Tarzan y el misterio de la selva
Autres titres: Tarzan et le mystère de la jungle / Tarzan e i segreti della junglia / Tarzan e i segreti della giunglia / Green inferno
Real: Miguel Iglesias
Année: 1973
Origine: Espagne
Genre: Aventures
Durée: 82mn
Acteurs: José Luis Ayestarán, Didi Sherman, César Burner, Víctor Alcázar, Tony Duran, Antonio Díaz del Castillo, Lynn Endersson, Marina Ferri, Gaspar 'Indio' González, José Lifante, Carlos Lucena, Rebeca Romer, Lara Sender, Susana Taber, Julián Ugarte...
Résumé: Un agent secret et quatre séduisantes collègues se rendent en Afrique pour contrer les exactions d'un dangereux ancien criminel nazi détenteur du trésor de Rommel qui est à la tête d'un trafic d'armes. Ils sont aidés dans leur mission par Tarzan le roi de la jungle...
Visionner un film de l'ibérique Miguel Iglesias, artisan réalisateur qui débuta sa longue carrière dés les années 40, est toujours synonyme de franche rigolade mais également de profond ennui. Si en France on le connait avant tout pour son film hybride La malédiction du loup-garou, une tentative très drôle mais ratée de mêler le mythe du Yéti à celui du lycanthrope, Iglesias a commis bien d'autres péchés avant et après celui ci dont celui d'avoir voulu gouter aux joies du film de jungle. Il nous offrit ainsi deux volets des aventures d'une sauvageonne nommée Kilma (Kilma reine de la jungle et Kilma reine des Amazones),
l'union soporifique de la légende de Tarzan et celle des Amazones, une insipide aventure faussement érotique L'ile des filles perverses et avant tout ça il avait déjà tâté le terrain avec deux opus franchement idiots des aventures du roi de la jungle, notre bon Tarzan. Le premier est ce Tarzan y el misterio de la selva (littéralement Tarzan et le mystère de la jungle) dont on cherche encore aujourd'hui quel est ce fameux mystère.
Un ex-criminel nazi nommé Franz en possession du trésor de Rommel se terre dans une caverne quelque part en Afrique. Il entretient un trafic d'armes et d'or et terrorise les tribus d'indigènes. Un agent secret britannique, Steve Kendall, et quatre séduisantes espionnes
dont une russe, une française et une américaine sont envoyés à ses trousses afin de l'arrêter. Ils s'y rendent déguisés en missionnaire pour Kendall, en bonnes soeurs pour les espionnes. Sur place Tarzan, le roi de la jungle, et sa chimpanzé, tentent eux aussi de contrer Franz et vont aider Kendall à détruire le criminel et ses hommes. Ils y parviendront après moult mésaventures et reviendront à Londres, triomphants, une photo de Tarzan en souvenir.
Parvenir à résumer le film en six lignes est un exploit tant l'intrigue est inexistante. En fait Tarzan y el misterio de la selva n'a ni queue ni tête. Plus simple encore il n'a pratiquement aucun scénario. D'un coté nous avons un méchant très méchant dont on ne sait quasiment
rien hormis qu'il fut autrefois un criminel SS et qu'il détient dans sa caverne d'Ali Baba le trésor de Rommel. Ce fameux trésor n'a d'ailleurs aucun rôle spécifique. Une collection de papillons aurait aussi bien pu faire l'affaire. Les fameux indigènes qu'il terrorise sont au nombre de quatre ou cinq, une poignée de pauvres figurants vite tués dans une fausse jungle africaine puisque le film a été tourné le long des côtes méditerranéennes et les forêts environnantes qui ressemblent à tout sauf à l'Afrique. Pour faire illusion Iglesias multiplient les inserts documentaires d'animaux sauvages, de brousse et de savane qui tournent en boucle (ah ces crocodiles qui viennent et reviennent).
D'un autre coté nous avons Steve Kendall un 007 londonien (une carte postale de Big Ben
nous indique qu'on est à Londres) et quatre ravissantes agents secrets qu'on envoie sur le terrain déguisés en missionnaire et en bonnes soeurs. L'idée est extravagante mais ce qui l'est encore plus c'est leur inefficacité. Leur voile de nonne tombé nos espionnes déambulent en pleine jungle en mini short en jean moulant et cuissardes et passent leur temps à se baigner, la baignade se terminant régulièrement par une attaque de saurien, soit l'éternel même insert et l'apparition d'une baudruche. C'est pour dire que les quelques scènes d'action tombent toutes à l'eau. Le moins qu'on puisse attendre d'un film d'aventures de jungle c'est un minimum d'action dans une atmosphère tropicale. Pour l'ambiance exotique
on pourra toujours l'imaginer à travers un plan d'un groupe de lions ou d'éléphants emprunté à La vie des animaux, pour l'action c'est un peu plus difficile car il n'y en a quasiment pas. Et lorsque enfin elle pointe le bout de son nez elle se limite à quelques coups de poing mollassons, quelques pirouettes maladroites, une prise de judo, un coup de feu et trois pas de course. Iglesias préfère aligner une série de gags si éculés et mal mis en scène qu'ils en deviennent navrants. Tout tourne au ralenti, l'ennui s'installe, nous envahit. Il n'y a rien à quoi se raccrocher pas même une liane puisque Tarzan est lui aussi bien mis à l'écart.
Iglesias devait comme le titre le sous entend mettre en scène le célèbre héros de Burroughs.
Or Tarzan n'a cette fois aucun rôle précis dans le scénario si ce n'est de faire acte de présence au détour d'une poignée de scènes dont on ne comprend pas toujours le sens. Il va et vient dans la caverne de Franz, surveille nos agents de loin et les aide lorsque l'envie lui prend, soigne un guérillero blessé, apparait, disparait mais sans aucune raison apparente. Il faut se rendre à l'évidence, Tarzan ne sert à pas à grand chose si ce n'est à nous faire rire lorsqu'il se balance entre un chêne et un prunier ou rate son atterrissage au sol, le cri pré-enregistré de Johnny Weissmuller en fond sonore. Il n'y a plus qu'à attendre le final qui nous offre un petit cat-fight et la mort de Franz tué par sa petite protégée. Une évidence.
On évitera de parler de l'interprétation, inexistante, à l'image de la réalisation. Cesar Burner, acteur éphémère repéré dans La révolte des morts vivants, campe un bien pâle 007. Julian Ugarte vu dans bon nombre de pellicules d'horreur ibériques est un vilain de pacotille dont il a le physique. Ils sont entourés de quatre comédiennes sans grande envergure dont Didi Sherman et Lynn Endersson, future starlette de l'érotisme trashouille ibérique, qui n'ont du subir aucune égratignure durant cette sieste, pardon ce tournage, vu leur apathie. Quant à Tarzan il est incarné par l'ex-culturiste plusieurs fois champion national tant en Italie qu'en Espagne José Luis Ayestaran, un des Tarzan les plus insipides et surtout benêt que le
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cinéma ait connu, quintessence même de l'inexpressivité qu'il baladera pourtant dans un second volet du roi de la jungle tournée l'année suivante Tarzan y el tesoro Kawana de José Truchado. L'amateur se souviendra surtout de José Luis Ayestaran pour avoir incarné Supersonic dans le film éponyme de Juan Piquer Simon. Après avoir débuté par de la figuration, doublé pas mal d'acteurs sur des scènes d'action et tenté sa chance devant la caméra José Luis se tournera par la suite vers la télévision pas sans avoir au préalable passé par la case érotisme puisqu'il fut au générique du sidérant El maravilloso mundo del sexo, un trésor trash du porno soft espagnol dans lequel nu du début à la fin on put constater
combien la mèche était peu conséquente pour une telle montagne de dynamite. Comme quoi Tarzan aurait pu garder son petit pagne.
Idiot, dénué de trame scénaristique, jamais drôle encore moins distrayant Tarzan y el mistero del la selva est très surement une des pires adaptations du roi de la jungle à réserver uniquement aux collectionneurs endurcis. L'unique mystère du film est le pourquoi de son existence. Du fond de sa tombe Burroughs doit encore chercher!