Zanna Bianca e il cacciatore solitario
Autres titres: Croc Blanc et le chasseur solitaire
Real: Alfonso Brescia
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 93mn
Acteurs: Robert Woods, Malisa Longo, Ignazio Spala, Franco Lantieri, Linda Sini, Massimo De Cecco, Claudio Undari, Bruno Arié, Calogero Caruana, Giovanni Ukmar, Jean-Pierre Clarain, Guido Mariotti, Amedeo Timpani, Habbash (le chien)...
Résumé: Un chasseur déclenche une avalanche. Shaw, un aventurier, est pris sous la neige. Son chien, Whisky, va chercher le chasseur afin qu'il le sauve. Les deux hommes deviennent amis. Ils se rendent dans une petite ville afin d'y vendre peaux de bêtes et cravates japonaises. La bourgade appartient à l'impitoyable Ferguson, un homme qui tente par tous les moyens de s'emparer de la propriété d'une jeune veuve et de son fils. Un futur chemin de fer doit en effet la traverser. Elle refuse d'autant plus qu'elle hait Ferguson qui autrefois a tué son mari. Shaw, son ami le chasseur et le chien Whisky vont changer l'ordre des choses...
Bon nombre de réalisateurs tentèrent de s'inspirer du célèbre roman de Jack London, Croc-Blanc, pour mettre en scène dans les années 70 de jolis petits films souvent familiaux. L'Italie ne dérogea pas à la règle. C'est ainsi qu'on eut droit aux versions de Lucio Fulci, le précurseur, avec son cruel Croc Blanc et sa séquelle Le retour de Croc-Blanc suivies de celles plus ou moins niaises de Tonino Ricci, Buck le loup, Zanna Bianca e il grande kid de Vito Bruschini et Maurizio Pradeaux pour le lénifiant I figli di Zanna Bianca. Alfonso Brescia de son coté nous offrit en 1975 La spanoccata / Croc Blanc et les chercheurs d'or suivi de Zanna Bianca e il cacciatore solitario / Croc Blanc et le chasseur solitaire.
Si Croc-Blanc et les chercheurs d'or, une sorte de western spaghetti mièvre et très inégal pour enfants qui s'éloignait beaucoup du roman de London, se laissait regarder distraitement, ce deuxième film, tourné directement à la suite du premier, est d'une étonnante médiocrité et cette fois parfaitement indigeste. Des écrits de London ne subsiste qu'un décor de pacotille, celui des plaines enneigées du lac de Côme censées représenter le grand nord canadien mais elles ne font malheureusement guère illusion. Croc-Blanc est ici un simple petit berger allemand renommé Whisky qui n'a quasiment aucun rôle particulier si ce n'est d'apparaitre au détour d'une ou deux séquences bien stupides. Quant à ses compères, Alfonso Brescia utilise quelques petits huskies de races différentes afin de tirer le traineau
du principal héros. Les meutes de loups lorsque ce ne sont pas des inserts fort visibles et mal raccordés ne sont que de vulgaires chiens-loups fort peu agressifs qui feront bien sourire lors des supposées attaques. On ne se rattrapera pas vraiment sur l'histoire, un scénario-confetti qui une fois encore lorgne plus vers le western que le réel film d'aventures. Il met en scène un pionnier sans pitié cherchant à tout prix à s'emparer de la ferme d'une malheureuse veuve dont il a autrefois tué le mari afin de faire passer un chemin de fer sur ses terres. L'intrigue n'est jamais développée, Brescia semble même l'oublier durant la majeure partie du film au détriment de longues séquences d'une incroyable crétinerie. Comme dans l'opus précédent, il multiplie les scènes de bagarre absurdes faites de gifles et de cabrioles accompagnées de bruitages idiots digne d'un dessin animé, noie le pauvre spectateur sous un flot de dialogues ineptes faits de répliques dites comiques qu'on a du faire écrire à un enfant de quatre ans et bouche le vide du récit par d'interminables scènes humoristiques atterrantes qui feront plus pleurer de désespoir que de rire. Le seul véritable moment où on rira de bon coeur mais de manière bien involontaire c'est lorsqu'en arrière plan, peut être parce qu'ils s'ennuient à mourir, on aperçoit un chien de traineau monter joyeusement sa compagne!
L'interprétation à l'image de la mise en scène est tout aussi inexistante. On retrouve quasiment la même distribution que le film précédent. L'américain Robert Woods qui fit une brève carrière en Italie reprend son personnage de Shaw l'aventurier, le principal protagoniste, aussi inexpressif et froid qu'un mur de glace. Le farfelu Ignazio Spala endosse à nouveau la peau de Dollar et conte fleurette à une indienne ivre jouée par Linda Sini. Voilà bien longtemps qu'on avait plus vu un personnage aussi exaspérant et irritant. D'une sidérante bêtise, ses répliques à l'instar même de son rôle sont d'une abyssale niaiserie. Indispensable à tout film familial est l'enfant, attendrissant et larmoyant, afin de donner au public sa dose d'émotions lacrymales. Si Alfonso Brescia nous épargne Renato Cestié, le
petit prince d'alors du lacrima movie, il nous a malheureusement trouvé un bambin encore plus insupportable, Massimo De Cecco, qu'on n'aura heureusement plus l'occasion de revoir par la suite si ce n'est que brièvement dans La bataille des étoiles. Quant à Malisa Longo, la seule qui ne faisait pas partie de la distribution du premier volet, elle ne brille toujours pas par ses talents d'actrice. Seul semble exister son regard, c'est déjà très bien!
Croc-Blanc et le chasseur solitaire n'offre strictement aucun intérêt cinéphilique pas même simplement ludique. On se demandera encore longtemps l'objectif de cette séquelle inutile tout comme on pourra s'interroger sur le public visé à moins que Brescia l'ait ctu composé de simples d'esprit. Sans atteindre le degré zéro de la version de Pradeaux, cette suite a tout de même une utilité. Brescia semble avoir en effet inventé le film familial berceuse qui endormira vos têtes blondes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire... et toute la famille avec. Un caprice, une colère, quelques minutes de Croc-Blanc et le chasseur solitaire et le problème sera très vite réglé! Merci Alfonso!