La moglie in bianco... l'amante al pepe
Autres titres:
Réal: Michele Massimo Tarantini
Année: 1981
Origine: Italie / Espagne
Genre: Sexy comédie
Durée: 88mn
Acteurs: Lino Banfi, Pamela Prati, Marisa Porcel, Javier Viñas, Nieves Navarro, Dino Cassio, Bruno Minniti, Raf Baldassarre, Fiamma Maglione, Rafael Hernández, Tito García, Thomas Rudy, Ria De Simone...
Résumé: Don Peppino découvre que Gianluca son petit-fils pourrait être homosexuel. Incapable d'assumer une telle nouvelle il fait un infarctus et meurt. A l'ouverture du testament le père de Gianluca, un dentiste volage, apprend que s'il veut toucher l'héritage familial Gianluca devra se marier et lui donner un petit-fils d'ici une année. Alors que la rumeur de l'homosexualité du garçon fait les beaux jours du village le dentiste fait tout pour prouver le contraire et envisage de lui faire épouser sa nouvelle assistante...
Pilier de la sexy comédie, on doit à Michele Massimo Tarantini bon nombre de volets des fameuses séries des Infirmières, Toubib, La Flic et autres Lycéennes qui font aujourd'hui partie du patrimoine du cinéma populaire italien. Inépuisable Tarantini poursuit sur sa lancée dans les années 80 et malgré un affaiblissement du genre il parvient encore à signer quelques pellicules égrillardes tout en offrant à ses stars des rôles sur mesure qui leur permettent d'acquérir une indéniable notoriété. C'est le cas de La moglie in bianco... l'amante al pepe qu'il réalise en 1981 avec en tête d'affiche l'ineffable Lino Banfi, un véritable
one man show pour l'acteur qui masque ainsi l'indigence d'un scénario quasi inexistant.
Résumer La moglie in bianco... l'amante al pepe est d'une telle facilité tant l'intrigue de cette nouvelle sexy comédie est d'une regrettable minceur. Tout tient en effet en quelques lignes. Le dentiste Giuseppe Patanè est un mari volage qui s'apprête à accueillir chez lui son fils Gianluca, de retour au village après bien des années passées à Londres. A peine est-il installé que le grand-père, Don Peppino, découvre que le jeune homme cache dans sa chambre des revues masculines. Il le soupçonne de suite d'être homosexuel. Atterré il en fait une crise cardiaque. A l'ouverture du testament Giuseppe apprend que s'il veut toucher
l'héritage familial Gianluca doit se marier et lui donner d'ici une année un petit-fils. Dans le cas contraire l'héritage reviendrait à sa cupide soeur Linda. Alors que la rumeur de l'homosexualité du garçon bat son plein au village Giuseppe veut prouver à tout le monde que son fils est bel et bien hétéro. Il pense surtout à son héritage. Il lui fait donc rencontrer Sonia, sa nouvelle et séduisante nouvelle assistante qu'il finit par épouser. Mais Linda veille, bien décidée à récupérer l'héritage. Perfide, elle fait revenir au village Piero, le cousin de Gianluca, un marin très sexy qui tombe immédiatement sous le charme de Sonia mettant ainsi en danger le précieux mariage. Point dupe de la situation Sonia retourne la situation à
son avantage, fait se rencontrer dans une même chambre d'hôtel tous les protagonistes pour une joviale orgie pendant qu'elle pourra enfin profiter tranquillement de Gianluca et tomber enceinte.
Aucune vraie originalité, toute la trame narrative repose sur la supposée homosexualité de Gianluca, un sujet pompé sur le Bell'Antonio de Vitaliano Brancati où l'impuissance du héros est simplement remplacée par l'homosexualité du fils. Il faut donc tenir 90 minutes sur cette base plutôt mince mais qui cependant donne au film un certain intérêt car il faut reconnaitre qu'il serait aujourd'hui difficile d'imaginer un tel scénario sans subir les foudres de la bonne
moralité. Si le sujet peut toujours passer les réactions des personnages sont quant à elles plus difficilement imaginables. Il faut en effet voir le pauvre Don Peppino s'étouffer puis être victime d'un infarctus lorsqu'il pense avoir découvert que son petit-fils est homosexuel. Quant à son père l'idée que son rejeton soit gay le fait littéralement vomir. Voilà qui peut choquer (et qui choquera!) en 2024 mais remis dans le contexte de l'époque cela permet de constater comment le cinéma italien percevait l'homosexualité masculine qu'elle aimait ensuite tourner en dérision. Certes les idées en elles mêmes, le procédé, les clichés (porter une boucle d'oreille, s'intéresser au culturisme...) et le vocabulaire peu flatteur (tarlouze,
pédé...) employé tout au long du film peuvent faire tiquer mais ce n'est jamais que le reflet, un témoignage pelliculaire de ces années là dont aujourd'hui on peut rire sans grand mal d'autant plus que la bonne humeur est présente d'un bout à l'autre du métrage.
Comme Tarantini ne détient pas un scénario mirobolant il doit donc se rattraper sur l'humour et pour cela il peut compter sur Lino Banfi qui s'en donne à coeur joie durant une heure et demie dans le double rôle du dentiste Patanè et du grand-père. Figure emblématique de la comédie populaire le comédien s'était déjà illustré dans de nombreuses farces mais dés la fin des années 70 et durant une partie des années 80 il va
essentiellement multiplier les rôles de premier plan où il se livre à de fabuleux one man show. C'est une fois de plus le cas ici, ses admirateurs seront aux anges. Le film tout entier repose sur ses épaules. La moglie in bianco... l'amante al pepe est un nouveau spectacle de Banfi durant lequel l'acteur qui se démène comme un diable dans un bénitier excelle dans les gags, les situations cocasses, les grimaces et les répliques cinglantes. On aime ou on n'aime pas c'est un peu comme un De Funès. A partir du moment où on l'apprécie ce nouveau Tarantini passe comme une lettre à la poste et fera passer un très bon moment. Le rythme est alerte, les gags et diverses situations mêmes vus et revus, sont accrocheurs et
font rire, la troupe semble fort bien s'amuser et l'érotisme est au rendez-vous, le film ne manquant pas de scènes de nu. Tous les ingrédients de la comédie paillardes sont ainsi au rendez-vous et rendent le film drôle et pétillant jusqu'au final, un joyeux grand n'importe quoi.
Autour de Banfi est réunie une jolie brochette de comédiens qu'on prendra plaisir à revoir notamment Susan Scott ultra sexy en lingerie fine malgré le port d'une hideuse perruque de vieille rombière, Ria De Simone en soeur cupide au look excentrique, Fiamma Maglione en épouse gironde qui ne cesse de pleurer et hurler, Bruno Minniti et son sourire carnassier qui une fois encore joue les beaux marins et Pamela Prati totalement désinhibée dont c'était
ici ses grands débuts à l'écran qui se glisse dans la mini culotte de Sonia et donne ainsi au film ses scènes les plus chaudes. Pamela n'est pas une grande actrice, elle est même statique, mais ses fesses que Tarantini filme avec amour et ses très nombreux nus sont si flamboyants qu'ils en font oublier sa morne performance, une prestation aussi morne que celle du jeune ibérique Javier Vinas (Gianluca), translucide, l'erreur de casting qui n'enlève jamais son pantalon même durant sa nuit d'amour torride!!
Tout comme L'infirmière a le bistouri facile l'année précédente La moglie in bianco... l'amante al pepe, resté inédit en France, est un Banfi show drôle et déchainé, un de ses meilleurs films de cette période qui se laisse visionner avec grand plaisir d'autant plus si on est fan de l'acteur.