El maravilloso mundo del sexo
Autres titres:
Real: Mariano V. Garcia
Année: 1978
Origine: Espagne
Genre: Erotique
Durée: 75mn
Acteurs: José Luis Asterayan, Susana Estrada, Veronica Miriel, Fabian Condé, Miguel Angel Godo, Marta Navareno, Fina Torres, Julio Gavilanes, Joana Martin...
Résumé: Trois femmes ont rendez-vous dans une agence matrimoniale très spéciale. On va leur enseigner les secrets d'un mariage réussi, une sexualité débridée très performante. Pour se faire on leur projette un film sur les différentes positions du Kamasutra. Très vite l'atmosphère devient brulante. Il est temps de passer à la pratique dans la plus extravagante des folies...
Le merveilleux monde du sexe! Quel superbe titre qui annonce définitivement la couleur de cette folle pellicule orgiaque venue toute droit d'Espagne. Réalisée par un bien énigmatique Mariano V. Garcia dont ce fut la seule et unique incursion dans l'univers cinématographique El maravilloso mundo del sexo est un inénarrable hybride entre le sex mondo (le titre est en fait à double sens) et le porno soft. Pris de pulsions éducatives Mariano V. Garcia s'est transformé en petit professeur d'éducation sexuelle pour adultes et propose tout simplement ici une illustration du Kamasutra mais une illustration farfelue, grotesque, délirante, un grand
n'importe quoi commenté de manière très sérieuse par l'incontournable voix-off qui se terminera dans la folie la plus extrême.
El maravilloso mundo del sexo ne se raconte pas il se regarde. Difficile donc d'en donner un résumé. Nous avons à la base trois jeunes femmes dont une très pieuse et coincée qui se rendent dans une agence socio-matrimoniale (!!). Elles sont reçues par trois hommes qui leur ont concocté un petit programme d'éducation sexuelle à travers un film qu'ils vont leur projeter. Le sexe est à la base de tout mariage réussi. Ce cours est donc indispensable. Le film projeté est une sorte de petit Kamasutra illustré qui va leur montrer les positions les plus
insolites et acrobatiques afin d'atteindre au mieux l'orgasme. En plus de cela il propose également quelques jeux sexuels à deux ou à trois dont celui de la fessée et agrémente l'ensemble de sadomasochisme (l'homme nu attaché à un cheval d'arsault et fouetté par maitresse) et de plaisirs saphiques extravagants. Très excitées par cette pellicule les trois femmes se laissent aller dans les bras de leurs hôtes, se dévergondent, se débauchent, refont les positions auxquelles elles ont assisté. L'ambiance devient de plus en plus torride, la frénésie gagne les corps comme les esprits. Le film projeté devient réalité, les acteurs surgissent de la bande, s'emparent des trois femmes et de leurs moniteurs avant d'être
rejoints par toute l'équipe du film de Garcia, hystérique. Maquilleuse, électriciens, cadreurs, script, caméramen, décorateurs (avec jet de peinture blanche pour simuler l'orgasme) et même Garcia, devenus fous, sautent l'un sur l'autre, se mélangent dans une immense partouze. Tout part en vrille. Ils courent dans tous les sens, s'échappent du studio pour courir nus dans la rue devant les yeux médusés des badauds. Une ambulance arrive. Fin!
Voilà un petit résumé qui donne un aperçu de l'idiotie de cet OVNI érotique venu d'Espagne que beaucoup devraient découvrir béats, les yeux grands ouverts. El maravilloso mundo del sexo devrait ravir les amateurs de comédies, de farces, de gags sans queue ni tête tournés
comme un épisode de Benny Hill dans des décors factices de théâtre communal pour ne pas dire de pièce de fin d'année scolaire niveau élémentaire. Tout est forcé, grossi, caricaturé, surjoué, accompagné de dialogues d'une aberrante crétinerie. Cette folie pelliculaire devrait aussi enchanter les amoureux de porno soft puisque d'un bout à l'autre du métrage les scènes à caractère sexuelle se succèdent à un rythme effréné et compose 90% de cette inouïe coquinerie sans pour autant tomber dans le graveleux. Du sexe à gogo, de la nudité, de la démence mais jamais aucune vulgarité. Enfin cet unique essai de Garcia devrait satisfaire les férus de mondo puisque l'ensemble est tourné comme un
documentaire commenté par une voix off toujours très sérieuse qui explique et détaille les différentes positions du Kamasutra, donne leur nom et informe de leurs effets durant les ébats amoureux. Un vrai petit livre scolaire comme on aurait tous voulu en avoir un à l'école. Tout mondo a ses freaks. On ne déroge pas à la règle ici. Nous avons droit à un vieux nain enturbanné homosexuel tout fripé, une sorte de micro maitre de cérémonie qui bien entendu participe de temps à autre aux ébats de tout ce beau monde entre autre dans les bras d'un esclave noir... plus précisément assis sur son sexe. Les adorateurs de nains lubriques seront comblés.
Totalement inattendu est par contre ce final démentiel, un grand n'importe quoi, un bordel gigantesque filmé en accéléré El maravilloso mundo del sexo devient un film dans le film qui lui même devient un film à part entière avant que tout éclate et finisse dans la réalité, acteurs, techniciens et même le réalisateur qui lui même a perdu le contrôle de son oeuvre sortant du studio affolés comme des fourmis brusquement chassées de leur fourmilière. L'ambulance n'a plus qu'à emmener tout ce beau monde mais ça il faudra l'imaginer. Comme quoi le sexe à forte dose peut rendre fou. Serait ce le message qu'à voulu faire passer Garcia?
Si l'absurdité du film et sa pléthore de scène de sexe particulièrement osées (seules les
pénétrations, les cunnilingus et les fellations sauf une sont simulées) dont certaines plutôt drôles (la séquence de la fessée entre écolières) ou esthétiquement réussies (celles avec la nourriture presque felliniennes) en sont l'atout majeur la distribution en est un autre. Comment ne pas être tout frétillant à l'idée de voir l'ex-culturiste José Luis Ayestaran qui incarna l'inoubliable super héros Supersonic de Juan Piquer Simon et fut un des plus pitoyables Tarzan que le cinéma ait connu (Tarzan y el misterio de la selva et Tarzan y el tesoro Kawana) en acteur porno mettant en pratique le Kamasutra, nu du début à la fin, incroyablement souple et agile pour donner vie à toutes ces positions plus qu'acrobatiques,
un coup de rein fabuleux lorsqu'il pénètre sa partenaire. Plus excitant encore est de découvrir enfin ce que Tarzan cachait sous petit pagne. Une si petite mèche perdue dans une forêt de poils pubiens pour une telle masse de muscles. La déception est grande. Voilà une banane que Chitta n'aurait guère désiré. En dessous de la ceinture Supersonic n'a plus rien d'un héros! La question est surtout de savoir comment Ayestaran qui jouit aujourd'hui d'une petite réputation à la télévision espagnole a pu se retrouver au générique d'un tel film et ce qu'il en pense quarante plus tard. S'il parle volontiers de sa courte carrière cinématographique il semble éviter le sujet.
A ses cotés on retrouve Susana Estrada, starlette de l'érotisme ibérique qui officia notamment dans La chevauchée des morts-vivants, Sexy... amor y fantasia, Pasion proibida de Amando De Ossorio..., est ici sa partenaire d'acrobaties pornographiques. Autour d'eux on reconnaitra Veronica Miriel vue dans une multitude de films d'exploitation tant espagnols qu'italiens et Fabian Conde, acteur gay polyvalent vétéran du cinéma espagnol entourés de comédiens inconnus ou venus de la télévision.
Délire pornographique soft, gargantuesque farce charnelle pour adultes, véritable n'importe quoi pseudo-informatif pour férus de sexe déjanté El maravilloso mundo del sexo est une
incroyable curiosité dont on se demande encore aujourd'hui la raison d'être. Film d'amis ou film sérieux on ne le saura peut être jamais. Quoiqu'il en soit un tel OVNI porno doit être vu au moins une fois dans la vie d'un amateur de Bis délirant qui ne manquera pas de tenter à son tour de reproduire ces positions toutes plus acrobatiques les unes que les autres pour égayer sa vie intime en évitant le blocage ou le mal de dos carabiné. Tout blocage ne sera pas pris en compte encore moins remboursé par les auteurs de ce gag salace de courte durée (75 petites minutes) auquel on a trouvé au moins une utilité. Chers lecteurs joyeuses acrobaties et vive le Kamasutra vu sous cet angle à 1000% exploitatif par nos amis espagnols.