Nighthawk in leather
Autres titres:
Réal: Fred Halsted
Année: 1982
Origine: USA
Genre: X
Durée: 73mn
Acteurs: Chris Burns, J.W King, Melchor, Jim Stanford, Gary Sikes, Mike Davis, David Klaus, Paul Monroe, Jim Smith, Bleu, Eric York...
Résumé: J.W King accueille un de ses vieux amis à Los Angeles. Il l'emmène à la découverte des lieux gays les plus à la mode de la ville, bars à sexe, boites, backrooms... Leur périple s'arrête au Nighthawk, un bar gay fétichiste branché cuir dont le patron a volé quelques heures plus tôt le blouson du jeune ami de J.W...
Ex-diplômé en botanique, Fred Halsted fut un des précurseurs du film pornographique homosexuel puisque ses premiers films sortirent à une époque où l'industrie du X américain en était encore à ses balbutiements et tentait difficilement de trouver sa place légitime dans les circuits de distribution. Si ses confrères, Wakefield Poole, James Bidgood et Jack Deveau, tout aussi novateurs que lui, étaient installés à New York, Halsted n'a quant à lui jamais quitté sa ville natale, Los Angeles dont il a toujours à travers ses films montrer les différentes facettes aussi sombres soient elles. Après un triptyque ardent aujourd'hui culte
particulièrement virulent et brutal quant à son contenu sexuel, L.A plays itself (1972), The sex garage (1972), Sextool (1973), dans lequel il mettait en avant sa fascination pour le sadomasochisme et le fétichisme Halsted ne cessa de tourner alternant court-métrages et films cinéma avec toujours en point d'orgue cette exacerbation des pratiques sadomasochistes souvent extrêmes, reflet de tout un pan de l'univers homosexuel. Nighthawk in leather, comme son titre l'indique, réalisé en 1982 directement pour les circuits vidéo ne fait pas exception à la règle.
J.W accueille pour la première fois son ami à Los Angeles. A peine arrivé qu'il l'emmène
visiter la ville des Anges à moto, pas forcément une visite touristique mais celle des lieux gay les plus branchés, les bars, les boites, les cruising bars, les lieux de plaisir masculin qu'il doit absolument découvrir de jour comme de nuit. La visite débute par la rencontre d'un homme adepte de bondage qui offre son derrière aux clients, une occasion pour notre jeune ami de bien débuter son séjour. Puis le périple continue. Malheureusement pour lui il se fait voler son blouson en cuir par un motard, Fred. Les deux amis se rendent dans une boutique de vêtements d'occasion et d'accessoires. Porter un uniforme de flic est très excitant et c'est aussi l'occasion de s'amuser à trois dans la boutique. Après cet intermède triolique fort
juteux, la nuit est enfin tombée. Il est temps de se rendre au Nighthawk, la boite sadomasochiste la plus à la mode de L.A. Dés leur entrée le jeune homme reconnait l'homme qui lui a volé son blouson. C'est le patron du Nighthawk. L'heure est aux partouzes. Les clients se laissent aller aux jeux sadomaso sous l'égide de Fred. Après s'être bien amusé, l'ami de J.W parvient à récupérer son blouson. Les deux amis partent du Nighthawk en courant, enfourchent leur moto et s'en vont. Le patron est en rage.
Comme pour la majeure partie de ses films Fred Halsted nous entraine une fois de plus dans le milieu cuir de Los Angeles pour nous faire partager encore et encore son obsession
pour le sadomasochisme et le fétichisme même si avec Nighthawk in leather c'est plus ce dernier qui est mis en avant. Il y a très peu voir quasiment pas de scènes SM hormis quelques plans de bondage plutôt soft par rapport à ce que le réalisateur nous avait habitué jusqu'alors et une scène de cache-sexe clouté plutôt originale et douloureuse qui devrait justement plaire aux amateurs de sensations fortes. Le jeune esclave de Fred après avoir léché sensuellement chacun des clous du jock-strap subit les coups de rein de son maitre sur sa croupe offerte, les clous s'enfonçant dans la chair de ses jolies petites fesses. C'est avant tout le cuir qui est ici mis en exergue, le cuir noir et les chaines, la parfaite panoplie du
petit fétichiste qui s'accompagne de quelques pratiques indissociables à ce type de plaisirs particuliers tel le léchage de bottes, les jeux de soumission, la puissance homo-érotique de l'uniforme et de la tenue de l'ouvrier et bien entendu l'univers de la moto, l'engin y étant présenté comme une bête hyper puissante irrémédiablement associée au cuir, luisante dans la nuit, qu'on chevauche, qu'on monte tout en caressant avec une sensualité exacerbée les différentes parties de sa mécanique. Pour le reste Nighthawk in leather est quasiment composé de 70 minutes de sexe hyper viril non stop, toujours très bien filmé, la caméra de Halsted savant comme d'accoutumée mettre en valeur la beauté brut de décoffrage des
corps masculins, toute la férocité homo-érotique des relations entre hommes qui aiment les hommes. Au programme bon nombre d'anulingus féroces, fellations simples, doubles ou triples, sodomies, godages, masturbations, éjaculations dont une magnifique filmée au ralenti avec en point d'orgue l'immense partouze finale dans les backrooms du Nighthawk, soit environ les 20 dernières minutes du film, une manière de nous faire découvrir un des clubs gay branchés cuir de L.A du début des années 80 avec le Stud et le Pitt's également cités.
Le film ne change guère des autres productions Halsted si ce n'est qu'il est bien plus sage
dans son coté graphique mais il n'en a pas perdu pour autant de sa gigantesque puissance virile. Plus étrange est le choix de la bande originale totalement décalée. Elle passe en effet du rock sixties façon surf des Beach boys (Barbara-Ann) à Kraftwerk (Autobahn) qui accompagne une partie de l'orgie finale (Halsted comparerait-il tous ces culs à des autoroutes?). Une partition bien plus angoissante, plus cauchemardesque par instant, prend de temps à autre le relai donnant un coté soudainement plus surréaliste à l'ensemble.
A l'affiche on retrouve une jolie brochette de super mâles au sexe hyper dimensionné qui en feront rêver plus d'un. Au programme de cette visite du L.A cuir on admirera ainsi les phallus
gorgés de plaisir de quelques stars du X gay américain de ce début de décennie dont entre autres les moustaches de J.W King (mort du Sida quatre ans plus tard), Paul Monroe (Falconhead 2: the maneater), le bel adonis Chris Burns et Mike Davis (tous deux mort eux aussi très jeunes du Sida), le portoricain Melchor (également emporté par le Sida) et Eric York. Fred Halsted se réserve quant à lui le rôle du patron du Nighthawk.
Le fameux blouson volé sera l'année suivante l'objet d'une séquelle toujours tournée pour les circuits vidéo tout simplement intitulée Nighthawk in leather 2 réalisée cette fois par le propre fiancé et grand amour de Halsted, Joe Yale.