Gungala la vergine della giunglia
Autres titres: Gungala la reine de la jungle / Gungala jungle virgin
Real: Romano Ferrara
Année: 1967
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 84mn
Acteurs: Kitty Swan, Poldo Bendandi, Linda Veras, Conrad Loth, Alfred Thomas, Valentino Macchi, Bobby Rhodes, Archie Savage, Antonietta Fiorito...
Résumé: Wolf et Dany Morgan, deux aventuriers, dérobent l'oeil de la statue du Dieu africain Mango, en fait un énorme diamant blanc. A peine l'ont ils volé que Dany tire sur Wolf et le laisse pour mort. Il s'enfuit avec le diamant. Dix ans plus tard, on retrouve Wolf, guéri. Un sorcier congolais l'a soigné. Rétabli, il décide d'entreprendre une expédition dans la jungle congolaise afin de retrouver le diamant. Un couple d'ingénieurs, Chandler et Nora, l'accompagne. Ils vont vivre d'haletantes aventures et faire la connaissance d'une jeune et superbe femme, Gungala, qui vit nue au milieu de la jungle entourée d'un chimpanzé, de lionceaux et d'une superbe panthère. Si les indigènes la vénèrent, elle est en fait la fille de Dany Morgan disparue bien des années plus tôt lors d'un crash aérien...
Si le début des années 70 vit naitre un sous filon du cinéma érotique joliment nommé l'exotico-érotique, ce type de films connut ses premiers balbutiements dans les années 60 lorsque quelques réalisateurs mirent en scène une poignée de petites séries B qui rendaient visiblement hommage au cinéma d'aventures de jungle des années 40. C'est ainsi que le mythe de Tarzan fut remis au goût du jour avec d'une part Samoa reine de la jungle, premier film italien de la future sexy star Edwige Fenech, et Gungala la vierge de la jungle réalisé quant à lui par Romano Ferrara, cinéaste bien peu prolifique à qui on doit Le monstre aux yeux verts.
Le mythe de l'homme sauvage prend ici les traits d'une splendide jeune femme qui vit nue au milieu de la jungle, à savoir la danoise Kitty Swan qui incarnera à quatre reprises le personnage de Tarzan au féminin. C'est bien évidemment l'attrait principal de cette petite série d'aventures tropicales aussi légère que bon enfant qui mêle avec ludisme érotisme et exotisme africain. L'histoire est d'une banalité à toute épreuve mais ce qu'on retiendra avant tout du film c'est son évidente bonne humeur. Les acteurs s'amusent visiblement autour de ce scénario d'une naïveté désarmante, évoluent comme des personnages de bande dessinée ce qu'est au bout du compte Gungala. Il va sans dire que Gungala tente avec bonheur de retranscrire à l'écran tout l'univers des sexy "fumetti" de jungle alors très à la mode en Italie comme entre autres Tigre bianca, Pantera bionda et Jungla.
Tourné aux abords des lacs et verdoyantes forêts de la région du Lazio, Gungala est truffé d'inserts de paysages africains, d'images de savane et de steppes, de plans de tribus indigènes magnifiques digne d'un mondo mais qui pour une fois s'intègrent parfaitement à l'ensemble créant ainsi l'illusion. On savourera également la présence de véritables animaux, les petits lionceaux, le chimpanzé et bien sûr la panthère avec lesquels vit en totale harmonie Gungala. Le film de Ferrera est un véritable film de jungle même s'il fut tourné en Italie. On y retrouve bien entendu tous les codes du genre: un zeste d'action et de suspens, beaucoup d'humour et de situations aussi improbables que comiques ainsi que, et c'est là le plus important, une bonne dose d'exotisme. Voilà qui transportera avec allégresse le public
un monde ensoleillé et végétal habité par de fausses tribus et bien entendu notre Tarzanne vénérée par les indigènes. Si tout y est édulcoré, l'érotisme l'est tout autant. Ferrera reste très discret mais sait susciter l'imagination du spectateur. Si la belle ingénieur enlève pudiquement son soutien-gorge, dort nue alanguie sur un lit protégé par de jolis voiles diaphanes, l'érotisme nait surtout de la présence de notre belle sauvage que Ferrera filme nue, courant dans la brousse ou perchée sur un arbre. Les admirateurs de Kitty Swan et de son charmant petit minois apprécieront outre ses courbes la vision de ses seins qu'elle sait parfois si bien cachés et quelques très furtifs plans de nu frontal vite interrompus par une branche d'arbre ou l'arrivée d'un charmant animal. Si cela fera aujourd'hui sourire, voilà qui était pour l'époque déjà bien audacieux.
Rythmé par une jolie partition musicale fort dépaysante, Gungala reine de la jungle est un pur produit Bis jamais sérieux sans aucune autre ambition que de distraire, un joli petit film de jungle, drôle, naïf et ludique pour petits et grands, très agréable à suivre dont beaucoup apprécieront la fin plutôt moraliste. Aux cotés de Kitty Swan, on aura le plaisir de retrouver une des "gueules" du cinéma italien, Poldo Bendandi, parfait en méchant aventurier sans scrupules, la blonde Linda Veras et un tout jeune Bobby Rhodes dont le crâne était encore garni de cheveux!
Suite au succès remporté par le film en Italie, Ferrera lui donna une séquelle l'année suivante, Gungala la pantera nuda mais les producteurs, peu satisfaits de son travail, lui préférèrent Ruggero Deodato qui en termina le tournage.