Emanuelle nera 2
Autres titres: Black Emanuelle 2
Real: Bitto Albertini
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 86mn
Acteurs: Shulamith Lasri, Sharon Lesley, Angelo Infanti, Don Powell, Percy Hogan, Dagmar Lassander, Franco Daddi, Pietro Torrisi, Attilio Dottesio, Danielle Ellison, Franco Cremonini...
Résumé: Alors qu'elle se trouve à Beyrouth, Emanuelle est victime d'un accident. Une bombe a explosé prés d'elle et lui a fait perdre la mémoire. Elle est envoyée dans un hôpital à Manhattan où un médecin va tenter de lui faire recouvrer la mémoire afin de savoir ce qui s'est réellement passé. Emanuelle revit donc ses expériences érotiques, une vie vouée au libertinage afin que ses souvenirs puissent petit à petit se rassembler. Son traumatisme remonterait en fait à de terribles évenements survenu durant son adolescence...
Si bien souvent on pense que c'est Joe D'Amato qui est à l'origine du personnage de Black Emanuelle, on oublie que c'est en fait Bitto Albertini qui le créa en 1975. Réplique exotique du film de Just Jaeckin, c'est en Afrique que Albertini envoya pour la première fois son héroïne qu'incarnera durant de longues années la divine Laura Gemser lorsqu'il tourne Emanuelle nera / Emanuelle en Afrique. Suite au succès inattendu du film, Albertini mit en route l'année suivante une séquelle avec avouons le de suite beaucoup moins de chance. Emanuelle nera 2, inédit chez nous en salles mais disponible en vidéo française honteusement dissimulée derrière la jaquette de Black Emanuelle en Afrique, est en effet une oeuvre fade et ennuyeuse que l'érotisme ne vient guère sauver.
Co-écrit avec Mariano Mariani, Emanuelle nera 2 prend comme point de départ l'amnésie de notre journaliste-reporter, prétexte à aligner quelques saynètes érotiques sur une histoire bien faible et surtout bien peu intéressante. Ce deuxième chapitre ressemble par instant à une comédie, une blague, une impression renforcée d'une part par la présence au générique de Attilio Dottesio et d'autre part par quelques séquences franchement ridicules dont celle où le pauvre Pietro Torrisi, dans la peau d'un marin-pêcheur, se fait suspendre une ancre sur son sexe, laissant ainsi entrevoir la puissance phénoménale de sa supposée virilité face à une Emmanuelle bouché-bée!
On peut par instant se demander si l'ironie et l'humour dont Albertini parsème son film sont ici volontaires ou non. Quoiqu'il en soit, cet humour malvenu et fort mal utilisé vient gâcher le peu d'intérêt que suscitait déjà au départ le film.
Mais le plus gros défaut de Emanuelle nera 2 est sans nul doute son manque d'érotisme où plutôt son érotisme raté et si peu excitant. Toutes les scènes coquines tombent cette fois à l'eau, loin d'être stimulantes, elles ont le don d'ennuyer. Loin, très loin est le coté morbide des autres opus de la série, leur beauté et leur sensualité, leur aspect fantasmatique. Et quoi de plus insupportable qu'un film érotique qui vous gèle les sens d'autant plus lorsque l'héroïne est une jolie mulâtre qui a voué sa vie au libertinage? Certes Laura Gemser dut refuser de reprendre le rôle cette fois, prise alors par un autre tournage et il est bien difficile de remplacer Laura. Voilà peut être la raison majeure de l'échec du film, la remplaçante de Laura Gemser. Shulamith Lasri dégage autant d'érotisme qu'une armoire normande tandis que ses talents de comédienne sont inversement proportionnels à l'impressionnante taille de ses seins. Gauche, maladroite, mécanique, Shulamith actrice non professionnelle dont ce fut l'unique film, est totalement transparente et aucunement investie par son personnage tant et si bien qu'elle en devient vite irritante.
Seules deux séquences surnagent dans tout cet ennui, celle où Shulamith se fait peindre le corps par l'incandescente Sharon Lesley avant qu'elles ne finissent dans les bras musclés de Torrisi et celle où, en fin de film, Emanuelle se fait violer par une horde de motards. Demeure également un soupçon de morbidité lors d'une trop brève séquence où enfin réunis, le père et l'amant d'Emanuelle ne forment plus qu'une seule et même entité dans l'esprit de la jeune fille.
Rythmée par une partition jazz bien peu accrocheuse signée Don Powell, peu inspiré dirait on , Emanuelle nera 2 entièrement tourné à New York et à Rome s'il n'est pas un désastre n'en est pas moins un film soporifique, dénué de toute sensualité, une bien triste séquelle presque déprimante.
Aux cotés de la plus que approximative Shulamith Lasri simplement créditée au générique sous le nom de Emanuelle nera (!) et de la brûlante Sharon Lesley, on reconnaitra outre Pietro Torrisi et Attilio Dottesio, le pauvre Angelo Infanti déblatérant de fades dialogues pseudo psychanalytiques, Percy Hogan, Don Powell qui passe son temps à vomir et Dagmar lassander, dans un de ses tout derniers rôles sexy qui ici fait acte de présence en découvrant ses seins afin de satisfaire avoue t'elle aujourd'hui les exigences de son agent d'alors.
Albertini tournera l'année suivante un troisième Emanuelle avec cette fois une Yellow Emanuelle, une histoire d'amour sirupeuse intitulée Il mondo dei sensi di Emy Wong / L'éveil des sens d'Emy Wong.