Giochi erotici della 3a galassia
Autres titres: Starcrash 2 / Les évadés de la galaxie 3 / Escape from Galaxy 3 / Flucht von Galaxy III / Huida de la tercera galaxia / Space Trap
Real: Bitto Albertini
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Science-fiction
Durée: 84mn
Acteurs: Sherry Buchanan, Milton James, Don Powell, Chris Avram, Alex Macedon, Margaret Rose Keil, Ottaviano Dell'Acqua, Attilio Dottesio, Max Turilli, Monica Nickel, Luciano Bonanni, Auran Cristea...
Résumé: Quelque part dans la galaxie, une guerre cosmique fait rage. La princesse Bellestar et le capitaine Lithan se dressent contre le tyrannique Ureklon. Perdus dans l’espace, ils débarquent alors sur une planète quelque part dans un endroit reculé de la galaxie. Si les habitants de cette planète forment un peuple heureux, il s'avère vite que ce monde n'est autre que notre Terre qu'un holocauste a fait régresser. Bellestar et le capitaine vont y découvrir les joies de l’amour et des plaisirs charnels qui leur sont totalement inconnus. Ils en oublient peu à peu la menace constante que fait peser sur eux Ureklon qui ne tarde pas à les retrouver...
Présenté à tort en France sous le titre Starcrash 2, Giochi erotici della 3a galassia n'est en rien une suite au film de Luigi Cozzi tourné la même année. Réalisé par le bien piètre Bitto Albertini, responsable du premier opus de la série des Black Emanuelle, Emanuelle nera, de quelques joyeux mondos africains et du soporifique L'éveil des sens d'Emy Wong, Starcrash 2 dont il est également producteur et scénariste n'est jamais qu'un film de récupération, une oeuvrette de science fiction, une série Z improbable hybride entre Superman, Emanuelle et le film de peplum qui repique sans vergogne la quasi totalité des scènes de batailles stellaires de Starcrash.
Certes sympathique mais totalement absurde l'ensemble par certains aspects n'est pas sans rappeler la saga spatiale de Alfonso Brescia. Même maquettes de vaisseaux tout aussi kitsch mais beaucoup plus vraisemblables cette fois qui glissent sur un faux cosmos où scintillent quelques spots multicolores censés être des étoiles, même salles de contrôle garnies de loupiottes clignotantes et d'écrans où déambulent des personnages en habits de carnaval arc-en-ciel dont un méchant de couleur à la barbe pailletée affublé d'un magnifique accent allemand... la ringardise est bel et bien au rendez-vous.
On découvre ensuite les deux principaux protagonistes, deux humanoïdes bioniques, la princesse Bellestar et le capitaine Lithan qui débarquent sur ce qui va vite s'avérer être notre Terre après qu'une guerre nucléaire ait fait régresser les êtres humains. Du film de science fiction on passe soudain à ce qu'on pourrait qualifier de peplum puisque Albertini nous offre une farce en jupette romaine, la tenue usuelle désormais portée sur notre planète, tournée dans deux uniques décors: un quelconque terrain vague et une splendide forêt verdoyante aux lacs cristallins, à savoir la Vallée de Treja et les cascades du Monte Gelato.
Le semblant de scénario n'est prétexte à une suite de facéties le plus souvent hilarantes tant elles sont niaises, basées essentiellement sur la découverte des plaisirs de l'amour inconnus de nos deux valeureux guerriers extra-terrestres qui tâtonnent maladroitement leur corps entre deux tentatives de bécots puérils. Qu'on se rassure, ils se rattraperont avant le mot Fin et se laisseront aller à de jolis mais très soft ébats spatiaux. Il est des plaisirs après qu'on y ait goûté dont on ne peut plus se passer, c'est bien connu. Albertini atteint les summum du n'importe quoi lorsqu'il filme un ballet disco censé égayer nos deux tourtereaux lors d'une fête de village où on leur apprend même à manger une cuisse de poulet.
Habillés tel Arlequin, l'ensemble des acteurs cabotinent à souhait tout en récitant des dialogues ineptes à l'image du vide sidéral dont ils viennent. Tout ce beau monde donne l'impression de s'amuser presque autant que le spectateur hilare face à cette blague pelliculaire érotique. Malheureusement le fameux érotisme promis par le titre original se fait attendre et risque de décevoir ceux qui attendaient fébrilement quelques salaces galipettes et autres jeux libertins. On se contentera simplement de quelques seins dénudés et légères caresses même si une version beaucoup plus pimentée contenant bon nombre d'inserts pornos ou de scènes ayant recours à des doublures serait sortie jadis en Italie au grand dam de Sherry Buchanan, outrée par un tel procédé qui par le passé lui avait déjà causé du tort.
Si Starcrash premier du nom, pesant démarquage de Star wars, devenait rapidement ronflant de par son coté pompeux, Starcrash 2 est quant à lui un véritable petit régal, un bijou de série Z nullissime mais c'est de son n'importe quoi que provient justement ce charme coupable. Giochi erotici della 3a galassia est au cinéma Bis ce que l'Auguste est un peu au monde des clowns.
Aux cotés de James Milton, acteur venu de la télévision, on reconnaitra Don Powell, connu pour ses participations à la longue série des Emanuelle et responsable de la partition musicale de ce gag cosmique, dans la peau du despote aux allures de faux Ming. La toujours aussi magnifique Sherry Buchanan incarne la Princesse Bellestar. Déçue par ce parcours cinématographique et plus spécialement par les viles manoeuvres commerciales de producteurs sans scrupules Sherry mettra un terme à sa carrière de comédienne. On reconnaitra également Ottaviano Dell'Acqua dans le rôle d'un funambule, Monica Nickel, l'ex-starlette de la décamérotique Margaret Rose Keil dont ce sera le chant du cygne et Chris Avram.