Napoli Palermo New-York: il triangolo della camorra
Autres titres: The mafia triangle
Real: Alfonso Bescia
Année: 1981
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 97mn
Acteurs: Mario Merola, Howard Ross, Massimo Mollica, Liana Trouché, Guido Leontini, Guido Alberti, Giacomo Rizzo, Lucio Montanaro, Biagio Pelligra, Vittorio La Rosa, Antonio Lamagna, Nicola Boccasini, Ugo Bologna, Achille Brugnini, Nicola Di Gioia, Annie Carol Edel, Angelo Fani, Enzo Fisichella, Fabrizio Nascimbene, Nello Pazzafini, Gina Perna, Luigi Petrucci, Salvatore Puccinelli, Giuseppe Terranova...
Résumé: Alors qu'il célèbre l'anniversaire d'un de ses amis Gennaro, un ex-boss de la mafia, voit une bande de voyous cagoulés faire irruption dans son restaurant. Ils font feu et tuent sa femme. Après avoir placé son jeune fils dans une institution religieuse il part à la recherche des assassins bien décidé à faire justice...
Ultime collaboration du tandem Alfonso Brescia-Mario Merola du moins dans l'univers du polar napolitain Napoli Palermo New York: il triangolo della camorra s'avère également un des plus faibles si ce n'est plus le faible des huit polizeschi mafieux qu'ils tournèrent ensemble. Le duo semble être à court d'idée et signe une pellicule improbable, peu originale et surtout ennuyeuse qui frise par instant la comédie ratée.
La guerre des gangs fait rage à Naples. Apprécié de tous Gennaro Savarese, un ancien boss de la mafia napolitaine, gère aujourd'hui avec sa femme Teresa un paisible restaurant où il
exerce également ses dons de chanteur. Alors qu'il fête l'anniversaire d'un de ses amis une bande de malfrats cagoulés pénètrent dans le restaurant et commence à dépouiller les invités de leur argent et de leurs bijoux. Pris de panique après qu'un des convives lui ait arraché sa cagoule un des voyous fait feu sur l'assistance. la femme de Gennaro est ruée sur le coup. L'époux éploré n'a plus qu'une idée entête: retrouver les assassins et faire justice. Il confie son jeune fils à une institution de bonnes soeurs mais l'enfant est cependant enlevé. Il commence son enquête qui l'amène de Naples à Palerme puis à New-York où il retrouve à sa grande surprise en découvrant son identité celui qui est à la tête des
assassins, son ami Coppola. Il parvient à délivrer son fils mais au moment où il s'apprête à tuer le traitre surgit le commissaire Galante qui n'a cessé de le suivre afin qu'il ne fasse pas justice lui même.
Pour la énième fois Mario Merola incarne un ex-boss devenu un honnête père de famille aimant et un respectable citoyen napolitain qui se bat pour la justice et les familiales. On retrouve une fois de plus le modèle qui a servi de base aux précédentes intrigues de ses aventures. Cette fois il a des raisons d'être très en colère puisqu'on a tué sa femme mais également kidnappé son fils. De quoi le faire s'envoler pour New-York sans réellement
réfléchir et le spectateur de son coté n'aura pas besoin de beaucoup réfléchir pour suivre cette histoire particulièrement mollassonne où l'action se fait particulièrement attendre. Ceux qui au départ ne sont guère férus des talents de chanteur de Merola vont devoir faire bonne mine contre mauvaise fortune puisque les vingt premières minutes du film lui sont consacrées, un véritable spectacle où l'acteur-chanteur enchaine les chansons napolitaines, des chansons d'amour qui régalent ses invités. Entre deux mélodies Brescia batifole avec sa caméra, filme une interminable partie de bataille navale et enchaine sur les pitreries des deux mirlitons de Merola interprétés par le rondouillard Lucio Montanaro, habitué aux
comédies égrillardes, et le gringalet Giacomo Rizzo. Et ce sont bel et bien ces mêmes facéties des deux comiques qui vont par la suite occuper la partie suivante notamment lorsque les deux idiots se déguisent en détective pour investiguer au nom de leur patron. On vire à une parodie de film noir, à la comédie mais difficile de sourire tant les gags sont vus et revus mais également pauvrement mis en scène (le bandit qui pleure car il s'est fait mal au doigt avant l'attaque du restaurant, de détail ayant une tout de même une petite importance dans le scénario les deux détectives qui font exploser la mauvaise voiture, une scène empruntée à Napoli la camorra sfida la citta risponde). Voilà qui prend bien les trente à
quarante premières minutes du film durant lesquelles on baille, impatient que le film décolle enfin.
L'attente est malheureusement vaine puisque Brescia semble cette fois avoir oublié que tout bon polar possède un minimum d'action. Certes le kidnapping de l'enfant fait un peu bouger les choses et surtout donne l'occasion à Merola de quitter Naples pour Palerme dans un premier temps puis New-York. Brescia nous invite donc à fouler le sol américain à la recherche du bambin mais transposer le récit en Amérique n'évite pas les invraisemblances ni les extraordinaires coïncidences comme ce joli taxi comme par hasard napolitain que
Merola trouve dés sa sortie de l'aéroport. Cette seconde partie est un brin plus dramatique, moins ennuyeuse mais toujours aussi peu inspirée et surtout mollassonne et ce n'est pas le final, convenu, peu surprenant qui relèvera le niveau. Il fera surtout sourire. Comment ne pas en effet pouffer lorsque le commissaire surgit de nulle part pour empêcher Merola de commettre l'erreur de tuer son ennemi. Durant tout le film le bon commissaire est une sorte de Droopy qui apparait là où on ne l'attend pas, ou que l'on soit... même à New-York! Les ultimes images sont elles aussi très drôles lorsque Merola qu'on pensait mort dans l'explosion sort d'un gigantesque nuage de fumée opaque tel un Terminator, indemne, en
parfaite santé, heureux et vengé, enlaçant son fiston.
Avec Napoli Palermo New York: il triangolo della camorra le tandem Brescia-Merola boucle la boucle, clôt de manière bien médiocre ce cycle polar napolitain. Il semble en effet avoir tout dit, fait le tour d'un sujet qui ne parvient plus à se renouveler encore moins dans sa tentative ratée de mêler le genre à la comédie, le film ne sachant jamais réellement quelle direction emprunter. L'interprétation est à l'image du film, transparente. Chacun fait ce qu'il doit faire de façon professionnelle. Ni plus ni moins. Merola est égal à lui même, chantant gaiement et jouant comme d'accoutumée sur la corde sensible du spectateur à travers cette unique
expression faciale qui l'a rendu célèbre. Howard Ross version barbu sert de faire-valoir dans le rôle du commissaire. Le duo Rizzo-Montanaro joue les clowns de service. Quant à Nello Pazzaffini il n'est pas très crédible dans la peau d'un inspecteur d'Interpol. Liana Trouché et Annie Carol Edel ne font quant à elles que passer. Accessoire indispensable à tout film de et avec Merola, l'enfant. Il est interprété cette fois par le translucide Fabrizio Nascimbene vu l'année précédente dans le drame L'altra donna, deux films avant qu'il ne disparaisse à tout jamais.
Cet ultime opus toujours autant bercé par le son de la mandoline ne laissera guère de souvenirs impérissables au spectateur. Médiocre, peu énergique, sans aucune originalité il est à réserver aux collectionneurs et aux fans assidus de Merola qui se feront une joie d'assister à son concert en ouverture de film. De ce cycle napolitain signé Brescia on préférera et de loin les autres volets.