Wham bam thank you spaceman
Autres titres: Erotic encounters of the fourth kind / Incontri erotici del quarto tipo
Real: William A. Levey
Année: 1975
Origine: U.S.A
Genre: Science-fiction / Erotique
Durée: 85mn
Acteurs: John Ireland, Ray Rasumny, Samuel Mann, Dyanne Thorne, Mendel Pincus, Robert Goerge, Anne Gaybis, Marius Mazmanian, April Grant, Maria Arnold, Bo Tackman, Jerry Mills, Tallie Cochrane, Valda Hansen, Sandy Carey...
Résumé: Deux extra-terrestres venus d'une planète à l'agonie ont pour mission d'aller sur Terre afin de procréer. Ils découvrent donc la gent féminine et les pratiques sexuelles terrestres qu'ils apprécient très vite. Ils vont bien entendu multiplier les rencontres afin de mener à bien leur agréable mission...
Auteur d'un inoubliable Blackenstein, William A. Levey s'engouffre dans les traces laissées par le film de Steven Spielberg, Rencontres du 3ème type pour en donner sa propre version cette fois bien coquine. Le schéma n'est pas très original, beaucoup d'autres réalisateurs s'y seront essayés, Incontri molti... ravvicinati del quarto tipo de Mario Gariazzo pour le plus connu du moins du coté de l'Italie, mais aussi Occhi dalle stelle. Wham bam thank you spaceman, titre qu'inspira peut être le fameux gimmick Wham bam thank you mam du
Suffragette city de David Bowie, est une pure distraction, un délire jouissif qui devrait ravir tous les amateurs d'american trash et autres séries Z ou d'exploitation improbables.
Venus de la planète Urine, deux extra-terrestres, Asshole et Jackoff, débarquent sur Terre pour féconder le plus de femmes possibles afin de repeupler leur monde à l'agonie. S'ils sont dénués de pénis, ils ont un globe oculaire à la place du sexe, ils ont une manière bien spéciale de copuler. Leur appareil reproducteur est en fait leur langue, un organe rétractile qu'ils introduisent dans le vagin de leur partenaire. Ils ont donc bien du mal à comprendre
pourquoi les hommes sont si fiers de ce qu'ils ont entre les jambes! Et en l'espace de 80 minutes, ils vont multiplier les rencontres, féconder un nombre impressionnant de femmes et faire naitre suffisamment de bébés Roswell comme le montre l'ultime image dans une nurserie pour que leur planète soit sauvée de l'extinction.
Le véritable atout de cette petite bande pornographique ce sont sans aucun doute ses deux aliens et ses effets spéciaux précaires d'une éminente ringardise mais tellement drôles. Ils arborent en effet une apparence physique qui sera une des plus utilisées dans ce domaine,
une jolie tête de Roswell ornée pour l'occasion de deux antennes de papillon et deux oreilles en forme de ballon gonflable qui justement se gonflent lorsqu'ils atteignent l'orgasme... ou comment avoir une érection de l'oreille... très pratique pour préparer une fête d'anniversaire et économiser ainsi son souffle! Ils sont vêtus d'un collant noir par dessous un short argenté pailleté très glamour, de petites bottes et une épaulette qui n'a rien à envier à un balai O'cédar. Mais le must du must est cet oeil circulaire unique aux longs cils qu'ils ont à la place du sexe et cette langue batracienne façon langue de belle-mère pour nouvel an festif qu'ils
déroulent de leur bouche pour mieux pénétrer les femmes qu'ils assaillent. On n'a pas fait mieux depuis Les visiteurs du Mercredi époque Brock et Schnock et Le club Dorothée! Absolument superbe aussi est leur planète d'origine, une énorme orange fluo suspendue dans le noir intersidéral, et la représentation de la terre, une gigantesque mappe-monde. Quant au vaisseau spatial, une splendide maquette, on retiendra la salle de contrôle, aménagée comme une vulgaire chambre aux murs recouverts de papier brillant doré, aux couleurs chatoyantes, où siège une console minuscule censée être le tableau de bord.
Bien entendu on ne cherchera pas une quelconque logique au récit. On est et reste dans la
farce de potache, voilà pourquoi personne n'est surpris de voir se balader deux extra-terrestres dans les rues de Los Angeles, filmés en, caméra vérité, se matérialiser au milieu d'un bordel, d'un harem au Moyen-Orient ou dans un hôtel. Aucune des femmes ne semble surprise et toutes se laissent prendre par nos deux fripons venus de l'espace avec un plaisir évident. Qui n'a jamais fait l'amour ou accoucher d'un extra-terrestre! C'est même avec humour qu'elle prennent le fait qu'ils se trompent d'orifice et confondent la bouche et le vagin.
Les dialogues aussi crus que profondément débiles accentuent aussi bien l'idiotie de la chose que son coté hilarant.
Les enlèvements de personnes par des extra-terrestres étant très à la mode dans les années 70, Levey en profite donc pour illustrer à sa façon ces phénomènes. Une jeune dévergondée entrain de faire l'amour en pleine nature à son marin de petit ami se dématérialise soudainement pour mieux se retrouver dans l'astronef des aliens, prête à se faire inséminer avant de réapparaitre au creux des bras du benêt pour qui le temps s'est arrêté. Beaucoup plus trash, mais on adore ça, une fille malmenée puis violée par son
agresseur s'évanouit soudain dans le néant, absorbée par le vaisseau qui la sauve ainsi des derniers outrages.
Plus curieuses sont les séquences pornographiques. Si certaines ont bel et bien été tournées par Levey lui même, interprétées par les acteurs eux mêmes, Wham bam thank you spaceman, petite bande de science-fiction polissonne méconnue à ranger auprès d'autres gemmes du même genre que sont entre autres exemples The sexplorers et autres Invasion of the love drones contient semble t-il un petit nombre d'inserts bien visibles cette fois, certaines des scènes X n'ayant pas été jouées par les protagonistes qui se sont limités au softcore.
Si du film n'émerge aucun nom véritablement connu si ce n'est quelques starlettes de l'érotisme osé et le producteur acteur Ray Rasumny dans le costume d'un des hommes de l'espace, on signalera tout de même la présence d'une actrice surpulmonée à jamais associée au nazisploitation, l'opulente Dyanne Thorne qui restera pour nous tous l'unique et irremplaçable Ilsa, notre louve SS, ici dans la peau d'une gentille putain.
Très drôle, à la limite de la parodie, Wham bam thank you, spaceman , aussi ringard soit il, nous rappelle combien le cinéma pornographique des années 70 était inventif et parfois jubilatoire. Il fait partie de ces petits trésors perdus qu'il est aujourd'hui merveilleux de redécouvrir