La belva col mitra
Autres titres: Ultime violence / Beast with a gun
Real: Sergio Grieco
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 91mn
Acteurs: Helmut Berger, Marisa Mell, Richard Harrisson, Marina Giordana, Luigi Bonos, Vittorio Duse, Ezio Marano, Claudio Gora, Alberto Squillante, Nello Pazzafini, Antonio Basile, Maria Pascucci, Sergio Smacchi...
Résumé: Nanni Vitali, un dangereux criminel, s'évade de prison. Il n'a qu'une idée en tête: se venger de ceux qui l'y ont envoyé. Il retrouve trés vite l'homme qui l'a trahi. Il kidnappe sa fiancée, la viole avant de la massacrer puis il s'occupe du traitre qu'il tue de sang froid. Le commissaire Santini se met à la poursuite de cette bête assoifée de vengeance...
Plutôt discret lors de sa sortie, cet ultime film de Sergio Grieco qu'on pourrait rapprocher par bien des points à des oeuvres telles que Cani arrabbiati et Milano Odia a pourtant au fil du temps gagné une sérieuse réputation dûe en partie à sa violence.
Poliziotto provincial par opposition aux polars urbains, La belva col mitra est un film noir qui ne brille guère par son originalité puisqu'il se contente de mettre en scène la vengeance d'un détenu en cavale contre ceux qui l'ont fait condamner. Tout l'intérêt du film vient de sa violence assez prodigieuse notamment durant toute la première partie avant une accalmie pour mieux repartir lors du final tandis que Helmut Berger le porte à bout de bras par son interprétation névrotique, froide, quasi épileptique, particulièrement impressionnant dans la peau de ce tueur sadique et impitoyable.
Si on peut également lui reprocher un certain manque d'énergie et une mise en scène plutôt plate sa structure narrative est quant à elle assez particulière. Cela lui donne une certaine dynamique non désagréable. Le déroulement de l'intrigue, au lieu d'un enchaînement habituel de scènes articulées autour d'un sujet précis, tourne autour d'un agencement de longues séquences discontinues, passant elliptiquement de l'une à l'autre. Ceci laisse une impression assez étrange mais non inintéressante, le film se concentrant sur les scènes plutôt intenses comme le meurtre de l'avocat et le viol particulièrement brutal de Marisa Mell, toujours aussi séduisante.
Certains pourront lui trouver un style décousu, une impression renforcée par la disparition brutale du personnage de Marisa Mell dans la dernière partie du film et un refus général de se laisser aller à une narration traditionnelle. Ce parti pris est plutôt ici une qualité puisqu'il brise ainsi le coté toujours bien réglé du polar italien.
La superbe partition musicale sèche et parcimonieuse, obsédante et omni-présente de Umberto Smaila, la photo quasi brûlée et les paysages secs d'une Italie loin des cartes postales touristiques, quelques séquences de violence et de carnage rondement menées sont ici d'autres atouts de ce petit polar qui s'il n'est pas une réelle réussite est loin d'être désagréable et devrait plaire à l'amateur de violence débridée.
On regrettera par contre la piètre prestation de Richard Harrisson plus inexpressif que jamais dans la peau du commissaire Santini.