Vacanze per un massacro
Autres titres: Madness / Vacaciones de un psicopata
Real: Fernando Di Leo
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Thriller / Rape and revenge
Durée: 86mn
Acteurs: Lorraine De Selle, Gianni Macchia, Joe Dalessandro, Patrizia Behn...
Résumé: Joe Brezzi, un dangereux malfaiteur, s'échappe de prison afin de récupérer un butin caché dans un chalet de montagne. C'est justement dans ce chalet isolé qu'un couple et leur belle-soeur est venu passer le week-end. Nymphomane, Paola, la belle-soeur, attise les sens de Sergio alors que Joe les épie. Alors que le couple part en ville, il prend Paola en otage. Elle tente de le séduire afin de mieux lui échapper mais il la rattrape. Au retour du couple, Joe fait prisonniers les trois protagonistes. Un huis-clos oppressant commence alors où sexe et violence vont se combiner jusqu'au cruel et ironique dénouement...
Aprés avoir consacré la majeure partie de sa carrière au polar efficace, Fernando Di Leo alors en fin de parcours amorça à la fin des années 70 un léger virage vers l'euro-trash avec le tristement célèbre Avere 20 anni en 1977 suivi en 1979 du plus méconnu Vacanze per un massacro.
Sur une base propre au polar, un détenu s'échappe d'une prison pour récupérer un butin caché, Di Leo sur un scénario signé Mario Gariazzo construit une petite série qui se rattache au courant du Rape and revenge mais dont le but premier est de multiplier au maximum les scènes érotiques qui à elles seules représentent bien la moitié du métrage avant le massacre final aussi brutal qu'inattendu à l'instar même d'Avere 20 anni.
En ce sens Vacanze per un massacro est une petite perle qui devrait satisfaire les amateurs d'euro-sleaze et d'érotisme morbide qui par instant caresse le hardcore mais qui décevra franchement ceux qui en attendaient un vrai thriller violent et efficace.
C'est dans un chalet perdu au milieu des montagnes, seul et unique décor du film, que se retrouvent regroupés les trois protagonistes principaux, un couple et la soeur de l'épouse, venus y passer un week-end, vite rejoint par le fugitif en quête de son butin, que se déroule cette histoire d'otages bien banale.
Toute la première partie du film, fort bavarde, est consacrée aux querelles et ébats réconciliateurs du couple sous l'oeil envieux et jaloux de la soeur fort aguicheuse. Outre les scènes d'amour souvent assez longues, on retiendra la toute aussi longue séquence durant laquelle Lorraine De Selle, décrite comme une nymphomane, se masturbe au son des gémissements du couple qu'elle épie. C'est d'ailleurs à Lorraine plus déshinibée et sexy que jamais que revient la palme de la nudité puisqu'elle apparait entierement nue une bonne partie du film.
L'arrivée du fugitif va quelque peu pimenter l'intrigue même si on pouvait s'attendre à plus de salacité de la part de Joe Dallesandro, inexpressif au possible, plûtot sage et pudique. Restée seule au chalet, Lorraine De Selle va être la proie de cet homme venu chercher son butin quelque part caché dans la maison.
Di Leo tente assez maladroitement cette fois de faire naître un certain climat aussi malsain que morbide mais il faut avouer qu'il n'y parvient que rarement. Tout est convenu et sans réelle surprise. Aprés s'être rebellée, Lorraine De Selle va tenter de séduire son kidnappeur pour mieux tromper sa vigilance et s'enfuir. En vain nous nous en doutons.
La deuxième partie du film commence avec le retour des deux autres protagonistes au chalet désormais sous le contrôle du détenu en cavale. Sexe et violence sont alors au programme avec sa cohorte de viols et de brutalités dans un climat certes de tension extrême où chacun voit surtout ses propres intérêts, attisés par l'appât du gain et l'attrait de la fortune toute proche.
Ce huis-clos poisseux se concluera par un massacre général qui débouchera sur les ultimes images toute empreintes d'un cynisme plutôt réjouïssant.
Le sexe est ici le moteur du film alimenté par la nymphomanie de Lorraine De Selle, l'appetit sexuel de Sergio et le désir couipable qu'il éprouve pour sa belle-soeur et le classicisme de Liliana, la bonne épouse, tandis que Joe Dalessandro use des vices de chacun pour mieux les retourner les uns contre contre les autres avec sadisme et perversion. Di Leo tente en vain de créer une atmosphère crasse et claustrophobe mais dénué de toute psychologie et interprété sans aucune conviction les personnages semble inexistants et si peu intéressants. En l'absence de tout réel climax, Vacanze per un massacro devient vite ennuyeux et s'effondre là où il devait mettre mal à l'aise.
Tourné en seulement deux semaines, le film est un pur produit d'exploitation qui dans son inefficacité retiendra l'attention essentiellement pour sa gratuité et la complaisance de ses séquences de sexe dont l'oeil du petit pervers se régalera.
Quant à la partition musicale de Luis Bacalov elle n'est jamais qu'un recyclage de Milan calibre 9.
Outre Joe Dallesandro, aux cotés de Lorraine De Selle dont c'est l'un des films les plus osés, ravissante mais dont le jeu est toujours aussi faux on retrouvera Gianni Macchia et Patrizia Behn, épouse du producteur, qu'on reverra dans La gemella erotica de Alberto Cavallone l'année suivante.