l'excellent Enrico Montesano qui se travestit en polonaise pour intégrer une équipe de football féminin afin qu'elle gagne le match. A mi-chemin entre Candy et Nellie
Oleson le personnage est hilarant et crée des situations grotesques tout aussi rigolotes notamment la scène de la douche. C'est aussi l'occasion pour Martino d'enchainer les nus et d'intégrer au récit un zeste de lesbianisme à travers le personnage d'une des joueuses amoureuse de notre Danteska. C'est un ballon dans les parties intimes qui mettra fin à la partie et révélera le stratagème. La morale pourrait aujourd'hui faire grimacer nos féministes et autres hyènes des mouvements #me too puisque Martino sous-entend qu'une équipe de femmes est incapable de gagner un match si un homme n'est pas aux commandes comme elles feraient la tête en voyant qu'il préfère filmer ses actrices nues plutôt que de les faire
jouer mais c'est aussi ça qu'on aime et qui fait tout le charme de ce cinéma populaire qu'on aurait du mal à imaginer aujourd'hui surtout vu sous cet angle. Quoiqu'il en soit tout se tient à une paire de boules.
Le troisième volet est certainement le plus réussi avec son cambrioleur (le toujours parfait Ninetto Davoli) planqué dans une armoire d'où il assiste aux ébats d'Alberto Lionello et sa maitresse Françoise jouée par une toute fraiche et candide Nadia Cassini alors à l'aube de devenir la nouvelle sexy starlette des années 80. C'est Barbara Bouchet dissimulée sous une perruque de bourgeoise très stricte qui interprète l'épouse trompée. Le quatuor
fonctionne à merveille. On assiste à un vrai vaudeville dont les quiproquos sont hilarants et le final délirant est très bien trouvé.
La quatrième historiette est avec la première la plus sobre. On aurait aimé un peu plus de folie lors de cette veillée funèbre inopinée qui empêche une épouse dévergondée (une Ursula Andress certes magnifique mais trop sage, un simple plan en jarretelles) de batifoler avec son amant (Johnny Dorelli) puisque son mari (Daniele Vargas) ne peut désormais plus s'absenter comme prévu puisqu'il doit accueillir tous les invités et la famille du défunt.
Supérieur en bien des points à son Sexycon Spogliamoci cosi senza pudor (quel titre!) est une très agréable sexy comédie, un vaudeville en quatre épisodes adroitement mené qui regroupe de talentueux noms pour la plupart au top de leur forme, une bonne partie était déjà au générique du Sexycon. On rit, on sourit, on se distrait, on ne s'ennuie pas une seule seconde et on se rince l'oeil même si la nudité ne prime pas forcément cette fois. A découvrir pour les amateurs de sexy comédie à l'italienne.