Trappola diabolica
Autres titres: Strike commando 2 / Strike commando 2: mission suicide
Réal: Bruno Mattei
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Aventures / Guerre
Durée: 96mn
Acteurs: Brent Huff, Richard Harris, Mary Stavin, Mel Davidson, Vic Diaz, Ottaviano Dell'Acqua, Massimo Vanni, David Brass, Najid Jadali, David Brass, Anthony East, Bernhard Floedl, Jim Gaines, Paul Holmes, Jim Moss, Michael Welborn...
Résumé: Michael Ransom, un ex-Marine, est chargé par la CIA de retrouver le major Jenkins qu'il servit autrefois. Il a été kidnappé et les ravisseurs qui le retiennent prisonnier dans la jungle philippine réclament 10 millions de dollars en diamants contre sa libération. Flanqué d'une acolyte trouvée dans un tripot vietnamien Ransom part à sa recherche et va devoir déjouer bien des traquenards..;
Avant de parler du film lui même tentons de retracer la genèse de ce qui devait être une simili séquelle à Strike commando, un "Vietexploitation" réalisé en 1986 aux Philippines. Né du succès de Rambo que Franco Gaudenzi et Bruno Mattei avaient adoré Strike fut un succès inattendu au box-office non seulement italien mais international. Ce triomphe donna évidemment au producteur et à Mattei l'envie d'en tourner une suite. Ce numéro 2 devait être Double target, Reb Brown y reprenant son rôle initial. Mais malheureusement l'acteur américain n'était malheureusement pas libre au moment du tournage, retenu sur le set de
Space mutiny. C'est Miles O'Keefe qui prit sa place. Hors de question pour Mattei que O'Keefe qu'il détestait copieusement soit le principal protagoniste de son Strike commando 2. C'est ainsi que Double target vit le jour. Strike commando 2 ne fut réalisé qu'après avec un autre acteur américain, du moins le supposaient-ils, le très en muscles Brent Huff qui était en fait un allemand qui vivait à Los Angeles! Huff fut tout de même embauché pour tenir le rôle principal du film dont le tournage s'effectua de nouveau aux Philippines dans le courant de l'année 1988.
Trappola diabolica n'est pas réellement une suite du premier opus avec lequel il n'a
quasiment rien en commun si ce n'est qu'il en reprend son principal héros, Michael Ransom, qu'il évoque ça et là la guerre du Vietnam et se déroule dans la jungle des Philippines. C'est bien plus vers Portés disparus et Indiana Jones que cette pseudo séquelle lorgne avec un zeste de Rambo pour saupoudrer l'ensemble. Ransom, contacté par la CIA, doit en effet retrouver le major Vic Jenkins qui jadis fut à la tête du commando de Marines auquel il appartenait. Ransom qui se fait appeler désormais Peter Rocke accepte d'autant plus la mission que Jenkins lui a autrefois sauvé la vie. Le major est retenu prisonnier quelque part dans la jungle et ses ravisseurs réclament en échange 10 millions
de dollars en diamants. Ransom/Rocke part aussitôt pour les Philippines et ne tarde pas à retrouver la trace du major. Il met également à jour un trafic d'héroïne international auquel semble être mêlé le KGB. Aidé par la jeune gérante d'un tripot, Rosanna Boom, Ransom met la main sur les diamants, élimine tous les ennemis qui se mettent en travers de sa route et se retrouve enfin face au major qu'il délivre. Mais Jenkins est depuis longtemps passé du coté de l'ennemi. C'est lui en fait qui est à la tête du trafic de drogue et il compte bien se débarrasser de son ex-soldat et reprendre les diamants.
Il ne faut guère chercher de logique dans cette intrigue imaginée par Claudio Fragasso ni
une très grande cohérence mais l'essentiel n'est pas de narrer une histoire vraisemblable mais c'est de divertir le spectateur, lui faire passer un agréable moment, le faire rire, frémir et lui en mettre plein les yeux. Pari réussi pour Mattei qui avec Strike commando 2: mission suicide signe une pellicule non dénuée d'intérêt, ludique au possible et surtout sans temps mort. Dés les premières minutes le ton est donné. Cette simili séquelle se veut un vrai film d'action mâtiné de film de jungle. Il n'y a donc pas de temps à perdre. A peine le générique d'ouverture terminé que Ransom part en mission retrouver son major certes mais surtout tuer, déglinguer et faire exploser tout ce qui passe à sa portée, c'est à dire l'intégral de la
distribution, figurants compris (putains, ninjas, agents du KGB et de la CIA, trafiquants...) jusqu'au final grandiose et explosif qui plagie une séquence complète de Rambo 2. Sur fond d'effets pyrotechniques plutôt réussis, Ransom mitraille, fusille, grenade, dynamite, évite pièges et trahisons multiples dans la joie et la bonne humeur flanqué d'une insupportable acolyte, une jolie gourde qui jure comme un charretier durant tout le métrage, boit de la bière mais manie le bazooka et la mitrailleuse mieux que personne. Le duo qu'elle forme avec Ransom (car depuis Indiana Jones et A la poursuite du diamant vert tout aventurier doit être accompagné d'une emmerdeuse) est à l'origine des moments les plus hilarants du
film, autrement dit les plus ridicules, dialogues inclus. C'est peut être le gros défaut du film qui d'une solide petite série B se mue soudainement en série Z. On aurait peut être aimé par instant que certaines séquences soient plus nerveuses notamment la longue scène finale avec le camion qui semble être tournée à 20 km/h.
Ex-modèle de quelques uns des plus grands créateurs Brent Huff est un Ransom plutôt crédible même si on lui aurait préféré Mark Gregory dans sa période Ramboxploitation, un des meilleurs que ce sous filon ait connu. Mais on a connu pire que Huff et l'acteur devenu depuis un réalisateur prisé s'en sort assez bien. La suédoise Mary Stavin est son acolyte.
Ex-Miss Suède, Mary est apparue auparavant dans deux James Bond (Octopussy et Dangereusement vôtre). Sa présence chez Mattei s'explique simplement par le fait que Mary était en vacances en Italie au moment du casting. Elle accepta donc le rôle. Le duo se reformera en 1989 pour Nato per combattere, un autre sous-Indiana tardif. Plus surprenant est de retrouver dans le rôle de Jenkins le vétéran Richard Harris qui se la joue mais de loin, très loin, très très loin Colonel Kurtz de Apocalypse now. Cette curiosité qui donne un petit atout supplémentaire au film s'explique par le fait que Gaudenzi vanta tellement bien auprès de Harris les mérites du premier volet en insistant sur le succès incroyable qu'il
obtint à travers le globe que l'acteur accepta de sortir de sa semi retraite pour se glisser dans la peau du major. On mentionnera la présence au générique du toujours sérieux Ottaviano Dell'Acqua, le robuste Massimo Vanni et Mel Davidson, un habitué de ce type de productions, qui croit apparemment très fort en son personnage de vilain tortionnaire russe.
Cette mission suicide qui n'a rien de suicidaire est en fin de compte une très plaisante série B d'action qui atteint haut la main son but premier, distraire. Strike commando 2 est un petit film fort sympathique qui mange à tous les râteliers, du pur Mattei qui on le sent s'amuse comme un petit fou avec les moyens qu'il. De quoi plaire à tous les amateurs de films qui ne se prennent pas au sérieux (les films comme les amateurs cela va de soi). Et surtout on est loin, très loin devant l'hilarant et franchement ridicule Strike commando.