Stalag 69
Autres titres:
Real: Selrhac Detrevep
Année: 1982
Origine: USA
Genre: Nazisploitation
Durée: 87mn
Acteurs: Angelique Pettyjohn, Dorothy Lemay, Nadra, Mary Lou Angie, Madge Gande, Kathy Melodi, Bob Movepski, Gene Culot, Poul Megni, Enoch Doumont...
Résumé: 1942. Les nazis ont installé une base en Afrique du nord dans laquelle se sont infiltrés des espionnes américaines. Elles sont torturées par deux kapos sadiques puis violées, soumises aux jeux sexuels des soldats SS. Trois résistants pénètrent dans la base pour les délivrer mais ils sont faits prisonniers et torturés à leur tour...
Bien avant les porno nazi de Joe D'amato qu'il réalisera au milieu des années 90 et quelques années après que ce sous genre fort controversé du cinéma d'exploitation mais O combien prisé des amateurs de bandes odieuses et malsaines que fut le nazisploitation se soit éteint quelques autres exemples firent de temps à autre surface en provenance de différents pays dont ce Stalag 69, une petite curiosité américaine devenue assez rare qui aujourd'hui jouit d'une certaine réputation à travers le monde.
Tourné par un énigmatique Selrhac Detrevep, ou plutôt Charles Perverted écrit à l'envers, dont ce fut apparemment l'unique réalisation Stalag 69 n'est en fait qu'un simple film
pornographique, une parodie hardcore absurde des nazisploitations italiens dont on retrouve ce gout prononcé pour le sadisme et les violences sexuelles dans un univers très bande dessinée pour adultes. L'histoire est particulièrement banale. Dans un camp SS installé en Afrique du nord, de jeunes espionnes sont les victimes des jeux sexuels sadomasochistes de kapos perverses et de soldats lubriques. Trois agents alliés, un homme et deux femmes, sont parachutés sur le camp, sont fait prisonniers, deviennent les nouveaux jouets des kapos avant que leurs compagnons ne viennent les libérer et fassent exploser le camp. Voilà de quoi remplir quasiment 90 minutes de pellicule découpée en quatre petits segments qui
se déroulent tous dans la même pièce étriquée au décor limité, quelques instruments de torture et autre matériel de base du petit sadomasochiste en herbe, une table, quelques svatiska et un drapeau nazi aux murs. Le film s'ouvre sur les traditionnelles images d'archive de camp SS et d'invasion allemande puis les réjouissances débutent avec les deux premières prisonnières dont une qui, couettes, jolie robe blanche et longues chaussettes à l'appui, est censée représentée la parfaite petite adolescente espionne. Le ton est donné, Stalag 69 parodie avec mauvais gout certes mais parodie tout de même tant la pornographie que le nazisploitation qu'il combine avec une allégresse déconcertante.
Attachées, violées face à une kapo à lunettes rondouillarde particulièrement ingrate et surtout si gauche qu'on se demande si elle sait ce qu'elle doit faire, elles y prennent plaisir et en redemandent tant et si bien que la séance se termine en orgie. L'une d'elles sera ensuite ligottée, une puissante électrode dans le vagin puis électrifiée à 2500 volts, un plaisir survolté qui la fera secouer de manière très érotique sa splendide chevelure tout en poussant quelques cris de vierges effarouchées. Voilà très certainement le dénominateur commun du film: nos prisonnières, de superbes bimbos très obéissantes, qui tout au long des divers segments passent leur temps à secouer leurs resplendissants cheveux afin de mimer la
douleur qui apparemment devient vite un réel plaisir!
La deuxième session de tortures nous introduit une nouvelle kapo, véritable émule de l'unique et irremplaçable Ilsa dont elle vole plus ou moins le look et les mimiques sans en avoir le volume poitrinaire cependant mais elle se délecte tout autant des supplices qu'elle fait subir à quelques malheureuses joyeusement violées par quelques SS moustachus et ventripotents, un commandant plus de toute fraicheur et un bourreau à cheveux longs qui aurait plus eu sa place dans un hippie-movie que dans un nazisploitation tout X soit il.
C'est alors que débarquent les trois alliés rapidement capturés et enchainés par notre Ilsa
nouvelle génération. Si on pouvait s'attendre à ce qu'elle déshabille sous nos yeux émerveillés et abuse du mâle, on a tous en tête Holocaust nazi de Luigi Batzella et la lubricité de la monstrueuse Macha Magall, nous voilà bien déçus car elle ne s'occupe que des deux résistantes à leur tour sodomisées, violées, obligées de se faire l'amour après avoir donné du plaisir à l'insatiable kapo. C'est alors qu'arrivent enfin les secours qui tuent les soldats et détruisent le camp après que le robuste mâle ait pris sa revanche sur la tortionnaire en l'attachant puis la violant, l'abandonnant à son triste sort au beau milieu de son camp en ruines!
Il n'y a rien de très sérieux dans Stalag 69 qui n'est jamais qu'un simple porno en uniforme dans un décor parfumé aux essences nazies. C'est le plus souvent hilare qu'on visionne cette bande à l'aura sulfureuse tant elle frise le plus souvent le ridicule parfois plus que certains nazisploitation italiens qui se prenaient beaucoup plus au sérieux et pouvaient ainsi devenir choquants aux yeux des plus sensibles ou des âmes trop bien pensantes. Quelques bimbos parfaitement maquillés et surtout coiffées qui surjouent et prennent plaisir aux supplices sado-maso et autres abus sexuels dont elles sont victimes, aucune ne portant de sous vêtements, nues sous leur tenue de combat à l'instar même des soldats SS (!!!), un
unique décor misérable, des acteurs franchement laids (hormis le petit SS voyeur du premier segment) à la limite de l'amateurisme parfois tous dissimulés sous d'incroyables pseudonymes, des dialogues incroyablement idiots mais obscènes et une narration en voix off tout aussi bête sont les composantes de ce hardcore dont les scènes X, accompagnées d'une musique mélodramatique guillerette totalement décalée, trop répétitives mais très détaillées et anatomiques ne sont guère excitantes. Quant aux tortures, on n'y croit pas un seul instant trop maladroitement interprétées pour être crédibles ou faire illusion.
Le véritable intérêt du film réside en fait dans la présence au générique d'Angelique Pettyjohn, une actrice au parcours aussi étonnant qu'hétéroclite. Elle fait en effet ses grands débuts au cinéma en donnant la réplique à Elvis Presley puis à de grands noms hollywoodiens tels que Walter Matthau, Jack Lemmon et Liza Minelli. Elle apparait dans bon nombre de séries télévisées à succès tout en poursuivant une carrière de comédienne burlesque. Son rôle dans un épisode de Star trek lui vaut une renommée mondiale même si Pettyjohn oriente sa carrière vers l'exploitation en tournant des films destinés le plus souvent aux drive-ins. Au début des années 80, sa poitrine plutôt généreuse l'aide à rentrer un temps dans le cinéma pornographique, une parenthèse à laquelle appartient Stalag 69 dans lequel elle imite à sa façon Dyanne Thorne. Elle s'éteindra à tout juste 49 ans emportée par un cancer.
Si ce stalag du sexe qu'on nous affirme bien hypocritement lors du générique être tiré d'une histoire s'étant réellement passée en horrifiera certains de par cette ambiance sulfureuse propre aux nazisploitations, ce svastika-hardcore n'est qu'une inoffensive mais putassière bande dessinée pour adultes teintée d'un sadomasochisme de pacotille qui devraient tout de même suffisamment satisfaire les amoureux d'eros svastika pour étancher un tant soit peu leur soif de perversion avant qu'ils ne retournent aux cotés de Ilsa louve SS et se replongent dans les oeuvres transalpines de ce type de cinéma très particulier mais toujours aussi réjouissant.