Diamanti sporchi di sangue
Autres titres: Diamants de sang / La braque / Blood and diamonds
Real: Fernando Di Leo
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Polar / Noir
Durée: 90mn
Acteurs: Claudio Cassinelli, Martin Balsam, Barbara Bouchet, Pier Paolo Capponi, Olga Karlatos, Vittorio Caprioli, Salvatore Billa, Carmelo Reale, Salvatore Billa, Alberto Squillante, Franco Beltramme, Fernando Cerulli, Agostino Crisafuli, Sandro La Barbera, Domenico Di Costanzo, Tom Felleghy...
Résumé: Guido Mauri, un voyou, vient de passer cinq longues années en prison pour attaque à mains armées. A sa sortie, le bus qu'il vient de prendre avec Maria, sa jeune épouse, est attaqué par les hommes de celui qui fut autrefois son chef, Rizzo. En tentant de s'enfuir, Maria est abattue. Mauri parvient à tuer les malfrats. Son fils, Enzo, le déteste et l'accuse du décès de sa mère. Il est marié à une strip-teaseuse, Lisa, une arriviste qui utilise le jeune homme à ses propres fins. Elle souhaite s'approprier des diamants et faire accuser Mauri du vol. Le jour du hold-up, les hommes de Rizzo s'en emparent et tuent froidement Enzo. Mauri n'a plus qu'une idée en tête: se venger et abattre Rizzo qu'il pense être responsable du coup. Mais les apparences sont parfois trompeuses...
Après un début de carrière commencée dans les années 60, Fernando Di Leo s'est dés 1969 tourné vers le film noir et autres dérivés du polizesco avec notamment sa trilogie du Milieu dont fait partie un de ses plus célèbres films Milan calibre 9 dont Diamanti sporchi di sangue pourrait être un remake. Réalisé en 1977 le titre original devait être au départ Roma calibro 9 mais durant le tournage il se transforma en Diamanti rossi di sangue puis enfin Diamanti sporchi di sangue. On y retrouve en effet la même trame narrative et quasiment les mêmes personnages: un ancien voyou, un dur à cuir qui après cinq longues années passées en prison va se dresser contre son ancien chef de bande, Rizzo, et Tony son bras droit, un hybride entre le Rocco de Milan calibre 9 et le Cecchi de Il boss encore plus féroce et cynique mais également Enzo, son propre fils qui le trahira. Di Leo convoque à nouveau Barbara Bouchet, l'épouse de Enzo. Il en fait de nouveau une danseuse de boite de nuit qui officie toujours en bikini argenté. Seul le jerk a cédé sa place à un disco trépident intitulé Shock me.
Pourtant malgré toutes ces similitudes, Diamants de sang n'est pas une copie conforme de Milan calibre 9, un effet nostalgique ou même une oeuvre purement commerciale. Certes Diamants de sang est une version moderne de l'original mais c'est avant tout une version revue et corrigée. Les bases sont cette fois différentes. Dans Milan calibre 9 Gaston Moschin était un véritable traitre qui à la fin du film récupérait tout l'argent qu'il avait bel et bien dérobé. Guido Mauri, le héros principal, est ici engagé dans une vendetta inutile contre un faux voleur, une erreur fatale, qui le mènera à sa propre perte avant un ultime et lumineux rebondissement final. C'est là une grande différence entre les deux films. Si dans Milan calibre 9 Moschin mourrait au moment même où il pensait triompher, Mauri malgré son inéluctable condamnation à mort vivra lors d'un ultime et inattendu retournement de situation.
On retrouve dans Diamants de sang tous les éléments propres aux noirs de Di Leo, sans exception aucune. Rien n'est laissé au hasard, tout s'ancre dans une parfaite logique. En ce sens, le film est une nouvelle petite réussite du cinéaste dans laquelle apparences et destin sont comme d'accoutumée des concepts inéluctablement liés l'un à l'autre.
Malgré tout, Diamants de sang n'a pas la force des précédentes oeuvres du cinéaste. Si on pourra regretter qu'il développe une sous intrigue plutôt inutile (le vol des diamants par le personnage de Barbara Bouchet trop peu étoffé et de son jeune époux tout aussi mal dessiné), c'est surtout et avant tout l'interprétation de Claudio Cassinelli qui déçoit beaucoup.
Monocorde, inexpressif, il récite 90 minutes durant ses dialogues sans aucune conviction. Léthargique, il rend chacune de ses scènes totalement soporifère et brise par ses seules apparitions tout le rythme du film. C'est ici le gros défaut de ces Diamants de sang qui heureusement brillent par leurs séquences d'action (la crucifixion de Carmelo Reale absente de la version française, le violent affrontement entre Mauri et le bras droit de Rizzo à l'appartement de Barbara Bouchet, l'attaque du bus...), une très bonne partition signée de nouveau Luis Bacalov dont un des thèmes fut repris dans Virus cannibal et la présence d'acteurs solides tels que l'implacable Pier Paolo Capponi, excellent, Martin Balsam tout aussi magistral sans oublier Olga Karlatos malheureusement trop vite tuée en début de métrage.
Sans atteindre la force de ses précédents noirs, Diamants de sang n'en est pas moins un bon film, tout à fait représentatif du cinéma de Di Leo, qui clôt de façon tout à fait honorable cette longue série de polars qui furent l'essence même de sa carrière.
Pour l'anecdote, c'est au départ l'ex-prince du roman-photo Franco Gasparri, le fameux inspecteur Marc Terzi crée par Stelvio Massi, qui avait été choisi pour interpréter Guido Mauri. Il est également amusant de signaler que suite à une loi proclamée par le gouvernement quelques mois avant les premiers tours de manivelle interdisant l'usage de véritables armes à feu sur un tournage, c'est avec des pistolets factices que durent jouer les acteurs.