il ritorno del gladiatore piu forte del mondo
Autres titres: Le retour du gladiateur le plus fort du monde / Three giants against the roman empire
Real: Bitto Albertini
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: peplum
Durée: 82mn
Acteurs: Brad Harris, Massimo Serato, Raf Baldassarre, Michel Lemoine, Maria Pia Conte, Adler Gray, Margaret Rose Keil, Paolo Rosani, Alberto Farnese, Attilio Dottesio, Carla Mancini, Filippo Perego, Sergio Serafini...
Résumé: 300 ans après Jésus Christ Rome vit dans la peur des invasions barbares. Tulius craint que le gouverneur Caio Quintalano ne se soit allié avec les peuples barbares afin de renverser l'empire romain. Il demande à un gladiateur, Marzio, d'infiltrer les territoires ennemis afin de découvrir ce qui se trame. Son fidèle ami Claudio l'accompagnera das sa mission...
Né en 1914 sous la houlette de Giovanni Pastrone qui réalisa le tout premier film du genre, Cabiria, suivi de Salambo de Luigi Maggi. le peplum fit ainsi les beaux jours du cinéma muet italien qui s'inspira également de la première version américaine de Ben Hur. Au fil des années virent donc le jour les aventures d'Hercule, de Maciste, d'Ursus et autre Spartacus qui donna également au cinéma italien ses premiers comédiens aux muscles saillants qui disparurent des écrans en 1925 pour reprendre de plus belle dès le début des années 50
avec l'arrivée d'une nouvelle vague de réalisateurs notamment Antonioni, Risi, Comencini, Lattuada... Le peplum revint alors en force dés 1957 poussé par les succès mondiaux de productions hollywoodiennes telles que Ben Hur, Les 10 commandements et Spartacus pour définitivement s'éteindre en 1965 avec La sfida dei giganti de Maurizio Lucidi. Pourtant le genre qu'on croyait à jamais mort et enterré connut son ultime spasme six ans plus tard, en 1971 lorsque Bitto Albertini met en chantier Il ritorno del gladiatore piu forte del mondo qui voit également le retour de Brad Harris dans le rôle principal comme le laisse d'ailleurs entendre le titre.
Trois cent ans après Jésus Christ Rome vit dans la peur des invasions barbares. Tulius, le consul, craint à juste titre qu'un puissant gouverneur de province, Caio Quintillano ne se soit allié avec le chef d'une tribu barbare germanique afin de mettre fin à la suprématie romaine. Elevé au rang de Pré-consul, Marzio, un robuste gladiateur, est chargé par Tulius de découvrir la vérité. Accompagné de son jeune et fidèle ami Claudio et d'un bandit surnommé Volpe. Tout trois pénètrent les terres de Caio qui grâce au traitre Sevio a vite vent de leur venue. Il tue le père de Licia, la fiancée de Marzio, et le fait accuser du crime. Le gladiateur est condamné à être écartelée entre deux chevaux, une épreuve de force qu'il doit surmonter s'il veut vivre.
Dans ce cas, il sera libre de retrouver Licia. Marzio remporte l'épreuve mais il est tout de même condamné à mort. Furieuse de cette traitrise, Licia se rebelle au moment où l'armée romaine approche afin de livrer combat. Caio est tué par Marzio, le complot est démantelé. Marzio retrouve sa fiancée.
Petit artisan du Bis transalpin on se souviendra surtout de Bitto Albertini pour avoir été en 1975 l'instigateur de la série des Black Emanuelle qui allait propulser au rang de star internationale Laura Gemser. C'est à lui en effet qu'on doit Black Emanuelle en Afrique le premier film de cette prolifique saga érotique, très surement la plus célèbre du cinéma
italien, que reprendra Joe D'Amato un an plus tard après que Albertini en ait tourné le second volet, le très décevant et surtout ennuyant Emanuelle nera 2. Il ne fallait guère s'attendre à un miracle de la part de ce cinéaste qui trop souvent s'est fourvoyé dans d'anodines petites séries B voire Z d'aventures ou de super héros. Il ritorno del gladiatore piu forte del mondo n'est certes pas son plus mauvais film mais on est cependant assez loin de la flamboyance des grands peplum d'antan. Ce Retour du gladiateur le plus fort du monde, resté inédit dans notre hexagone, se fond dans la masse des productions de ce type que rien n'en distingue vraiment. Le scénario n'est pas très original sans être pour autant
être rébarbatif. Albertini s'est amusé à lui adjoindre une touche comique qu'on appréciera ou pas. On y retrouve en effet certains des gags et des délires de ses films de super héros notamment la série des I tre supermen. On ne sera donc pas surpris de voir les protagonistes roter, péter, faire une pause pipi dans les buissons, se prendre des coups de poêle sur la tête, parler en dialecte romanesco ou tenter de se raser avec une faucille et une épée.
Quant aux lieux de l'action ils sont assez flous. Nous sommes censés être à Rome mais on semble également se retrouver aux frontières de l'Est voire en terre inconnue. Albertini se mélange un peu les pinceaux au niveau de l'Histoire mais qu'importe!
On le voit, rien ici n'est vraiment sérieux. Albertini fait de son péplum tardif une sorte de comédie populaire en jupette qui contient tout de même les principaux ingrédients du genre: combats de gladiateurs dans l'arène ou la fosse aux lions, batailles, supplices, trahisons... La réalisation ne brille pas par sa maestria mais elle est néanmoins efficace notamment lors des scènes de fosses et de bataille, la plupart réussies et plutôt convaincantes, même si Albertini, petit budget oblige, n'a pas pu s'empêcher de coller ça et là quelques séquences empruntées à d'autres péplums pour donner un effet de puissance, de relief à l'ensemble. Le grain de l'image trahit bien entendu ses inserts qui s'intègrent plutôt bien ici.
L'affiche est quant à elle non négligeable puisque autour d'un Brad Harris calme mais toujours en forme on retrouve une jolie brochette d'acteurs dont Raf Baldassarre en combattant joyeux drille, Massimo Serato, Attilio Dottesio et l'ex-mannequin au destin tragique dans un de ses derniers rôles Paolo Rosani, fidèle compagnon de Harris, La touche féminine est quant à elle assurée par une des figures de la décamérotique, la plantureuse allemande Margaret Rose Keil, version brune, cruelle et perfide soeur de l'empereur, et les starlettes Maria Pia Conte et Adler Gray.
Sans être un peplum mémorable Le retour du gladiateur le plus fort du monde n'en est pas
moins une gentille distraction, une amusante comédie en jupettes et sandales aussi vite vue qu'oubliée mais tout à fait fonctionnelle. Il est certain que le genre aurait pu se passer de ce réveil inattendu mais il a vu bien pire par le passé. Cette incursion très tardive de Albertini dans un style cinématographique autrefois prospère qui fit la popularité de l'Italie est une simple petite curiosité à découvrir pour l'amusement.