I figli non si toccano
Autres titres: Don't touch the children
Réal: Nello Rossati
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Polizesco / Noir
Durée: 87mn
Acteurs: Pino Mauro, Anna Melita, Clarita Gatto, Guido Cerniglia, Luca Priore, Franco Marino, Narciso Pula, Dario Ghirardi, Enzo Fabbri, Claudio Delfino, Santo Simone, Carlo Sabatini, Simone Santia, Fernando Cerulli, Vittorio De Bisogno, Umberto Amambrini...
Résumé: A Naples, le fils d'un petit ingénieur est kidnappé par des malfrats appartenant au gang des Marseillais qui a déjà tué un homme de Don Raffaele, un boss mafieux respecté. Les malfrats demandent 50 millions de lires pour le libérer. L'épouse de l'ingénieur n'est autre que l'ex-compagne de Don Raffaele. Elle vient demander son aide afin qu'il retrouve son fils. L'enfant est malade et doit être suivi quotidiennement...
Metteur en scène méconnu Nello Rossati n'est jamais réellement parvenu à recevoir la reconnaissance tant du public que de ses pairs malgré les curieux et jamais inintéressants drames érotiques morbides avec lesquels il s'est connaitre dés le début des années 70, à savoir Epouse le jour prostituée la nuit et La gatta in calore), et ses quelques comédies polissonnes (Une nièce malicieuse, Défense de toucher toutes deux avec Ursula Andress). Avant d'amorcer un virage vers l'érotisme pur et le film d'action dés le début des années 80 Rossati s'est essayé au polar mafieux. Il tourne en 1978 I figli non si toccano, un petit noir
hybride dont peu se souviennent aujourd'hui.
Don Raffaele Sapienza est un chef mafieux très connu à Naples spécialisé dans la contrebande. Une nuit il perd une de ses cargaisons lors d'une attaque surprise par un gang français ennemi nommé Les Marseillais. Quelques temps plus tard Alfonsino le fils de l'ingénieur Fiorito est kidnappé par ce même gang. Ses parents doivent payer une rançon de cinquante millions de lires puis trente autres millions s'ils veulent le revoir. Maria, sa mère, fut autrefois la compagne de Don Raffaele. En désespoir de cause elle va le trouver afin qu'il accepte de l'aider à retrouver son fils. Le petit garçon est très malade et doit recevoir chaque
un traitement. En apprenant que les kidnappeurs sont Les marseillais Don Raffaele accepte ce qui rend non seulement furieuse Gloria, sa nouvelle épouse, mais également l'ingénieur qui en arrive à penser qu'Alfonsino pourrait être le fils de Don Raffaele. Ce dernier met tous ses hommes à la recherche des français. Après bien des coup fourrés Don Raffaele parvient à libérer Alfonsino qui est bel et bien le fils de Fiorito.
Voilà un film qui n'est pas vraiment facile à classer. Il s'agit certes d'un noir mafieux napolitain à la "Merendola" mais après l'intéressante scène d'ouverture (l'attaque de nuit de la cargaison en pleine mer) I figli non si toccano prend assez vite d'autres directions
notamment celle du drame puis du lacrima movie avant de revenir vers le noir lors de l'ultime partie. Ceux qui s'attendraient donc à un mafia movie en bonne et due forme seront donc un brin déçus. Le film de Rossati (tourné sous le pseudonyme Nello Ferrarese) s'apparente beaucoup à ceux de Merendola à la différence près que Pino Mauro n'a ni le charisme, ni la présence, ni la stature du célèbre chanteur acteur napolitain girond. Difficile de croire au personnage qu'il incarne, Don Raffaele, un puissant boss mafieux opérant dans la contrebande. Pino Mauro est avant tout chanteur spécialisé dans les chants napolitains et le théâtre lyrique. Avec son look de rocker estampillé années 70, ses rouflaquettes, sa petite
taille et son air fade il échoue à rendre son rôle crédible. Voilà qui nuit au film d'autant plus qu'il ne se passe pas grand chose. L'action est quasi inexistante. Par contre on pleure beaucoup, dans le film bien évident pas dans notre salon, car là encore l'aspect sentimental ne fonctionne pas vraiment. On reste dans le cliché, on appuie sur les scènes de flash-backs (Don Raffaele se remémorant les jours heureux avec Maria) et la maladie de l'enfant mais le coté un peu trop superficiel de l'ensemble casse l'émotion. Difficile donc d'être touché par cette histoire de rapt qui manque cruellement de punch mais qui permet à Pino Mauro de faire quelques vocalises. Fort heureusement il ne chante qu'une seule et unique
chanson ("Maria") planté à la terrasse d'un bar, entouré de ses anciens musiciens qui pour l'occasion ont ressorti leur guitare et mandoline. Plutôt surréaliste.
Si le coté émotionnel marchera sur les plus sensibles, les coeurs d'artichauts c'est surtout la nostalgie qui donne son principal intérêt au film, celle d'une Naples qui aujourd'hui n'existe plus, certains paysages, certains lieux, cette vie typique qui définissait la ville en ces années là. Nello Rossati dépeint la ville avec mélancolie et un certain savoir-faire, évoque l'émigration et la pauvreté avec justesse. A ce niveau il est vrai que le film fonctionne mais cela reste insuffisant à en faire une pellicule véritablement digne d'intérêt, tout juste une
petite bande discrète pour passionnés du genre et nostalgiques d'une Italie désormais bien lointaine. Voilà très certainement la raison pour laquelle I figli non si toccano bénéficie d'une jolie réputation dans son pays d'origine d'autant plus qu'il met en vedette une de ses stars vénérées Pino Mauro, l'enfant de Naples. Cela ne sera surement pas le cas en France où cette bande est et restera anecdotique égaré au milieu de ce type de productions. Mais on pourra sourire devant quelques répliques notamment les piques visant à dénigrer les français (tout français est forcément amateur en matière de contrebande et d'affaires mafieuses, en France on ne fait que de la merde). Méditons la dessus!
L'affiche n'est pas très étincelante non plus. Aux cotés d'unPino Mauro pataud Anna Melita et Clarita Gatto n'ont aucun éclat comme le reste de la distribution faite de noms génériques et acteurs venus de la télévision.
Inédit en France, toujours inédit en DVD en Italie comme les trois autres bobines dans lesquelles Mauro a joué, I figli non si toccano, un classique des vieux catalogues vidéos italiens, est d'un point de vue bien hexagonal, un des films les plus insipides de son auteur qui dés l'année suivante reviendra à l'érotisme (Fille de nuit, Le mani di una donna sola).