Porno sogni super bagnati
Autres titres: Rêves intimes / Blondes et humides / Sogni super bagnati / Los suenos pornograficos di Isidro
Real: Bruno Gaburro
Année: 1981
Origine: Italie / France
Genre: X
Durée: 87mn
Acteurs: Enzo Garinei, Cathy Stewart, Mika Barthel, Dominique Irissou, Brunello Chiodetti, Fernando Arcangeli, Loretta D'Andrea, Lisa Riace, Elodie Delage...
Résumé: Isidore fait chaque nuit le même cauchemar. Il voit son jeune neveu Leon entrain de faire l'amour à sa femme, sa belle-soeur et sa secrétaire. Cela le rend impuissant. Désespéré il demande l'avis de son médecin. Selon lui le seul remède est que Léon fasse réellement l'amour aux trois femmes afin d'exorciser les craintes d'Isidore, responsables de ses cauchemars. Leon s'exécute mais le résultat est inattendu...
Avant toute chose il faut apporter quelques précisions et faire la lumière sur celui à qui revient la véritable paternité de ce film, une question qui est très longtemps restée une énigme. Réalisé au printemps 1981 par un mystérieux C. Joyce (comme l'indique le générique italien) Porno sogni super bagnati est le premier film d'une trilogie hardcore nommée Trilogia leccese car tournée à Lecce et produite par la R.P.E en partenariat avec la France. Pendant très longtemps l'identité de C. Joyce fut un mystère et plusieurs noms furent cités au fil du temps. On l'attribua tout d'abord au français Claude Pierson qui parfois
signait ses oeuvres Carolyne Joyce. Une distribution en partie française semblait appuyer cette hypothèse. Le nom de Joe D'Amato fut ensuite émis puis celui de Lorenzo Onorati, réalisateur du second film de la trilogie Sexy di giorno erotica di notte. D'autres metteurs en scène se virent également attribuer ce film lorsque enfin la vérité éclata grâce aux témoignages indéniables de personnes ayant travaillé sur le film. Sous le pseudonyme de C. Joyce se cachait en fait Bruno Gaburro qui avait déjà oeuvré dans l'érotisme! Le voile fut enfin levé mais en France le film sorti en salles sous le titre Rêves humides se vit cependant attribué à Pierson qui n'hésita pas à réutiliser quelques séquences pour deux de
ses X. Triple pénétrations et Pénétrations sauvages. L'énigme étant résolue il est temps de parler de cette pellicule hardcore franco-italienne qui contre toute attente s'avère une très agréable surprise.
Isidore fait régulièrement le même cauchemar. Il voit son jeune neveu Leon coucher avec sa femme Bérénice, sa belle-soeur Manuela et sa secrétaire Ombretta. Ce cauchemar lui gâche l'existence et le rend impuissant. En désespoir de cause il demande conseil à son médecin qui lui explique qu'il fait une sorte de blocage psychologique sur le jeune homme et doit exorciser ses craintes. Rien de mieux donc que de laisser le timide freluquet bien
membré coucher tour à tour avec les trois femmes. Isidore accepte et Ô miracle le remède fonctionne. Lorsque Leon couche avec une des femmes celle ci disparait de ses cauchemars. Mais tout aurait été trop beau s'il n'y avait pas eu un petit détail qui cloche. Isidore a retrouvé sa virilité et il en profite mais Leon couche désormais avec les trois femmes à la fois . Isidore est donc cocu pour de vrai. Le domestique homosexuel va remédier à cela en avouant son amour à Leon. Travesti en femme il part main dans la main avec le jeune garçon dans un coucher de soleil rougeoyant. Isidore va enfin pouvoir profiter de ces trois femmes.
A la différence de bien des hardcore reconnaissons à ces Rêves intimes, un titre français enfin judicieux, d'avoir tenté de mettre en place un semblant de scénario, psychanalytique de surcroit, même si la psychanalyse reste bien entendu à l'état foetal tout comme elle fera aussi bien rire. Les pseudos explications du docteur quant aux cauchemars d'Isidore qui mettent en cause le moi, le surmoi et les craintes inconscientes du malheureux face à la menace que représente son neveu pour sa virilité vieillissante sont de grands moments de n'importe quoi traités de façon sérieuse. De quoi rendre encore plus drôle le syndrome de castration dont souffre en vérité Isidore. Mais l'essai élève quelque peu le niveau du film moins absurde que la plupart des X.
Hormis cette particularité un des autres atouts de ce porno est la joie que s'est fait le directeur de la photographie en utilisant divers filtres de couleur (rouge, jaune, blanc) lors des rêves d'Isidore leur donnant ainsi un petit air surréaliste, fantaisiste du plus bel effet qu'il associe à différents procédés comme les images kaléidoscope, les ralentis. Ces rêves sont filmés avec enthousiasme et surtout humour, un humour d'ailleurs omniprésent, d'où un sentiment de légèreté très agréable tout au long du métrage, toute vulgarité étant cette fois évitée. Bruno Gaburro nous offre une comédie hardcore plutôt insolite aux limites par instant de l'onirisme avec de nombreuses séquences originales, le premier rêve tourné comme
une pantomime, les filles transformées en félins, l'homme primitif qui surgit des dunes, la ceinture de chasteté de la femme d'Isidore..., l'ensemble filmé dans de jolis décors ensoleillés. Les scènes de sexe sont plutôt jolies avec une prédilection pour les fellations et les caresses tant manuelles qu'orales, certaines au ralenti, renforcées de temps à autre par un effet écho surprenant.
Impossible de ne pas signaler la musique du film sans laquelle il perdrait une partie de sa force. Si Mimi Uva signa la partition italienne c'est avant tout la version française qu'on retiendra, obsédante et si joyeusement paillarde avec sa chanson titre qui revient comme un
leitmotiv entêtant. "La nuit je dors, la nuit je rêve, je rêve de leurs lèvres. La nuit pendant qu'elle dort moi j'ai la fièvre et je fais des rêves un peu cochons et c'est si bon. Elles agitent leurs jupons et me caressent et me font des suçons, des sucettes, c'est cochon. Elles me baissent le pantalon, elles me lèchent c'est cochon.... cocu par mon neveu, ce p'tit morveux qui prend ses aises, ce p'tit con elles le caressent, lui touchent les fesses et les tétons, lui lèchent le jonc...", une adaptation géniale qu'on doit au compositeur Flavien Pierson(!) caché sous le pseudonyme de Pierre Andrexi. Gageons que nombreux seront ceux qui continueront à chanter à tue-tête cette réjouissante paillardise qui aurait pu devenir un vrai succès populaire.
L'interprétation est de qualité. Bérénice la femme de Isidore n'est autre que la française Cathy Stewart, radieuse. Sa soeur Manuela est jouée par Mika Barthel et la secrétaire par la blonde Elodie Delage. Leon est incarné par le filiforme et très bien monté Orson Rosebud, un des pseudonymes du français Dominique Irissou, un nom bien connu du milieu hardcore des années 80, alors compagnon de Cathy Stewart. Brunello Chiodetti se glisse dans le slip du docteur psychanalyste. Non crédité Fernando Arcangeli joue le domestique homosexuel dont le rôle prend toute sa splendeur en fin de bande. La grosse surprise vient de la présence au générique du grand acteur alors sexagénaire Enzo Garinei qui interprète
le pauvre Isidore qui heureusement n'a aucune scène de sexe. Garinei avait déjà pris part en tout bien tout honneur à quelques polissonneries italiennes dont Albergo a ore, Blanche Neige et les sept sadiques, La dottoressa di campagna... . Reste un mystère sur la dénommée Lisa Riace (l'infirmière) qui à ce jour demeure une énigme quant à sa réelle identité. S'agit-il de l'italienne Loretta D'Andrea? Rien n'est certain. Selon le producteur du film et le spécialiste Franco Grattarola cette énigmatique Lisa qui n'a fait que cette fameuse trilogie de films fut une météorite, une nymphomane à l'instar de Guia Lauri Filzi, dont l'époux venait la voir sur le plateau pour l'espionner. Lisa disparut comme elle était apparue une fois la trilogie terminée.
Porno sogni super bagnati est un délicieux hardcore de l'âge d'or italien, drôle, pétillant, enjoué, visuellement joli, une très plaisante surprise qu'on visionnera avec grand bonheur en souriant, en chantant et peut être pour certains en se touchant!