Nato per combattere
Autres titres: Born to fight / Serpiente Sam
Réal: Bruno Mattei
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Aventures / Guerre
Durée: 87mn
Acteurs: Brent Huff, Mary Stavin, Werner Pochath, John Van Dreelen, Romano Puppo, Massimo Vanni, Luciano Pigozzi, Claudio Fragasso, David Brass, Don Wilson, Roy Judd, Jim Moss, Donald Wilson...
Résumé: Sam Woods, un vétéran du Vietnam, accepte contre une coquette somme d'argent de retrouver et libérer le général Weber, le père de la séduisante journaliste qui l'a engagé. Woods a une revanche à prendre sur Weber. Il fut autrefois son chef d'escadron mais lorsqu'il fut fait prisonnier Weber refusa d'aller à son secours. La mission s'avère difficile car Weber est prisonnier du terrible colonel Duan Loc...
Après le succès international inattendu de l'absurde Strike commando, la mise en chantier d'une pseudo séquelle (Strike commando 2: mission suicide / Trappola diabolica), le tournage de Double target et Cop game, toujours en usant et abusant du sous filon que fut la Rambosploitation, Bruno Mattei secondé une fois encore au scénario par son comparse Claudio Fragasso nous concocte Nato per combattere, un pur film d'action qui mange un peu à tous les râteliers. Une habitude chez le tandem mais qui ici rend assez difficilement classable cette nouvelle pellicule tournée une fois encore aux Philippines.
Vétéran du Vietman, Sam Woods se la coule désormais douce quelque part aux Philippines lorsqu'un jour une journaliste américaine, Marylin Kane, vient troubler sa retraite. Elle souhaite l'interviewer au sujet du camp où durant la guerre il fut retenu prisonnier et torturé. Il accepte contre une jolie somme d'argent mais il réalise très vite que cette interview est en fait un mensonge. Marylin est la fille du général Weber porté depuis longtemps disparu. Weber fut autrefois l'ami et le chef d'escadron de Woods. Lorsque Woods et quelques uns de ses hommes furent fait prisonniers Weber les laissa aux mains des Vietcongs. Woods a finalement réussi à s'enfuir mais ses frères d'armes furent tués avant qu'il ait pu les sauver.
Woods n'a jamais pardonné à Weber la mort de ses compagnons. Il voit là l'occasion de se retrouver enfin face à lui. Il accepte donc la proposition de Marylin mais la mission s'avère plus difficile que prévu. Weber et six soldats américains sont en effet retenus enfermés dans un camp que commande le terrible colonel Duan Loc, un ex-officier impérialiste australien passé à l'ennemi. Il est associé à un certain Alex Bross, un américain qui est bien décidé à récupérer l'argent que Marylin a promis à Woods s'il retrouvait son père. Woods le retrouve, le libère, lui pardonne son passé coupable et part à l'attaque du camp de Duan Loc qu'il finit par tuer. Mais Bross veille et a kidnappé Marylin. Au moment où il s'apprête à la tuer Weber l'abat.
Si l'affiche et le titre font songer à un nouveau Rambo à l'italienne Nato per combattere plus connu sous son titre international Born to fight est un véritable petit salmigondis de différents genres. Un peu de Rambo pour le passé de notre héros, un ex-soldat qui combattit au Vietnam, un peu d'Indiana Jones, de Portés disparus, de Platoon et de Crocodile Dundee auquel justement il a emprunté le look. On mélange le tout et obtient ce Born to fight qui prêche essentiellement pour son non-sérieux. Si Strike commando et sa simili-séquelle, si Double target étaient d'honnêtes petites séries B d'aventures/action qui malgré leurs invraisemblances restaient un tant soit peu crédibles Born to fight semble être
tout simplement une parodie de tous les films dont il s'inspire. Difficile même impossible de croire un seul instant à cette histoire tournée comme une jolie farce où même les personnages ne se prennent pas au sérieux. Le ton est donné dés l'ouverture, une longue séquence vite fastidieuse où Sam Wood se la joue charmeur de serpent apathique. La scène est absurde mais elle permet d'introduire directement les deux principaux protagonistes, Woods, l'ancien soldat-héros, et la journaliste américaine qui lui servira de partenaire. A partir de cet instant cette ultime pellicule d'aventures philippines se transforme en un vrai délire dont le but est d'exhiber les muscles de Woods, de faire jurer un maximum
la journaliste, de multiplier les situations improbables dont le but est de pouvoir mitrailler, dynamiter, détruire, tuer tout ce qui se trouve à la portée de Woods, le tout dans un bain non pas de sang mais de totale hilarité. C'est peut-être là le seul atout du film, l'action incessante et les effets pyrotechniques à foison qui en mettent plein les yeux jusqu'au final où, tel un super héros, Woods prend seul d'assaut le camp de Duan Loc, mitraillette au poing, les muscles bandés, le tout filmé quasi entièrement au ralenti. La mort du colonel est en ce sens un moment inoubliable, un de ces instants culte où notre vilain n'en finit plus de hurler, de tomber, d'agoniser sous le feu de Woods. Un vrai opéra!
Pour sa troisième et dernière collaboration avec Mattei l'allemand Brent Huff incarne Sam Woods. S'il pouvait être encore crédible dans Strike commando 2 et Cop game malgré un jeu d'acteur limité il semble ici s'auto plagier, s'auto parodier, plus inexpressif que jamais mais surtout totalement détaché de son rôle de héros du Vietnam. Il joue, il s'amuse, il cabotine. Il se met simplement au niveau du film et nous fait une jolie farce avec un look entre Crocodile Dundee et Indiana Jones maniant la mitraillette de Rambo. Il retrouve ici le duo qu'il formait avec l'ex-Miss Suède Mary Stavin dans Strike commando 2. Si l'ex-Miss est cette fois un brin plus féminine cela ne l'empêche pas de jurer à tout va comme charretier
comme elle le faisait dans Strike commando 2. Une habitude! D'elle on retiendra surtout la scène où juste avoir crié qu'elle ne savait pas nager elle nous exécute un plongeon digne d'une nageuse olympique et se met à nager comme une sirène. A leurs cotés on retrouve quelques gueules incontournables du cinéma Bis notamment Romano Puppo, raide comme un bâton, l'oeil fourbe mais qu'il est bon de le revoir, Massimo Vanni trop vite tué et surtout le filiforme Werner Pochath qui semble t-il est le seul à s'en donner à coeur joie dans l'éternel rôle du méchant très méchant, ici Duan Loc. Ce sera l'ultime véritable rôle de
cet infatigable comédien autrichien qui après des années à jouer les vilains se retirera du feu des projecteurs contraint et forcé par la maladie. Après une apparition dans Laser mission et un cameo dans l'horrifique et savoureux Auntie's meat pie il meurt du Sida en 1992.
Toujours produit par Franco Gaudenzi ce tout dernier film d'action/aventures signé par Bruno Mattei est surement le plus faible de la série, le moins crédible c'est une évidence. Ce qu'on pourrait prendre pour une parodie du genre est un joli moment de bonne humeur qui engendrera bon nombre de fous rires. Même si on aurait préféré un peu plus de sérieux il
n'est pas interdit de s'amuser et de bouder notre plaisir. Savourons donc non pas cette série B mais cette série Z en le prenant pour ce qu'elle est: une blague explosive plus consistante que l'infâme Strike commando.
Soyons sûr que si le genre n'avait strictement plus rien à dire et surtout était passé de mode à l'aube des années 90 le tandem Mattei/Fragasso aurait pu continuer à nous pondre encore des dizaines d'autres films du même acabit.