Amanti miei
Autres titres: Nuits galantes d'une infidèle / Tight Fit / Cindy's Love Games / Cindys Liebesspiele / Engel sind nackt am schönsten
Real: Aldo Grimaldi
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 89mn
Acteurs: Cindy Leadbetter, Vassili Karis, Annamaria Clementi, Carlo De Mejo, Paolo Gozlino, Maurice Poli, Diana Da Cruz, Gegia, Paulette Debre...
Résumé: Barbara découvre que son fiancé lui est infidèle depuis déjà quelque temps. Elle décide de se venger en multipliant les amants d'une nuit...
Disons le de suite, ces nuits sont tout sauf galantes puisque le titre le plus approprié pour ce microscopique film érotique à la limite de la comédie polissonne pourrait par exemple être Nuits soporifiques d'une blonde tant on soupire et s'ennuie durant ces 90 petites minutes qui semblent ne plus finir. Essentiellement connu pour ses quelques comédies musicales avec Al Bano et surtout pour Quando le donne si chiamavano Madonne, une décamérotique au sein de laquelle trônait Edwige Fenech, le sicilien Aldo Grimaldi s'est par la suite entièrement consacré à la sexy comédie de bas étage avant de signer en 1979 Amanti miei, très certainement un des plus mauvais films érotiques italiens de cette période.
Résumer le film tient en une ligne. Barbara, une jeune femme, découvre Sergio, son fiancé, entrain de faire l'amour à une auto-stoppeuse. Elle découvre alors qu'il la trompe régulièrement y compris avec sa meilleure amie, une cartomancienne. Elle décide donc de se venger en prenant à son tour des amants. Furieux de cette situation, Sergio suit sa petite amie. Tout se terminera au mieux pour les amants terribles, enlacés comme au premier jour. Un tel scénario serait encore acceptable s'il y avait une intrigue ce dont le film est totalement dépourvu. C'est d'autant plus frustrant que pour se venger, budget étriqué et manque de temps oblige, Barbara jette son dévolu sur seulement deux hommes et accessoirement un magnat du pétrole tombé sous son charme depuis leur rencontre inopinée en voiture. On suit
donc trois piteuses aventures extra-conjugales dont la première restera une des plus désastreuses de l'histoire du film érotique transalpin. Qu'est donc venu faire Carlo de Mejo dans le rôle de ce benêt à lunettes qui ferait passer sans mal Alvaro Vitali pour le plus grand comédien comique de tout les temps? Leur liaison d'une nuit devient très vite très énervante mais surtout particulièrement stressante pour le spectateur puisque Barbara ne cesse de jouer avec lui à un jeu tout à fait absurde et ne se donne finalement jamais à lui. C'est un peu l'histoire du pot de confiture qu'on nous tend pour mieux le retirer au moment où on s'apprête
à tremper le doigt. Une fois c'est drôle, deux fois, ça passe, trois fois c'est irritant. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, cela est bien connu. La plaisanterie ici a trop duré mais fort heureusement Carlo disparait au beau milieu du film pour laisser la place à un pauvre Maurice Poli qui depuis Papaya dei Caraibi entamait un virage vers quelques productions érotiques honteuses afin de pouvoir désespérément continuer un semblant de carrière. Il est ici un quinquagénaire lubrique qui satisfait ses envies trioliques avec Barbara et une jeune strip-teaseuse brésilienne, parfait sosie de Ajita Wilson sans la grâce. C'est certes joliment filmé dans un décor tout aussi joli mais enchainer les plans d'ébats
saphiques sous l'oeil d'un Poli attisé en choisissant l'option de ne rien montrer est une fois encore plus frustrant qu'excitant et surtout insupportable même si on n'atteint pas ici le ridicule astronomique des scènes d'un Carlo De Mejo en totale roue libre.
On se demande à quoi sert la présence de l'ex-strip-teaseuse des nuits télévisées italiennes Anna Maria Clementi si ce n'est de donner à Barbara une amie traitresse qui se déshabille très facilement et se fait mieux tirer qu'elle ne tire les cartes! C'est à elle et au pauvre Vassili Karis en début de fin de carrière lui aussi happé par de sous produits érotiques et autres séries Z, qu'on doit les scènes les plus audacieuses et pimentées, répétitives mais à la
limite parfois du hardcore. Quant à la pauvre Cindy Leadbetter, Barbara, affublée d'une horrible coupe caniche, elle tenait là son seul et unique véritable rôle au cinéma avant quelques apparitions dans notamment Les rats de Manhattan et Les aventures d'Hercule. Si certains apprécieront sa lingerie, elle est un véritable défilé sexy à elle seule, beaucoup regretteront de ne pas la voir aussi délurée qu'Anna Maria Clementi si ce n'est en fin de film lors de ses ébats avec le magnat où elle se montre enfin nue et se laisse elle aussi aller à quelques débordements charnels aux frontières du hard.
Accompagné d'une abominable partition musicale issue dirait on d'une quelconque novella et de quelques pointes disco, on danse beaucoup en boite de nuit (dont un slow interminable joué par un orchestre devant dix personnes enlacées!) Amanti miei est une tentative totalement ratée de mêler la comédie et l'érotisme hautement polisson, un sous produit érotique qui pour se donner un peu d'intérêt tente désespérément de s'orienter de temps à autre vers le hardcore afin de ne pas faire définitivement sombrer le spectateur dans une profonde léthargie. Là où Grimaldi semble avoir réussi c'est qu'il est parvenu sans mal à faire passer d'insipides films érotiques destinés au câble et à certaines chaines nocturnes pour de réels petits trésors charnels, un roman de Barbara Cartland pour un volume de 50 nuances de Gray. Applaudissons cet exploit!