Le tigri di Mompracem
Autres titres: La révolte gronde à Borneo / Los tigres de Mompracem
Real: Mario Sequi
Année: 1970
Origine: Italie / Espagne
Genre: Aventures
Durée: 90mn
Acteurs: Ivan Rassimov, Claudia Gravy, Andrea Bosic, Josè Torres, Luis Davila, Mimmo Palmara, Nerio Bernardi, Dakar, Lorenzo Terzon, Chris Huerta, Angel Menendez, José Nieto, José Maria Caffarel, Dick Palmer, Anna Zinnemann, Gino Marturano, Miguel del Castillo...
Résumé: Le prince Sandokan est envoyé au bagne après que le Maharadja Varauni et son capitaine des armées britanniques, Rosenthal, est fait assassiner son père et sa soeur. Il parvient à s'échapper. Lorsqu'il apprend que sa famille a été tué, il jure la mort des coupables. Sandokan, avec l'aide des tribus indigènes, kidnappe la fiancée de Rosenthal et prend alors la tête du mouvement révolutionnaire afin de renverser les colons anglais. Après avoir tué le maharadja et Rosenthal, il s'attaque au fort Victoria, siège des colons...
Né en 1895 de l'imagination de l'écrivain italien Emilio Salgari, le personnage de Sandokan fut le héros de quelques romans fort populaires au siècle dernier avant d'être adapté au grand écran dés les années 60. Le célèbre pirate surnommé le Tigre de Malaisie fut en effet en 1963 au centre du film de Umberto Lenzi, Sandokan tigre de Borneo avant que Sergio Sollima ne mette en scène en 1976 ce qui restera une des plus belles et fameuses
adaptations des romans de Salgari, Sandokan alla riscossa avec Kabir Bedi et Theresa Ann Savoy et la magnifique mini-série en six épisodes qui en fut tirée, Sandokan tigre de Malaisie, toujours avec Kabir Bedi mais sans Theresa cette fois. Si l'adaptation de Sollima reste à ce jour inégalée, on a parfois tendance à oublier que d'autres cinéastes tentèrent d'imager les aventures de Sandokan comme ce fut le cas en 1970 de Mario Sequi, peu prolifique réalisateur spécialisé dans l'aventure dont on retiendra essentiellement son décamérotique Fratello uomo sorella Bona, avec Le tigri di Mompracem, une oeuvre injustement méconnue qu'il est aujourd'hui assez difficilement visionnable si ce n'est à travers quelques passages télévisées sur les chaines italiennes.
Plus ou moins inspiré du troisième roman de la série des oeuvres de Salgari roman Le tigri di Mompracem est un très honnête film d'aventures familiales qui aujourd'hui encore se laisse voir avec grand plaisir. L'histoire se situe au coeur de la Malaisie alors régie par les colons britanniques. Le prince Sandokan pour s'être attaqué au capitaine Rosenthal qui s'apprêtait à violer sa soeur est envoyé au bagne. Son père et sa soeur sont ensuite assassinés par Rosenthal et ses hommes, appuyés par la Maharadja Varauni. Sandokan parvient à s'enfuir. lorsqu'il apprend que sa famille a été massacrée, il n'a plus qu'une idée en tête: venger leur mort et faire tomber le bastion des forces coloniales britanniques.
Le tigri di Mompracem est avant un film de pure aventure. Contrairement à Sollima, Sequi délaisse donc tout l'aspect politique de l'histoire qui devient alors presque secondaire. Il préfère s'attarder sur la vengeance de Sandokan, prince déchu par les colons qui, secondé par son fidèle Yanez, va tout mettre en oeuvre pour punir ceux qui ont tué les siens. A travers cette vengeance, Sequi effleure la révolution malaisienne qui tente de renverser le pouvoir alors en place, une révolution qui occupe au final uniquement les vingt dernières minutes du film, l'attaque du fort colonial menée par Sandokan et ses hommes appuyés par les tribus indigènes.
Si tous les ingrédients propres à ce type d'oeuvres sont ici au rendez-vous on pourra simplement reprocher à Sequi le fait de n'avoir peut être pas réussi à insuffler à l'ensemble ce souffle épique indispensable au genre. Il manque à cette version de Sandokan une certaine énergie, ce vent guerrier qu'un tel scénario était en droit de revendiquer. Cette légèreté que l'on retrouve essentiellement durant toute la première partie, due avant tout au peu de moyens dont a bénéficié Sequi, associée à un manque de suspens, diminue quelque peu la force du récit mais ne nuit guère au plaisir pris lors de la vision du film d'autant plus que le réalisateur semble se rattraper dés la seconde partie et lors de l'attaque finale du fort, flamboyante et téméraire. C'est un peu comme s'il avait mis la plupart de son budget dans cette ultime partie, rageuse et soignée, qui à elle seule vaut la vision du film. Sequi a simplement fait tout ce qu'il pouvait avec les moyens dont il disposait et il s'en tire avouons le fort bien.
Tourné en Espagne dans de très beaux décors naturels malgré quelques stock-shots animaliers, Le tigri di Mompracem bénéficie également d'une jolie interprétation. Si Ivan Rassimov est loin d'égaler Kabir Bedi dans le rôle de Sandokan, il est cependant un prince révolutionnaire tout à fait crédible aux cotés de la blonde Claudia Gravy et le regretté Andrea Bosic qui avait déjà endossé la peau du fidèle Yanez dans la version de Umberto Lenzi.
Le tigri de Mompracem est en définitive un spectacle familial des plus agréables, divertissant, une jolie aventure toute empreinte de feu et de sang, de liberté mais aussi d'amour qu'on se prend à regarder avec une certaine tendresse, celle là même qui nous renvoie à nos souvenirs d'enfance remplis de ces rêves fous où de valeureux pirates luttaient afin de vaincre l'oppression.