Sexual freedom in Denmark
Autres titres:
Real: John Lamb
Année: 1970
Origine: USA
Genre: Sex mondo
Durée: 75mn
Acteurs: Karen Biller, Lizzie Bundgaard, Ruth Dymose, Ole Varde Lassen, Dorrit Frantzen, A.O Lundin...
Résumé: Le réalisateur ,nous invite à une petite visite guidée du Danemark, pays connu pour sa liberté d'esprit mais aussi sa complète liberté sexuelle. Aucun tabou, aucune censure. En ce tout début d'années 70 la caméra explore le monde du sexe sans aucune honte, sans détour...
Dans le vaste univers du mondo movie le sex mondo a tenu une importante place à la fin des années 60 et le début des années 70. Sous couvert documentaire et autres excuses à dimension scolastique ces pseudo reportages spécifiques nous entrainaient aux quatre coins du monde dans les plus grandes capitales afin de nous y faire découvrir les diverses pratiques sexuelles de ses autochtones, faire prendre conscience au spectateur de l'étendue de sa sexualité quand ces films-réalité factices ne se transformaient tout simplement pas en cours d'éducation sexuelle avec théorie et pratique. C'était avant tout une manière bien
hypocrite et parfaitement détournée pour fabriquer en toute quiétude de succulentes petites pellicules toutes plus osées les unes que les autres, aux limites parfois du porno, une façon de filmer le sexe sans tomber sous le coup de la censure et de la loi à une époque où pornographie et obscénités étaient encore interdits. Ainsi le spectateur pouvait tranquillement assouvir ses pulsions voyeuristes, s'abreuver d'une multitude de séquences de nudité intégrale et de scènes de sexe qui osaient traiter ouvertement et en toute sécurité des nombreuses déviances sexuelles sur un ton aussi léger qu'une brise printanière.
Poser sa caméra en Scandinavie étaient pour les réalisateurs une véritable manne
puisqu'elle a toujours été connue pour sa totale liberté tant d'esprit que sexuelle. Après un voyage en Suède avec le pétillant Svezia inferno e paradiso de Luigi Scattini un petit tour au Danemark s'imposait donc. C'est le réalisateur américain John Lamb qui s'y colle cette fois, un spécialiste du genre puisqu'il avait déjà commis entre deux films d'exploitation (The mermaids of Tiburion) un truculent Sexual liberty now qui prônait les bienfaits de la pornographie, un amusant Mondo keyhole et s'apprêtait à mettre en scène un surréaliste Sex freaks.
Avec Sexual freedom in Denmark, un titre qui reflète très bien le contenu du film, Lamb nous
propose de découvrir l'étonnante permissivité de ce pays où n'existe plus ni tabou ni censure, véritable modèle de liberté sexuelle que Lamb aimerait voir arriver aux Etats-Unis connus pour leur esprit conservateur et pudibond. Aux commandes de ce mondo qui s'ouvre sur une vision d'Adam et Eve gambadant nus dans la verte campagne (car tout a commencé lorsque Dieu créa l'Homme nu), un journaliste aussi raide que sérieux interprété par l'acteur danois Ole Varde Lassen qui, micro en main, part faire quelques interviews de jolies passantes dans les rues de Copenhague et de jeunes modèles posant pour des photos de nu destinées aux magazines pour adultes. Leur point commun, leur liberté de ton exprimé dans
un anglais hésitant pour faire plus vrai. Toutes sont d'accord sur plusieurs points: il n'y a pas d'âge pour avoir sa première relation sexuelle qu'elles situent entre 13 et 14 ans du moment où on a envie, une opinion qui aujourd'hui en ferait trembler plus d'un, toutes parlent librement de sexe à la maison avec leurs parents et n'apportent plus aucun sens à la virginité avant le mariage, la pornographie est tout à fait normale et tolérée, enfin elles n'ont aucune honte à poser nues contre de l'argent même si leur petit ami n'est pas d'accord. Le ton est donné. Il n'existe aucune restriction ni interdit au Danemark où tout semble permis dés la pré-adolescence. On ne sera donc pas étonné de cette fabuleuse séquence où une célèbre
journaliste, Lizzie Bundgaard, auteure d'un livre très réputé sur le territoire danois puisqu'il fait partie de la panoplie des ouvrages scolaires parle très librement la sexualité à l'école. Si elle confirme l'âge du premier rapport dés 12 ou 13 ans elle est pour une éducation sexuelle très poussée à l'école où les professeurs doivent expliquer aux adolescents comment bien se masturber pour les garçons, stimuler leur clitoris pour les filles, comment on fait l'amour et atteint l'orgasme croquis à l'appui dans le livre. Le sexe est à la base d'une vie saine et équilibrée, il doit donc être découvert sans voile dés le plus jeune âge. Un tel discours serait aujourd'hui impensable dans notre société dite moderne mais de plus en plus rétrograde, à
l'heure où le sexe devient de plus en plus tabou et tombe sous les foudres de toutes formes de censure, où simplement poser son regard sur une femme ou plus lourdement lui mettre une main au panier est presque un viol! Imaginons un instant dans nos collèges de tels cours et de tels ouvrages!
Pas de sex mondo sans une inévitable petite visite sur fond de psychédélisme dans les clubs de strip-tease de la capitale, les sex-shops, les boites de nuit où garçons aux cheveux longs et jeunes filles libérées dansent le jerk, les maisons closes (la prostitution est légale) sans oublier quelques séances de body painting très années 70 et surtout une intrusion sur
les plages nudistes avec son flot de discours sur le bien-être et la liberté du corps une fois débarrassé de ses vêtements. Mais c'est surtout la deuxième partie du film soit environ la dernière demi heure qui risque d'intéresser notre joyeux petit voyeur pervers car elle n'est ni plus ni moins qu'un long cours d'éducation sexuelle qu'il suivra un stylo en main pour prendre des notes (en supposant qu'il soit encore ignare en la matière), l'autre dans le caleçon puisque Lamb propose aussi, c'est même une évidence, la pratique. Le cours débute par une description détaillée des organes génitaux mâles et femelles Pour se faire rien de mieux qu'une petite visite guidée dans ce que le corps a de plus intime. La main
écarte les vagins dans lesquels la caméra se faufile pour nous en faire voir l'intérieur, nous en donner le fonctionnement. Clitoris, vulve et lèvres n'auront plus aucun secret après cela tout comme le pénis et ses testicules. Puis vient la description de l'acte sexuel en lui même avec en prime l'explication des meilleures positions afin que les deux partenaires atteignent le nirvana, le cours bien évidemment illustré par un jeune couple composé notamment d'un superbe adonis au sexe joliment taillé. Cerise sur le gâteau Lamb filme une éjaculation en gros plan à l'intérieur d'une éprouvette. Les femmes enceintes ne sont pas oubliées puisque
Lamb explique comment monter une femme en pleine gestation et lui donner du plaisir. La finalité de l'acte sexuel dans le couple étant d'enfanter suit logiquement un cours chirurgicalement très détaillé sur l'accouchement, une mise au monde normale puis une seconde par le siège à l'aide de forceps. Aucun détail ne nous est épargné. Les mains du chirurgien écartent le vagin, plongent à l'intérieur pour en extirper l'enfant dans des flots de sang et de mucus puis coupent le cordon... de quoi bien nous répugner et confirmer ce dont nous étions déjà certains. Existe t-il pire vision? Pas de leçon d'éducation sexuelle sans un mot sur les moyens de contraception. Préservatif, pilule, diaphragme... vous saurez tout sur
leur utilisation avant une mise en garde contre les MST avec en illustration un gros plan nauséeux sur un pénis infecté par la syphilis.
Commenté par une voix off toujours aussi sérieuse et solennelle Sexual freedom in Denmark suit brillamment les traces de son prédécesseur, Sexual liberty now, en plus téméraire encore. Voilà tout simplement un petit joyau du sex mondo, un monument de voyeurisme qui régalera ceux qui de telles pellicules n'attendent que du sexe, du sexe, du sexe et encore du sexe sans retenue, le sourire aux lèvres. Comme toutes ces bandes c'est
également un magnifique témoignage d'une ère définitivement révolue, celle de toutes les libertés tant physiques que morales, celles de penser, dire et faire sans se cacher derrière le masque hypocrite d'une moralité de plus en plus rétrograde. De tels propos ainsi véhiculés seraient de nos jours inconcevables. Brillantes et folles années 70 vous nous manquez mais on peut en poursuivre l'idéologie.