Invasion of the love drones
Autres titres: Rencontres sexuelles au 7ème degré / L'invasione delle fameliche venusiane
Real: Jerome Hamlin
Année: 1977
Origine: USA
Genre: X / Science-fiction
Durée: 71mn
Acteurs: Eric Roberts, Jamie Gillis, Bree Anthony, Eve Fellatio, Jenny Erotica, Sarah Goodbody, Anything goes, Alex Mann, Joann Dudd, Viveca Ash, Baba Blonde, Rona Sanders...
Résumé: Un vaisseau spatial en forme de phallus venu de la planète Populos approche de la Terre. A son bord, d'étranges aliens lubriques veulent asservir la planète pour faire des humains leurs esclaves sexuels et abreuver de leur sperme leur reine. Ils robotisent les hommes au moment de l'orgasme et les transforment en drones qui à leur tour contaminent tout ceux à qui ils font l'amour. L'épidémie se propage à travers le monde. La NASA envoie un missile contre l'astronef sans succès puis une scientifique décide d'injecter aux drones une telle dose de maladies vénériennes sous forme d'une piqure qu'elle pourrait décimer toute la... Chine! La Terre échappera t-elle à l'orgasme planétaire, à l'explosion "spermique"?
Avant toute chose levons le voile sur le réalisateur de cette farce coquine, le bien nommé The sensory man. Derrière ce pseudonyme se cache en fait l'américain Jerome Hamlin, également responsable du scénario, énigmatique metteur en scène dont ce fut le seul et unique film avant de disparaitre dans les limbes de l'espace.
Comme nous l'avons souvent écrit, les années 70 furent pour le cinéma pornographique non seulement prolifiques mais surtout particulièrement créatives, les réalisateurs n'hésitant jamais à mélanger les genres pour donner vie à des oeuvres souvent fascinantes, originales, drôles ou inquiétantes, parfois uniques. Ainsi sont nés de véritables OVNI et ce terme n'a jamais aussi bien collé à un film qu'à Invasion of the love drones qui reste aujourd'hui encore une de ces inénarrables bizarreries dont on ne se lasse pas de regarder. Le point de départ de l'histoire n'est pas très nouveau. La Terre doit faire face à une invasion
d'aliens venus à bord d'un astronef en forme de phallus dont les testicules seraient rectangulaires. Ils enlèvent un terrien, l'hypnotisent, lui font l'amour pour le transformer en drone au moment de l'orgasme. De retour sur Terre, l'homme va à son tour contaminer ceux à qui il fait l'amour qui eux mêmes contamineront ceux qu'ils ont choisi. La planète est envahie de drones, l'explosion orgasmique est proche. Le FBI est sur l'affaire ainsi qu'une scientifique qui pour enrayer l'épidémie et détruire les aliens libidineux va tenter d'injecter aux drones une quantité si énorme de maladies vénériennes que selon ses propres aveux cela
pourrait rayer la Chine de la surface de la Terre! L'amateur aura vite fait le rapprochement avec l'inoubliable Flesh Gordon et son univers délirant à la différence près que le film de Hamlin mêle avec une incroyable insolence la pornographie traditionnelle, la grosse farce potache, la science fiction et le surréalisme le plus étonnant. L'aspect fauché et la partition musicale qui allient rock progressif de basse qualité, rock psychédélique, moog, surf rock, musique synthétique d'ambiance et quelques notes d'orgue façon Bontempi qui n'est pas sans rappeler la saga des films de science-fiction de Alfonso Brescia dont le coté fauché fait également songer. C'est dire que Invasion of the love drones vaut son pesant d'or. L'ouverture donne ainsi le ton. Alors que le vaisseau phallique se positionne face à la Terre
une voix sentencieuse avertit le spectateur de ce qui l'attend, un peu à la manière du célèbre générique de la série Au delà du réel. "Vous allez dés à présent voyager dans une autre dimension, celle de la sensualité, faire une excursion aux extrêmes limites de la zone érogène." Nous voilà donc prévenus. Et le voyage commence de suite puisqu'un terrien est enlevé au saut du lit, téléporter dans le vaisseau où l'attendent deux grotesques créatures féminines, uniquement vêtues d'une ceinture cloutée et dissimulées sous des perruques flashy psychédéliques, les yeux recouverts de lunettes noires les faisant ressembler à des mouches. Suivant les ordres de l'ordinateur de bord, épiées par l'oeil rouge géant sous lequel la couche est placée, elles lui font l'amour pour mieux le robotiser au moment de
l'orgasme. Transformé en robot, l'homme va alors déambuler dans les rues et contaminer ses pairs. L'épidémie commence et va se répandre aux quatre coins de la planète. Après cette ouverture bon enfant mais très curieuse, le film prend soudainement des airs de plaisanterie où tout et n'importe quoi peut arriver. D'autres terriens sont téléportés dans l'astronef pour y être transformés en drones au son d'une musique lancinante synthétique, toujours sous la surveillance de l'oeil rouge clignotant tandis que sur Terre c'est à de véritables orgies auxquelles on assiste. Un agent du FBI chargée de l'enquête est violée puis "droniser" tout comme deux belles scientifiques qui travaillent dans un laboratoire de recherches sexuelles appelé Clinique du sexe, un agent secret et un photographe.
Farfelu le film de Hamlin l'est et c'est bouchée bée mais hilare qu'on suit cette invasion lubrique où le réalisateur se laisse aller à tous les délires possibles. On se déshabille et se saute dessus en semi-accéléré, on mime et on surjoue mais le plus surprenant et surtout le plus fascinant est l'imagerie que déploie Hamlin. Hormis l'intérieur du vaisseau, son ordinateur désuet à la voix caverneuse et son gros spot rouge clignotant, hypnotique, on savourera les tenues des aliens qui bien souvent annoncent la période pré-punk new wave et des oeuvres telles que l'inégalé et glacial Liquid sky. On appréciera la vison de ces mêmes aliens dépouillés de leur enveloppe humaine qui prennent la forme d'extra-terrestres ectoplasmiques assez actuels proches des créatures de Abyss. On applaudira la lente montée de folie sexuelle qui atteint son paroxysme lors des scènes finales lorsque les
membres d'un club, en transe et totalement nus, se livrent à une danse orgiaque frénétique tandis que les aliens copulent dans leur vaisseau au son d'une assourdissante musique. Hamlin parvient alors à créer un réel climax, explosif, qui trouvera son apogée lors de l'apparition de la reine extra-terrestre à qui est destinée tout le sperme prélevé lors des coïts. Invasion of the love drones bascule alors dans le plus pur surréalisme de par sa simple présence, créature quasi-fellinienne à la bouche particulièrement lippue jouée par une actrice noire chauve dont le corps est entièrement peint en blanc. Seuls ses yeux et sa bouche, incroyable orifice béant, témoignent de sa couleur. Entourés de ses deux sbires aux cheveux de couleur, elle se met elle aussi à danser avant de nous offrir la plus gourmande et saisissante des fellations où l'expression "bouche à pipes" n'a jamais été aussi bien illustrée. L'orgasme planétaire est tout proche. Les cadrans atteignent la zone rouge. La Terre pourra t-elle être sauvée de l'explosion "spermique" après la destruction d'un missile envoyé par la NASA (de beaux inserts issus de Cap Kennedy)?
Invasion of the love drones sorti à la sauvette en France sous le titre Rencontres sexuelles au 7ème degré afin de surfer sur la mode lancée par Spielberg est un pur délire de science-fiction pornographique, une farce de l'espace pour adultes jamais vulgaire mais toujours très drôle et constamment surprenante.
Hormis le pornocrate Eric Edwards qui fit carrière dans le hard jusqu'en 2003 et l'apparition de Jamie Gillis, tous les acteurs et actrices sont des non-professionnels joliment cachés sous d'amusants pseudonymes qui prouvent le non sérieux de la chose. Ainsi la noire Yolanda Savalas dissimulée sous le faux nom deEve Fellatio joue la reine, la jeune drone du centre de recherche est interprétée par Anything goes tandis que les sbires aux perruques psychédéliques flashy sont jouées par Jenny Erotica et Sarah Goodbody, deux jeunes hippies choisies pour leur disponibilité. A découvrir de toute urgence pour tout amateur de curiosités porno-spatiales qui d'une certaine manière annonçait avant l'heure l'ère Sida avec cette histoire de contagion sexuelle.