Tre sotto il lenzuolo
Autres titres: Trois dans un lit
Real: Michele Massimo Tarantini / Domenico Paollela
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 90mn
Acteurs: Walter Chiari, Orchidea de Santis, Lorraine De Selle, Aldo Giuffrè, Aldo Maccione, Daniela Poggi, Liana Trouche, Venantino Venantini, Sonia Viviani, Cindy Leadbetter, Patrizia Webley, Elio Bertolotti...
Résumé: Un mari n'a d'yeux que pour sa voisine qui bronze pendant que sa femme n'en finit plus de téléphoner à sa mère.
Un mari doit cohabiter une semaine avec l'ex de sa femme.
Un homme d'affaires éméché découvre dans sa chambre d'hôtel une jeune américaine qui fuit son amant, début d'un enchainement de quiproquos.
Quand un des papes de la sexy comédie italienne, Michele Massimo Tarantini, se joint à un des piliers du cinéma d'aventures des années 60, Domenico Paollela, cela donne une comédie à sketches composée de trois histoires inégales dont le dénominateur commun est l'insipidité qui peut parfois rimer avec médiocrité voire nullité.
Le premier épisode "Sabato mattina" mis en scène par Tarantini s'intéresse à deux couples, celui d'Anita et celui d'Andrea. Andrea a envie de sa femme en ce beau samedi matin ensoleillé mais elle est au téléphone avec sa mère. Leur voisine, Anita, bronze dans son
jardin pendant que son mari répare le toit. Andrea la voit et très excité lui saute dessus. Anita est une insatiable qui n'en a jamais assez. Andrea finit épuisé. Le mari de la jeune femme a quant à lui observé l'épouse d'Andrea très peu vêtue alors qu'elle n'en finit plus de discuter avec sa mère. Andrea rentre chez lui. Sa femme a enfin raccroché et veut maintenant lui faire l'amour. Il s'endort!
Le second segment "No non è par gelosia" réalisé par Paollela met en scène Giorgio, un animateur radio qui quotidiennement donne de bons conseils conjugaux à ses auditeurs qui leur confient leurs soucis. En rentrant chez lui il découvre que sa femme Irene a invité Valerio
son ex-mari à passer quelques jours de vacances chez eux. Ainsi mis au pied du mur il ne peut qu'accepter. Si au début les relations sont un peu tendues les deux hommes vont vite très bien s'entendre et devenir complices. Irene se sent délaissée. Une nuit les deux hommes découchent sans l'avoir prévenue et sont allées en boite. Ils ont même partagé le lit conjugal. Furieuse Irene se venge en sautant sur Alfonsino un jeune livreur venu lui apporter un colis. Valerio et Giorgio le surprennent en slip. La vengeance d'Irene se retourne finalement contre elle.
Le dernier sketch "L'omaggio" avec Tarantini de nouveau aux commandes raconte les
mésaventures d'un homme d'affaires nommé Sgarbozzi dans sa chambre d'hôtel. Bien éméché après un repas avec un cardinal avec il est en affaires et doit signer un important contrat Sgarbozzi regagne sa chambre et y découvre une jeune américaine Sidney qui tente d'échapper à son amant. S'en découlent toute une série de quiproquos qui vont rendre fou le pauvre Sgarbozzi. C'est alors que sa femme vient le rejoindre. Sgarbozzi va devoir gérer la situation et surtout cacher l'existence de Sydney. C'est déguisé en femme qu'il finira par se faire arrêter par un policier.
De toutes les sexy comédies italiennes de cette époque Tre sotto il lenzuolo fait sûrement
partie des plus mauvaises. Comment qualifier le premier épisode pourtant réalisé par Tarantini qui cette fois a laissé derrière lui toute inspiration et surtout tout professionnalisme? Difficile de faire pire que ce sketch qui frise l'amateurisme interprété par des comédiens en totale roue libre qui passent leur temps à se sauter dessus, courir, tomber, ramper, râler de manière anarchique. D'une incroyable laideur, dénué de toute mise en scène "Sabato mattina" atteint des profondeurs d'imbécilité rarement atteintes dans ce riche filon du cinéma populaire. Comment juger ici la prestation d'Aldo Maccione survolté, aussi pitoyable que pathétique, le pyjama au bas des fesses, la raie à l'air, transpirant,
grimaçant, sautillant comme un Zébulon monté sur ressort électrique? Qu'est donc venue faire la pauvre Sonia Viviani dans cette incroyable capharnaüm si ce n'est s'exhiber en bikini pour le plaisir de ses admirateurs? Comment Lorraine De Selle, toujours aussi ravissante, a t-elle pu avouer s'être amusée lors du tournage? Jamais drôle encore moins érotique tant la réalisation est hideuse on ne pouvait faire pire par la suite. C'est pour dire que les deux segments suivants sont une vraie libération pour le spectateur tétanisé par cette ouverture d'une débilité déconcertante.
Le second est tout simplement anodin se contentant de mettre en scène la complicité d'un
mari et de l'ex de sa femme au grand dam de celle ci qui finit frustrée. Ni réellement amusant ni même pétillant encore moins érotique, il est tout bonnement oubliable aussi transparent que ses interprètes Walter Chiari et Mario Waldemarin. Daniela Poggi (Bourreaux SS), bovine, n'a de surcroit aucune scène déshabillée. Un comble! De quoi oublier encore plus vite cette histoire signée Paollela dont ce sera l'ultime réalisation avant de mettre un terme à sa carrière. Triste chant du cygne. Signalons la présence de Patrizia Webley en auditrice incandescente et d'un bel adonis totalement anonyme et non crédité au générique (Alfonsino le livreur) qui finit en slip au milieu du salon pour finalement faire une partie d'échec avec le mari.
Quant à l'ultime épisode c'est peut être le plus agréable malgré son manque d'originalité. Tarantini retrouve un peu de son peps pour une simple histoire de quiproquos entièrement tournée dans une chambre d'hôtel. Plutôt dynamique, sans temps mort, "L'omaggio" porté avec une certaine énergie par Carlo Giuffré et son frère Aldo Giuffré parvient même à faire sourire voire par moment rire. L'américaine Cindy Leadbetter (Les rats de Manhattan) délicieuse avec son accent made in USA lorsqu'elle parle italien, topless ou en simple bikini tout le sketch durant, apporte à l'ensemble un brin de candeur. Ce dernier segment sauve le film du naufrage. Sans lui Tre sotto il lenzuolo aurait été un désastre sur toute la ligne. Seuls les fans endurcis de Lorraine De Selle, Sonia Viviani et Cindy Leadbetter trouveront le courage de rester 90 minutes face à cette mauvaise grivoiserie inédite en salle en France mais sortie jadis en vidéo. Bien maigre consolation.