Fiebre
Autres titres: Fièvre de femme
Real: Armando Bo
Année: 1970
Origine: Argentine
Genre: Erotique
Durée: 76mn
Acteurs: Isabel Sarli, Armando Bo,
Résumé: Sandra vient de perdre son mari, mort d'une crise cardiaque aprés qu'ils aient fait l'amour. La jeune femme n'a jamais aimé un autre homme. Désormais seule, elle raconte à son administrateur sa rencontre avec son mari et le bonheur qu'elle a vécu avec lui. Incapable de dire oui aux avances de l'homme, Sandra préfère donner son amour à Fiebre, son cheval de course préféré désormais destiné à la reproduction, troublée par les saillies auxquelles elle assiste...
Sous ce titre on ne peut plus fiévreux se cache en fait un petit film érotico-soft que réalisa le metteur en scène argentin Armando Bo. Ancien acteur et sportif notoire, Bo commenca sa carrière de réalisateur dans les années 50 mais c'est lorsqu'il rencontra sa femme, la plantureuse Isabel Sarli une ex-miss Argentine, que celle ci décolla vraiment. Elle devint sa muse et fut l'actrice principale de quelques oeuvres polissonnes qui firent dés lors la réputation de Bo.
Fiebre fait partie des trois films les plus osés du réalisateur à savoir outre celui ci Carne et Fuego respectivement réalisés en 1968 et 1969.
Catalogué dans le registre d'un certain cinéma trash, Bo fut souvent emprisonné pour obscénités dans son pays d'origine mais s'il reste particulièrement audacieux pour leur époque et remis dans le contexte argentin d'alors, les films de Bo peuvent paraitre aujourd'hui bien légers et surtout bien ennuyeux. C'est le cas malheureusement de Fiebre qui est loin de tenir les promesses d'un scénario plutôt salace.
Quoi de plus dérangeant en effet que de toucher à certains tabous et interdits, ici la zoophilie, sujet dont tout amateur de déviances se réjouirait?
Sandra vient de perdre l'homme qu'elle aimait le plus au monde, son époux. Désormais seule, cette passionnée de chevaux dont l'étalon préféré, Fiebre, vient de remporter un championnat, revit son intense histoire d'amour lors de longs flashes-back. Incapable de vivre sans cet homme, elle refuse les avances de son administrateur et donnera finalement tout son amour à son cheval, particulièrement troublée lorsqu'elle assiste à ses saillies, avant de se donner au nouveau vétérinaire.
Ainsi couchée sur papier, l'histoire peut donner l'eau à la bouche mais les choses sont bien différentes lorsqu'on assiste à la projection de cette bande mortellement ennuyeuse. Plus que la zoophilie elle même, ce sont surtout ici les amours de Sandra et son défunt mari qui sont mises en avant lors d'interminables flashes-back qui couvrent facilement la moitié du métrage.
Feux de cheminée, ambiances veloutées, phrases creuses et regards langoureux se mèlent à un érotisme mammaire particulièrement soft. C'est à peine si on entrepercevra l'ombre d'un des opulents seins de Sandra lors d'ébats mollassons noyés dans un romantisme de roman-photo.
Fiebre ressemble en fait à ces vieux films érotiques des années 50, aussi ringards que bavards, à une novella larmoyante dont on cherche vainement l'intérêt.
Quant à l'amour de Sandra pour les chevaux, il reste sans cesse à l'état de fantasmes imprécis et bien peu expliqués. Sa relation avec Fiebre se borne à quelques caresses et regards attendris avant qu'elle ne frotte enfin ses seins sur la robe de l'animal en fin de bande. Pour le reste, on devra subir de nombreuses surimpressions buccoliques de chevaux fougueux lors des scènes d'amour trés florales entre Sandra et son mari la plupart filmées au ralenti. Visuellement champêtre mais lassant et particulièrement frustrant au bout d'un moment.
Bien peu investis dans leur personnage, les acteurs bien peu convaincants récitent des dialogues d'une étonnante superficialité tandis qu'Isabel Sarli, certes magnifique, est totalement inexpressive, passant le plus clair de son temps à papillonner et minauder de manière ridicule.
Une musique aussi romantique que vieillotte achève de donner à l'ensemble un coté démodé et plutôt risible.
Présenté jadis au marché du film de Cannes où il ne passa pas inaperçu avant une sortie fort tardive et discrète en salles dix ans aprés sa réalisation, Fiebre ne risque guère de donner la fièvre au spectateur qui lentement risque de s'assoupir face à tant de mièvrerie et surtout d'insipidité. Ce conte interdit d'un autre âge risque de décevoir ceux qui en attendaient quelques fébriles prouesses animalières.