Agente segreto 777 invito ad uccidere
Autres titres: Equipée de choc / A ticket to die / Pasaporte para la muerte
Réal: Enrico Bomba
Année: 1966
Origine: Italie
Genre: Eurospy
Durée: 84mn
Acteurs: Tiziano Cortini, Hélène Chanel, Claudie Lange, Umberto Raho, Cina Doren, Halina Zalewska, Danilo Turk, Anita Todesco, Giorgio Valletta, Simeon Ross, Alida Ricci, Carlo Sindici...
Résumé: L'ex-agent 777 alias Lewis Jordan reprend du service afin de résoudre une mission que son ancien partenaire l'a convaincu d'accepter. Après avoir été témoin du meurtre de l'assistant du Professeur Krueger, l'inventeur d'un alliage métallique très spécial, il a 48 heures pour retrouver les trois morceaux de papier sur lesquels est inscrite la fameuse formule. Ses chefs sont persuadés qu'il travaille pour son propre compte et décident de l'éliminer...
Parmi les émules du célèbre James Bond 007 sans jamais vraiment réussir à l'égaler bon nombre ont cependant suscité l'intérêt. Il faut dire que l'Italie n'a jamais été en reste pour en créer de nouveaux donnant ainsi à l'eurospy, sous genre du cinéma d'exploitation né du succès des James Bond, ses lettres de noblesse. Il y en a certains par contre qu'on aurait préféré oublier comme l'agent AD3 du pauvrissime AD3 operazione squalo bianco et l'agent 777 qui sans être aussi médiocre que AD3 est un bien piètre et ennuyeux agent secret.
L'assistant du professeur Krueger, un éminent scientifique qui vient de mettre au point la
formule d'un super alliage capable de transformer tout métal en explosif meurt dans un accident de la route suspect. L'ex-agent américain Lewis Jordan radié des services secrets pour causes diplomatiques et la jolie Elsie sont témoins de cet accident. Il trouve dans le porte-feuille du défunt un morceau de papier sur lequel est écrit une partie de la formule qui si elle tombait entre de mauvaises mains pourrait mener à un désastre nucléaire. Son ami Linus le convainc de reprendre du service afin d'élucider cette énigme. Jordan accepte. Il demande simplement quarante huit heures pour résoudre cette mission et se donne aussi pour but de retrouver les deux autres morceaux de papier sur lesquels sont inscrits le reste
de la formule. Il en retrouve un dans un coffre-fort mais le fait qu'il travaille seul et soit en possession d'une partie de la formule le rend suspect aux yeux de ses chefs. Ceux ci pensent qu'il travaille pour l'ennemi et demandent à Linus de l'éliminer. Jordan parvient à neutraliser Linus et à retrouver la formule prouvant ainsi à ses chefs qu'il n'a jamais eu l'intention d'être déloyal. C'est alors qu'Elsie montre son véritable visage. Elle travaillait pour l'ennemi. Au moment où elle s'apprête à tuer Jordan Linus à l'agonie l'abat. La mission terminée il s'envole pour Londres avec la belle Jeanne.
Il ne faut pas se fier au résumé qui couché sur papier semble être assez intéressant, certes
pas très original mais cependant intéressant. A l'écran il ne reste malheureusement pourtant pas grand-chose. Lewis Jordan alias agent 777 est très surement un des agents secrets les moins charismatiques et un des plus fadasses que le genre ait connu. Il se contente durant tout le métrage de promener mollement sa carcasse en quête de la fameuse formule, jouant de temps à autres du poing lors de bagarres aussi molles que lui et que ses investigations. Aucun gadget cette fois, aucune trouvaille loufoque comme il se devrait dans tout bon film d'espionnage digne de ce nom. Pas de scientifiques fous ou de dangereux vilains qui veulent dominer le monde Cette Equipée de choc n'a que de choc que
son titre français trompeur comme sont tout aussi trompeurs les titres anglais et espagnols qui laissent sous-entendre un film d'action nerveux. En fait le peu prolifique Enrico Bomba (seulement six films à son actif dont deux décamérotiques (L'Aretino nei suoi ragionamenti sulle cortigiane, le maritate e... i cornuti contenti, Le mille e una notte: e un'altra ancora) qui visiblement n'a bénéficié que de quelques misérables lires pour réaliser et produire son eurospy filme péniblement une enquête qui prend l'eau. Peut être est-ce le spectateur qui devrait faire appel à un détective pour comprendre ce qu'il voit parfois à l'écran et décrypter cette mission plutôt obscure! On se demande le pourquoi de certaines scènes qui ne se
rattachent pas vraiment à d'autres ou ne trouvent pas vraiment d'explication satisfaisante dans l'intrigue. Tout est assez confus, sans grande cohérence ou logique. Oublions les problèmes de continuité que le monteur Enzo Alabiso peine à masquer malgré ses efforts. On imagine le mal qu'il a eu pour donner un sens à ce charabia pelliculaire.
Les dialogues sont par moment hilarants tant ils sont idiots. Lorsque l'inspecteur demande à Jordan si la jeune femme qui l'accompagnait lorsqu'il fut témoin de l'accident est avec lui celui ci lui répond: "Bien sur. Elle est dans la voiture. Vous ne la voyez pas?" En effet la demoiselle en question est bien dans la voiture à quelques centimètres de l'inspecteur
seulement. Peut-être avait-il des problèmes de vue mais cela n'est pas précisé dans le scénario. Et le film regorge de perles comme celle ci. Difficile donc de le prendre au sérieux, de ne pas pouffer d'autant plus que les décors n'aident en rien. L'action est censée se dérouler en Allemagne mais c'est à Trieste que fut tourné Equipée de choc, on sent qu'on n'est pas en paysages teutons. Nos protagonistes sont supposés rouler sur une route en terre battue, c'est étrangement sur l'asphalte qu'ils roulent! Le chemin prévu initialement n'était-il plus disponible? Nous sommes en 1966, nos espions ne sont plus vraiment à la page puisque la carte géographique qui garnit misérablement un pauvre mur date
visiblement des années 30! Quant aux scènes d'action elles sont souvent assez indescriptibles (la fuite en avion, la bagarre sur un tapis qui ne cesse de bouger, une maquette de cabine téléphonique arrachée du sol) et lorsque Bomba est à cours d'imagination il enivre ses protagonistes ou les fait jouer aux dames avec des verres de whisky. Palpitant!
Que dire de l'interprétation? Elle est à l'image du film. Tiziano Cortini, également scénariste ici, est sans nul doute un des plus mauvais, un des plus fadasses sous 007 que le genre ait connu. Il est tout de même bien entouré puisque trois beautés papillonnent autour de lui,
Claudie Lange, Hélène Chanel et Halina Zalewska, mais aucune d'elle n'est malheureusement mise en valeur. Seul Umberto Raho (Linus) tire son épingle du jeu grâce à ses expressions faciales dont il a le secret et un jeu tout à fait acceptable. Pour le reste on a une brochette d'acteurs quelconque plus laids les uns que les autres.
Agente 777 invito ad uccidere n'est vraiment pas un grand eurospy, c'est même un des plus pauvres et des plus anodins, mais vu sous un certain angle, il peut être divertissant ne serait-ce que pour son coté involontairement rigolo voire stupide, ce coté purement Bis que l'amateur appréciera. Les autres se tourneront vers d'autres sous James Bond de niveau supérieur. Etonnament l'agent 777 sous les traits de Mark Damon cette fois réapparaitra toujours sous la férule de Bomba dans une seconde aventure Agente segreto 777 operazione mistero.